C Duncan – Architect

En compétition pour le Mercury Prize de l’album de l’année 2015, C Duncan met déjà la barre très haute avec son premier opus.

 

 

Après avoir fait ses études dans la musique, l’Ecossais Christopher Duncan a fini par plonger dans le grand bain cette année avec la sortie d’Architect. Petit génie touche à tout, il voulait relever le défi d’enregistrer son album tout seul, aussi bien dans l’écriture, le chant et l’instrumentation que la production. Et le moins qu’on puisse dire est qu’Architect s’avère être un pari réussi.

Dès le premier titre, Say, le décor est planté : un falsetto qui n’est pas sans rappeler celui d’un certain Jeff Buckley ou Thom Yorke, avec une subtile réverbération, aggrémenté d’une légère percussion et d’une rythmique acoustique décontractée, le cocktail est bien dosé et nous transporte dans un univers très apaisant. De quoi faire saliver d’entrée les amateurs de dream pop. La suite est tout aussi efficace et chaque piste nous révèle une partie de l’énorme potentiel de l’artiste. Ce dernier ne maîtrise pas uniquement ses instruments et les arrangements mais aussi presque tous les styles. Ainsi, For remet la musique de la Renaissance au goût du jour dans une ballade folk envoûtante.

Si la globalité de ce disque se déroule sur un rythme très détendu à base d’une simple guitare acoustique et de quelques percussions sur des vagues de violon (avec, entre autres, le cristallin New Water, l’obscur Novices ou l’hypnotique As Sleeping Stones), C Duncan nous démontre qu’il peut aussi s’aventurer vers des compositions plus entraînantes et énergiques sur le titre Garden où la guitare s’énèrve, la batterie s’accélère et les voix s’entremêlent sur fond de synthétiseurs rétro. N’oublions pas non plus le titre By, qui, dans le même esprit, vous donnera une terrible envie de vous balancer et de taper dans les mains, tandis que Here and There vous renvoira dans les grandes heures de la période post-punk, toujours avec la patte dream pop du compositeur. Plus l’album progresse et plus la voix du musicien versatile devient enivrante. Et c’est sur le final I’ll Be Gone By Winter que l’influence de Buckley et de Radiohead semble la plus évidente, C Duncan nous dévoilant un titre flirtant avec la mélancolie d’un Fake Plastic Trees ou d’un Lover, You Should’ve Come Over.

L’autre gros point fort d’Architect est sans conteste l’arrangement. Tout en restant professionnel, il nous offre un aspect minimaliste et artisanal qui contribue au charme de l’album, refusant la surproduction et se concentrant sur l’essentiel. La simplicité au service de l’efficacité, c’est sans doute ce que C Duncan a voulu nous montrer au fil d’un premier disque d’excellente facture. Qu’il gagne ou pas le Mercury Prize, l’Ecossais s’invite déjà dans la classe des grands et n’a pas tardé à marquer son nom au fer rouge sur la scène dream pop.

 

Tracklist :

Say

Architect

Silence And Air

For

He Believes In Miracles

Garden

Here To There

By

New Water

Novices

As Sleeping Stones

I’ll Be Gone By Winter

Nos titres favoris : Garden, For, By, I’ll Be Gone By Winter, Here To There

LA NOTE : 9/10

 

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