Swim Deep – Mothers

Fun et original, le groupe de Birmingham signe l’un des albums les plus intéressants et innovants de 2015.

D’abord réservé puis délaissé, personne dans la team (bénévole !) de Sound of Britain ne semblait avoir le temps pour la review de ce deuxième album de Swim Deep. Personne… sauf moi. Après avoir écouté Mothers, puis rencontré le groupe à Lausanne pour en parler, et enfin entendu les chansons en live, je trouve bien dommage de passer à côté du second opus du talentueux quintet de Birmingham, même s’il est un peu tard (l’album est sorti il y a deux mois !).

Le titre parle de lui-même : Mothers est disque que les Swim Deep ont dédié à leurs mères. D’ailleurs, le groupe a mis en ligne une vidéo où ces dernières écoutent l’album et donnent leur avis ! Différent de son prédécesseur Where The Heaven Are We, indie-pop-dreampop-Btown-peu-importe-comment-vous-appelez-ça, Mothers est un album aux multiples influences, ambitieux et coloré. Fans de 80s, du mouvement Madchester et ses raves (dont faisaient partie les Happy Mondays !) mais aussi de nouveaux artistes comme Grimes, les Swim Deep ont décidé de mélanger le tout en additionnant de nombreuses couches dans leurs morceaux, remplis de synthétiseurs psychédéliques et expérimentaux. Il n’y a qu’à écouter To My Brother ci-dessous (et admirer le magnifique clip) :

Cela est aussi flagrant dans Fueiho Boogie, très entraînante en live. Attention aux crises d’épilepsie.

Mais ce n’est pas tout. Faire la fête ne suffit pas, et le groupe veut donner du sens à ce qu’il fait. Ce n’est pas pour rien que l’album commence avec One Great Song And I Could Change The World (une super chanson et je pourrais changer le monde) ; il faut croire en son art et lui donner un but, tel semble être le message des Swim Deep. Autre exemple à travers Namaste, chanson plutôt joyeuse en surface, où le chanteur Austin célèbre et défend les cultures parfois oppressées de Birmingham et de Londres.

Parfois pop, parfois rock, parfois rave, parfois expérimental, Mothers est un disque surprenant et fun. Par exemple, Forever Spacemen, situé en plein milieu de l’album, est un titre hypnotisant, rock old-school et électronique à la fois. Il est suivi de son cousin Grand Affection, une sorte de rave psychédélique spatiale se terminant avec une distorsion du synthétiseur qui va vous faire triper. Il y a aussi la groovy Si Si Me Voy, où Austin chante un peu en espagnol ! Quant à Everything Is Possible, c’est l’une des chansons les plus innovantes de l’album avec sa ligne de guitare folk se métamorphosant en synthétiseurs de l’hyper-espace de manière naturelle !

Repoussant les frontières entre les décennies musicales et les genres, le groupe signe là l’un des disques les plus originaux et ambitieux de 2015.

LA NOTE : 10/10

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