Review : The Wytches – Annabel Dream Reader

Le groupe balance enfin son premier album, et c’est la claque.

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The Wytches est un groupe formé en 2011 à Brighton. Le clan est composé de Kristian Bell au chant et à la guitare, Daniel Rumsey à la basse et Gianni Honey à la batterie. Kristian et Gianni sont originaires de Peterborough. Ils décident de quitter la ville pour Brighton, où ils rencontrent leur bassiste à l’université locale après y avoir mis une annonce ; Gianni était la seule personne à y avoir répondu !

Après avoir sorti trois singles, le groupe balance son premier album la même année : Annabel Dream Reader, sorti chez Heavenly Recordings aujourd’hui. Enregistrée en deux jours sous la supervision de Bill Ryder-Jones (the Coral), la galette ne déçoit pas. Mais alors pas du tout. Situé entre le surf, le grunge, le gothique et la bande originale de film, le style du groupe a de quoi dérouter. Et pourtant…

La première chose qui saute aux oreilles lorsqu’on écoute Annabel Dream Reader, c’est les riffs de guitare. Tantôt rétros, tantôt grunge. La seconde chose, c’est la voix de Kristian Bell : il en ressort une sensibilité, un charisme, une souffrance et une émotion presque intenables. Les paroles suivent, et il en résulte une ambiance sombre, touchante, parfois glauque.

L’album commence avec Digsaw, qui donne le ton : Stop your talking/we are the same twin/All I hear is mothers crying/I’m not honest/Oh so selfish/And dishonest (Arrête de parler/nous sommes le même jumeau/Tout ce que j’entends, ce sont des mères qui pleurent/Je ne suis pas honnête/Oh si égoïste/et malhonnête) ; non, on est pas là pour rigoler. Wide At Midnight et ses chœurs envoûtants laisse ressortir la sensibilité dans la voix de Kristian Bell dans un crescendo gigantesque qui prend aux tripes. Suit Gravedweller et son riff de guitare aux élans grunge, qui rappelle un peu Strange House des Horrors par moments.

 

 

Puis arrive Fragile Male, et une claque de plus par la même occasion : les riffs de guitare lourds superposés à la voix expriment tellement d’émotions qu’on a tendance à oublier que le groupe en est encore à ses débuts. Et de continuer à vider son sac avec Burn Out The Bruise, Wire Frame Mattress (l’une des chansons préférées de votre représentante soundofbrit) et Beehive Queen : And it was crowded/so I was leaving/And You entirely debased my life/You strangle me, strangler, strangler/Yeah your wooden hands they smell like it’s been raining for a while/You perfect your style and I’ll sit in the luggage pile for a while (Et c’était plein/alors j’allais partir/et tu as entièrement dévalorisé ma vie/Tu m’étrangles, étrangleur, étrangleur/Ouais tes mains en bois sentent comme s’il avait plu pendant un moment/Tu parfaits ton style et je vais m’asseoir dans le tas de bagages pendant un moment).

 

 

Dans un deuxième temps, l’ambiance de l’album s’adoucit avec la ballade Weights And Ties et Summer Again, avant de replonger dans l’obscurité avec Robe For Judas et sa ligne de guitare infernale. L’avant-dernier titre, Crying Clown, est l’un des plus populaires et touchants du groupe. Pour la dernière chanson, intitulée simplement Track 13, Kristian Bell utilise une guitare classique. Sa voix est ainsi mise à nue et exacerbe encore plus son talent et son expressivité au chant.

Non, il n’y a rien de joyeux chez les Wytches, mais les chansons sont tellement soignées qu’on se laisse envoûter par leur sortilège ; il est sombre et vous fera passer de la rage aux larmes. Notez que le groupe ne manque pas d’humour sur sa page facebook. La machine Wytches est lancée, et on espère la (re)voir dans nos contrées francophones très bientôt. Et qu’est-ce que ça doit être jouissif en live !

LA NOTE : 9/10

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