Interview : ESKA

De passage à Paris, la chanteuse-compositrice Eska Mtungwazi s’est confiée à Sound of Britain.

 

 

Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la musique ton métier ?

Je pense que la musique est un moyen puissant pour exprimer ses idées, aussi bien au niveau social qu’émotionnel. C’est un moyen formidable pour communiquer, véhiculer quelque chose. Du coup, je me sens très privilégiée de pouvoir faire ça.

 

Que t’ont apporté les leçons de solfège et de violons quand tu étais plus jeune ?

De la discipline. Ca m’a appris que la musique, ça peut être amusant, mais que c’est aussi très sérieux. Si tu veux être un grand musicien, tu dois être discipliné. La discipline, ça peut être amusant et enrichissant aussi, mais seulement si tu te permets de suivre correctement la méthode. Donc je suis contente que ma formation en musique classique m’ait apporté de la discipline et aussi un sens à l’amusement, un sens à l’accomplissement.

 

Tu fluctues entre la soul, le jazz, l’électro, le psyché… Tu t’inspires du passé tout en voulant faire quelque chose de novateur. Ton objectif principal est-il d’explorer la musique ?

Le truc c’est qu’avant tout, je ne voulais pas faire une sorte d’hommage, de pastiche de la musique que j’aime. Présenter ce qu’a fait quelqu’un d’autre ça ne m’intéresse pas. En gros, j’essaye de découvrir ce qu’est ESKA, comment ça sonne, en espérant apporter quelque chose de nouveau.

 

Vu que les bandes originales ont marqué ta jeunesse, si tu pouvais choisir un réalisateur avec lequel travailler, qui cela serait-il ?

J’adorerais travailler avec Mike Leigh, mais le problème c’est qu’il ne met pas beaucoup de musique dans ses films. Mais j’aimerais bien travailler avec lui en tant que co-réalisatrice, pour tout ce qui est visuel, storytelling. Je suis une grande fan de ce qu’il fait, mais pas pour la musique, pas du tout même (rires). Je suis aussi intéressée par le visuel en fait. Pendant la fashion week, j’ai collaboré avec UNKLE, et c’était quelque chose d’aussi bien visuel que musical, quelque chose de nouveau pour moi. Et le fait de pouvoir mélanger les deux, pas uniquement dans les films, mais aussi au théâtre, dans la danse ou dans la mode, ça m’intéresse beaucoup.

 

Parle-nous de la manière dont tu as composé cet album.

Quand j’ai pensé à faire un album, j’ai avant tout pensé à savoir comment il allait sonner. Donc j’ai commencé à écouter beaucoup de styles de musique différents. Je me suis rendue compte que le mixage qui me plaisait le plus, c’était celui des albums folk des années 70. Et ce qui était le plus surprenant par rapport à ce style c’est que le hip-hop s’est beaucoup inspiré de cette façon de mixer, assez dure tu vois. Quand tu penses à de la folk, tu t’attends à quelque chose d’assez léger, et finalement non, tu te rends compte que c’est vraiment punchy. Donc c’est cette révélation qui m’a lancé dans l’écriture de mon album. Ce que j’aime dans l’écriture c’est que je n’ai pas besoin d’être polie avec le mixage.

 

Composes-tu tes morceaux pour les jouer sur scène ?

Non. J’ai voulu faire un album qui s’écoute comme un album. Je n’ai pas cherché à savoir comment ça allait sonner en live par rapport au studio. Du coup, ça a été très compliqué pour moi de l’adapter à la scène. J’ai dû tout penser différemment et ce que je fais sur scène n’a rien à voir avec ce que l’on peut entendre sur l’album. Parce que, à part si je me retrouve devant un public qui est assis avec un verre de vin à la main, je ne pense pas que ce serait facile d’écouter exactement ce que je fais en studio (rires). Vu que je ne joue pas à chaque fois devant ce type de spectateurs, j’ai dû changer ma présentation pour que ça corresponde au public, en particulier pendant les festivals.

 

As-tu déjà hâte de ressortir un nouvel album ?

Oui, j’ai déjà écrit quelques morceaux pour mon prochain album. J’aimerais bien pouvoir le sortir à la fin de l’année prochaine, au plus tard début 2017. Je pense que c’est sain pour un artiste de sortir quelque chose chaque année, si c’est possible.

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