Wave Machines – Pollen

Trois ans après un premier opus plein de promesses, Wave Machines est de retour.

 

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Dopé à l’énergie rock depuis la fin des années 50, contexte sociétal oblige, Liverpool s’est vite imposée parmi les grandes cités créatrices. Les Beatles, Echo & The Bunnymen, autant de formations qui ont bercé les premières influences de Wave Machines, groupe liverpuldien qui se verrait prendre la tête du bataillon de résurrection (au côté des Wombats par exemple), tant les bonnes vibes musicales à Liverpool ont du mal à passer la frontière de la Mersey ou s’essouffle. Mais avec ce quatuor également dans le vent, le grand rival de Manchester retrouve des couleurs. Et du style. Wave Machines, c’est un groupe formé en 2007, porté par la voix si remarquable de Tim Bruzon. Un premier album en 2009, Wave If You’re Really There, accumule les propos élogieux et permet rapidement à ce groupe inattendu de très vite dépasser les murs de Liverpool.

 

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Un peu plus de trois ans plus tard, un successeur est enfin disponible. Pollen poursuit l’ascension et prend un relai des plus rassurants. En plus de conforter la voix de son chanteur toujours plus délicate, et de garder quelques sons, Wave Machines pousse plus loin sa machine. Pollen est plus chiadé, moins rock, délibérément plus aérien. C’est une escapade littéralement, la sensation d’un air frais qui parcourt la nuque alors que nos yeux se retrouvent devant des grands espaces. A la première écoute, c’est l’étrangeté qui prédomine. Plusieurs écoutes effectuées dans des contextes différents achèveront de vous convaincre quant à l’utilité de découvrir (si ce n’est pas déjà fait) et savourer cette petite musicale.

 

 

Atmosphérique, Pollen nous emporte littéralement. Des titres comme – justement – « Pollen » ou « Walk Before I Run » possèdent cette petite touche doucereuse qui enchante et permettent de décoller vers de nouveaux horizons. Même si par quelques séquences, Wave Machines rappelle étonnament Thom Yorke et l’intensité créatrice de Radiohead – les tubes en moins – les quatre gars de Liverpool savent trouver notre adhésion dans des morceaux plus originaux (« Gale », « Blood Will Roll ») qui vont chercher autant dans le psychédélisme de leurs références, que dans les touches électroniques qui prennent assurément le large sur les cordes d’une guitare, discrète. La seule déception sera de laisser se terminer l’album sur « Sitting in a Chair, Blinking » qui met pas moins de trois minutes avant de servir une cérémonieuse mélodie aussi soporifique qu’enivrante. Un morceau qui apparaît de toute évidence en rupture avec l’énergie plus funny d’ »I Hold Loneliness » et la recherche de sonorités plus viscérales dans « Counting Birds » qui ouvre l’album. Preuve d’une évolution, seul « Ill Fit » rappelle les trips dansants du premier opus. La continuité est là, tapis dans l’ombre. La maturité elle, dans la lumière.

 

 

Chiadé et doucement mélodieux, Pollen propose un beau voyage électronique qui refuse les codes d’une pop-music trop prévisible. Ici, chez Wave Machines, chaque morceau est un virage où rien ne peut se prévoir par avance. On en finirait presque pas en avoir le tournis.

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