Review : Portico – Living Fields

Les Londoniens présentent leur tout nouvel album, Living Fields.

 

Portico

Que de tumulte dans l’existence du groupe Portico: en une décennie les Londoniens auront livré 2 premiers albums clairement estampillés jazz, puis se seront séparés de Nick Mulvey pour accueillir Keir Vine avant de négocier un virage serré avec leur 3ème opus « Portico Quartet« . Et voilà qu’après 10 ans ils décident de changer de nom, Keir Vine ayant décidé de poursuivre la route seul. Adieu finalement au « quartet » bien trop connoté jazz, place à Portico tout court. Duncan Bellamy, Milo Fitzpatrick et Jack Wyllie nous gratifient donc aujourd’hui d’un album intitulé « Living Fields« , au son flambant neuf si bien qu’il peut être considéré comme le premier album de ce nouveau groupe.

Pour ce faire, nos 3 musiciens se sont entourés de vocalistes de luxe: Jono McCleery, Joe Newman (leader d’Alt-J) et Jamie Woon. La prise de risque était réelle en faisant appel à 3 voix si singulières. En effet, on aurait pu oublier bien vite qu’il s’agit là de titres de Portico sur lesquels viennent se poser les voix de McCleery, Newman et Woon. Loin de se faire phagocyter, Portico parvient à instaurer une harmonie idéale entre la musique et les voix dans un équilibre fragile qui court tout au long de l’album.

Living Fields s’ouvre sur le titre éponyme chanté par McCleery, dans la pulsation créatrice des percussions et les éclairs stupéfiants des synthés. Ce premier titre nous ravit déjà et la plongée dans l’atmosphère planante de l’album est instantanée. 101 enfonce le clou, la voix de Newman sert idéalement la mélodie entêtante du titre, au refrain presque enfantin, dont le clip a été dévoilé dernièrement.

On retrouvera la voix unique de Newman sur les titres Atacama (pépite de cet opus) et Brittle, qui finira par parfaire l’impression de stupeur douce distillée par Portico dans cet album.
Le groupe aura réellement su tiré avantage des collaborations avec Newman, Woon et McCleery qui apportent plus qu’un simple featuring: les 3 chanteurs connaissent d’ailleurs les membres de Portico depuis bien longtemps, certains ayant été colocataires. Cette proximité s’en ressent dans la confiance réciproque qui apparaît clairement à l’écoute de Living Fields. En effet, chacun des interprètes a conservé son identité, que la musique de Portico est simplement venue sublimer. Aucun risque donc de voir l’un ou l’autre se défaire de sa patine. Par conséquence, si les titres interprétés par Newman pourraient s’intégrer sans encombre dans un set d’Alt-J, ceux de Jono McCleery conservent la teinte pop mélancolique que l’on avait adorée sur son album There Is (2011). Preuve en est avec le titres Colour Fading et Bright Luck qui viennent ralentir paisiblement le tempo.
L’album s’achève sur Memory Of Newness: Jamie Woon apporte là une ambiance RnB distillée au compte-goutte, sur ce titre qui fait immanquablement écho au sort de Portico, qui a su garder le meilleur de ses 10 années d’existence pour lui donner une nouvelle forme, à savoir un son éthéré mais puissant.

Note: 9/10

 

Tracklist:
  1. « Living Fields » (ft. Jono McCleery)
  2. « 101 » (ft. Joe Newman)
  3. « Where You Are » (ft. Jono McCleery)
  4. « Atacama » (ft. Joe Newman)
  5. « Colour Fading » (ft. Jono McCleery)
  6. « Dissolution »
  7. « Bright Luck » (ft. Jono McCleery)
  8. « Brittle » (ft. Joe Newman)
  9. « Memory of Newness » (ft. Jamie Woon)
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