London Grammar subjugue le Casino de Paris

Complet depuis de nombreuses semaines, le Casino de Paris accueillait le trio de London Grammar pour un concert fondateur.

 

London Grammar en concert au Casino de Paris, le 25 février 2014

 

Il y a 6 mois, encore personne ne connaissait London Grammar, formation originaire de Nottingham où ils faisaient leurs études. Emmené par Hannah Reid, dont la voix enivrante avait conquis les premiers curieux sur l’EP Metal & Dust, le groupe allait connaître un vif succès critique avec leur premier album, If You Wait. Au Casino de Paris ce 25 février, au lendemain d’un showcase dans le cadre du Paris in Live by Virgin Radio, London Grammar a livré un concert mêlé de frustration et de promesses.

A l’heure où la formation britannique foulait le plancher de la prestigieuse salle parisienne, le trio avait déjà passé une nouvelle étape. En plus de ce Casino à guichet fermé depuis des semaines, London Grammar s’offrait une inattendue publicité avec la Nouvelle Star et The Voice, deux télé-crochets où était – de manière indirecte – programmés à deux reprises le morceau Wasting My Young Years. Résultat, le single est boosté sur iTunes, et du grand public découvre London Grammar.

 

London Grammar en concert au Casino de Paris, le 25 février 2014

 

Avant que le groupe ne devienne donc la propriété d’un public toujours plus large, on a profité d’un Casino de Paris déjà trop peu intimiste pour accueillir London Grammar. Lancée par un accueil chaleureux et le dernier single en date, Hey Now, Hannah Reid va délicatement poser une chape sur le public comme aimanté et silencieux devant la démonstration vocale de la jeune blonde. A la recherche constante de la perfection, minutieuse, Hannah Reid s’auto-orchestre en permanence par des gestes trahissant ses peurs comme ses désirs d’envolées. Timide et peu loquace (préférant laisser son claviériste et percussioniste Dot s’exprimer dans un attachant français), la jolie Hannah préfère le dépouillement, approcher ses lèvres du micro et laisser la magie opérer comme sur ce sublime Interlude où elle évolue seule au piano,  puis Shyer ou Strong, l’un des premiers succès du groupe.

 

London Grammar en concert au Casino de Paris, le 25 février 2014

 

Après Flickers, la perfectionniste Hannah Reid quitte la scène pour une soixantaine de secondes, le temps de travailler sa voix en coulisses et détendre ses cordes. On sent à quel point l’exercice est périlleux. Hannah Reid joue les funambules, effraye par sa fragilité exposée aux yeux de tous, et séduit en même temps par son aisance à finalement ne jamais faillir. L’artiste est là. La guitare toute en retenue de Dan Rothman (celui qui a découvert Hannah Reid au détour d’un chat Facebook et d’une rencontre à l’université de Nottingham) répond à l’habilité de Dot aux claviers, véritable jongleur de sons, capable de donner les premières notes d’un Nightcall (reprise du DJ français Kavinsky) qui va pertinemment toucher le public parisien, dans une émotion palpable, ou bien se déchaîner sur sa batterie à la toute fin de Metal & Dust, ultime morceau de cette setlist courte de 12 titres.

 

London Grammar en concert au Casino de Paris, le 25 février 2014

London Grammar en concert au Casino de Paris, le 25 février 2014

 

Au bout d’une petite heure de concert, la frustration gagne les moins hypnotisés. Si tout le monde s’accorde sur le brio de sa chanteuse, London Grammar déçoit tristement par ce concert laissant sur sa faim. Le trio a revisité son excellent opus If You Wait, marqué notamment par un Wasting My Young Years qui a pris tout son sens devant le public français, mais il manquait la flamme qui porterait une setlist de 12 morceaux à une quinzaine. Ce n’est pas comme si London Grammar n’avait pas les outils pour. La voix de Hannah Reid aurait sans aucun doute terrassé les derniers sceptiques sur Help ou High Life. Le featuring avec Disclosure (Help Me Lose My Mind) n’aurait pas été de refus, aussi bien que cette fameuse reprise du Wrecking Ball de Miley Cyrus. Mais il n’en sera rien. Il faudra se contenter de la grâce musicale de London Grammar…

 

NOS PHOTOS DE LONDON GRAMMAR AU CASINO DE PARIS

 

Setlist :

 

Hey Now 

Darling Are You Gonna Leave Me 

Interlude 

Shyer 

Strong 

Flickers (+Dan & Dot jam)

Sights 

Stay Awake 

Nightcall (Kavinsky cover)

Wasting My Young Years 

—–

If You Wait 

Metal & Dust

 

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