Interview : King Charles

Deux jours avant la sortie de son deuxième album, nous avons rencontré Charles Costa, qui enfile le costume de King Charles sur scène. Retour aux premières amours, la vie en tournée, David Bowie, les Strokes… le dandy londonnien nous livre tout. Ce n’est pas tout, on vous réserve un petit extra en fin d’article…

 

Nous sommes à deux jours de la sortie de ton deuxième album, comment te sens-tu en ce moment ?

Je suis très enthousiaste. Ca nous a pris du temps pour le sortir, donc je suis très content qu’on ait enfin une date de sortie et que ce soit dans deux jours. Je me sens bien, très bien même.

A quel moment tu t’es dit « c’est bon, il faut que je sorte un autre album » ?

J’avais fini ma tournée pour LoveBlood et je réfléchissais à ce que je pouvais faire après, j’avais pas mal d’idées en tête. Je me suis rendu compte que la seule chose que je voulais faire c’était de sortir un autre album, un autre album de King Charles, mais qu’il fallait un léger changement d’orientation. Du coup j’ai fait des petits changements dans ma carrière, dans l’administration, comme si c’était un nouveau départ. Donc j’ai eu l’impression de refaire un premier album.
Ce que je voulais surtout faire, c’était de retourner vers le son avec lequel je suis tombé amoureux en premier, celui avec lequel j’ai grandi avant d’aller à l’université. Plus de la folk, de la country, du rock ‘n roll américains. Je voulais retourner vers tous ces sons-là parce que je ne les avais encore jamais enregistrés. Je voulais retrouver toutes ces influences et les revisiter. C’est pour ça que j’ai l’impression que c’est mon premier album.

Est-ce qu’avec ce son plus sombre et plus lourd, tu voulais montrer une autre face de ta composition et de toi même ?

Oui, chacun développe son écriture, son personnage et je voulais chanter et enregistrer ce que j’avais en tête. J’ai senti que j’avais changé, du coup je voulais que mon son et mes chansons changent aussi. Et je pense que c’était le bon moment pour le faire, je venais de finir ma tournée pour mon premier album. Mais je ne voulais pas refaire le même album, et les chansons que j’avais écrites n’étaient pas les mêmes que les précédentes.
Dans quelle mesure tes études de sociologie ont influencé ton écriture ?

Elle n’ont eu aucune influence. J’ai détesté mon année à l’université. Je crois que je ne suis allé qu’à un seul cours magistral et genre un TD et je n’ai pas vraiment aimé, je n’étais pas intéressé et je m’en tapais. Je ne savais juste pas quoi faire dans ma vie, du coup je me suis inscrit à l’université et tout le blabla… J’ai essayé de m’y mettre, j’ai fait ça pendant un an puis je me suis dit « non, putain laisse tomber… » (rires).

Tu viens juste de recommencer à tourner, est-ce que la scène te manquait ?

Ouais, absolument. La scène me manque tout le temps, c’est là où je me sens le plus comme un musicien. J’adore enregistrer mais le meilleur moment, c’est quand l’album est sorti, qu’il faut faire en sorte que les gens viennent à ton concert. La vie en tournée est selon moi la plus palpitante, tu bouges tout le temps…

« J’ai l’impression de sortir mon premier album. »

 

Est-ce que le Charles de la vie de tous les jours est le même que le Charles sur scène ?

Un peu oui. Je pense qu’ils sont plutôt similaires, King Charles et Charles. Même s’il y a quelques différences.

Comment te sens-tu quand la tournée est terminée ?

C’est très dur de revenir à la vie normale parce qu’en tournée tu es entouré de gens, tu dors sur une couchette à un mètre de la salle où tu joues, il y a du monde tous les soirs, tu fais la fête et il se passe plein de trucs fous, et quand tu rentres à la maison, tu es seul et te dis « oh mon dieu ! » (rires). Ca, j’aime pas. D’ailleurs en février dernier, pour ma tournée au Royaume-Uni, je n’avais pas un seul jour de repos. J’aime pas les jours de pause parce que je me dis « j’ai pas envie d’être tout seul ! ».

Des dates en France de prévues pour l’instant ?

Je pense revenir au printemps, faire un concert à Paris, un festival et une petite tournée en province, peut-être en solo.

Comment te sens-tu quand tu fais des premières parties ?

J’adore faire ça, surtout quand je joue en solo. J’aime bien ouvrir les concerts, quand les gens arrivent, chauffer la salle… J’aime jouer avec mon groupe à mes propres concerts et en solo pour les premières parties.

« David Bowie a énormément apporté à la musique, à la mode, à l’identité artistique. »

 

Parmi les artistes que tu n’as jamais vu en concert, si tu pouvais en choisir un à voir, ce serait lequel ?

David Bowie, je ne l’ai jamais vu.

D’ailleurs, comment as-tu réagi en apprenant sa mort ?

C’était une bien triste journée, hein ?

C’était incroyable de voir ce que tous les gens racontaient : tout le monde était reconnaissant envers lui. Ce n’était pas comme si on avait perdu une rock star comme une autre, ou un compositeur comme un autre, c’était comme si on avait perdu quelque chose qui faisait partie de notre vie. C’était un personnage qui a énormément donné de sa personne et qui représentait tellement de choses pour tout le monde. Chacun reconnait ce qu’il a apporté à la musique, à la mode, à l’identité artistique…

Quel est l’album le plus hallucinant de ces dix dernières années selon toi ?

Heu… Mon album préféré serait sûrement le premier album de Vampire Weekend, sorti il y a 6 ans je crois (8 ans, ndlr). J’adore cet album. Après, en terme d’albums qui ont défini leur époque, Is This It des Strokes était un grand album. Ils ont lancé cette avalanche indie. C’étaient les pioniers.

Question plus légère : comment as-tu vécu le fait de signer des centaines de vinyles pour les fans ?

J’ai bien aimé. Avoir son album avec sa tête dessus, sorti du carton. Contrairement à ce qui est enregistré sur l’ordinateur qui est susceptible de planter et de tout te faire perdre, tu peux faire confiance au vinyle.

Quand on te dit « France » à quoi penses-tu en premier ?

Je pense toujours à : avoir une bonne qualité de vie, ne pas perdre son temps sur des choses qui n’ont aucun sens ou pour des conneries, profiter des bonnes choses et prendre son temps pour les apprécier. Ouais, c’est cool d’être de retour et j’ai hâte d’y rejouer ! Faire une tournée, boire du vin, manger du fromage… (rires)

 

Petit bonus, King Charles nous a offert une petite session acoustique avec Choke (extrait de Gamble for a Rose).

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