Review : Lyla Foy – Mirrors the Sky

Un premier album peut être un premier coup d’éclat ou un premier coup de génie. Voyons dans quelle catégorie se place celui de Lyla Foy. 

A la découverte du nom de l’album, Mirrors the Sky certains peuvent retenir un soupir. Encore un énième album rendant un maladroit hommage aux Sergent Pepper of the Lonely Heart Club Band? Seulement voilà, Lyla Foy a enfin la foi en une musique lumineuse et quasi magique. 

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Tout vient à point à qui sait attendre? Dans le cas de Lyla Foy c’est peut être le cas. La songwriter de 25 ans n’est pourtant pas une ancêtre mais elle s’est laissé le temps de réflexion pour créer son album Mirrors The Sky. Le temps pour passer pleinement de l’autre côté du miroir et  composer l’EP Shoestring, opus pop à la lisière du folk à la composition complexe. Pour sa première parution , les choses sont posées, claires en un mot : plus simples.


Dès Honeymoon, la note est donnée. Dans un rythme ensorcelant, une basse discrète, Lyla Foy relève l’instrument majeur de sa première réalisation : sa voix. Une voix qui s’amplifie jusqu’à masquer l’accompagnement, comme si la jeune musicienne l’avait redécouverte récemment et annoncée ainsi un nouveau départ.  Un retour définitivement pop électro quasi groovy également avec le dansant I Only où son potentiel de Feist explose littéralement. Mais c’est dans les chansons plus intimes, avec un timbre quasiment voilé que la jeune fille excelle tel Impossible, faisant la part belle à une mélodie inventive. Créativité et intimité sont à leur paroxysme dans l’ acoustique Rumour ou Easy où il est facile d’imaginer la musicienne jouant en live comme dans la Black Cab Session. Instants solennels mais pas solitaires.

La voix solo est rapidement accompagnée de claviers, guitare, batterie et basse comme pour sublimer la complainte sentimentale tel le sobre mais élégant No Secrets. Sans secrets en effet, Lyla s’écoute à livre ouvert. Celle qui a composé avec ses écouteurs, rapidement, pour privilégier l’introspection et conserver de l’authenticité, cristallise totalement les problèmes de coeur dans ses paroles abstraites et mystérieuses dans Only Human. Romantisme dramatique dans les paroles mais véritable balade dansante dans la musique, comme si la jeune fille arrivait à mixer son amour des Suprêmes avec ceux dont elle a fait les premières parties : The XX, St Vincent ou la reine Kate Bush.

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Ces pointes de la musique minimale sont aussi du voyage dans son road trip ultime à la guitare bien lancinante : Someday en forme de paysage dans la campagne anglaise. Comme une alchimiste, elle transforme par magie le doute en rêve auditif. Et dire que tout a commencé dans une petite chambre londonienne pour atteindre cette pureté auditive… Car s’il n’y a qu’un Warning, dernier titre de l’album, c’est celle de l’émergence d’un beau talent. Respect.


9/10 

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