Skunk Anansie – Anarchytecture

Toujours emmené par sa charismatique et indéboulonnable Skin, la formation Skunk Anansie publie son sixième album, Anarchytecture.

 

 

On les avait quittés après une parenthèse acoustique, sublime au demeurant. Le groupe venait de jouer une mini-tournée en configuration acoustique, rejouant ses meilleurs morceaux sur scène dans un format totalement inédit. Interrogé alors sur leur avenir, le groupe nous avait répondu que le retour promettait d’être heavy. Forcément, l’annonce d’Anarchytecture, titre ô combien aguicheur quand on connaît la patte rageuse du groupe de l’emblématique Skin, nous avait mis l’eau à la bouche. Avant la douche glacée qu’a été Love Someone Else, un premier single au rythme rock et électro, résolument pop. De quoi être surpris. Loin de ces années 1990 où Skunk Anansie avait littéralement brisé des codes et offert un son emprunté que l’on attendait plus, presque salvateur après les années new wave. Un mélange de rock garage, un soupçon de drum’n’bass, et surtout une voix. Cette quintessence, doublée d’une énergie, qui tend à avoir disparu…

 

 

Troisième opus après la reformation du groupe britannique, Anarchytecture débute justement par ce fameux Love Someone Else. On s’avoue au début attiré par le rythmique, mais vite lassé par le dynamique. Et c’est là que Skunk Anansie perd. Les années qui passent ont peut être inconsciemment contraint le groupe à s’assagir, mais cet album manque cruellement de mordant. Traversé par des partitions douces et enivrantes, de Death To The Lovers à l’aérien I’ll Let You Down, en passant par le très réussi Victim (et cette voix solaire de Skin qui te fait dire « who’s the master there »), cet album se complait dans quelque chose de trop simple, évident. A l’instar de We Are The Flames, un titre un peu heavy mais pas transcendant pour autant, Anarchytecture souffre d’un relatif manque de punch, un arrière-goût d’inachevé qu’on retrouve sur la sarcastique That Seeking Feeling avec ses guitares lourdes, ou bien que Without You, où l’on sent presque poindre ce mordant sur fond de mélancolie. Ce n’est pas tant au niveau des sonorités, où effectivement Skunk ne montre pas grand-chose d’intense et d’immersif (on apprécie la ligne de basse de I’ll Let You Down, mais on l’a déjà entendu chez Blondie), mais aussi dans le songwriting (le refrain de Bullets va jusqu’à rappeler Elbow, ce qui n’a strictement rien à voir). Au point d’avoir le sentiment que Skunk Anansie n’est plus vraiment Skunk, et qu’il faut se raccrocher à la voix de Skin, si savoureuse, et à quelques coups d’éclair furtifs (la session de riff sur Suckers!, morceau d’1’21’’).

 

Tracklisting :

Love Someone Else

Victim

Beauty Is Your Curse

Death to the Lovers

In the Back Room

Bullets

That Sinking Feeling

Without You

Suckers!

We Are the Flames

I’ll Let You Down

Nos morceaux favoris : Victim, I’ll Let You Down

LA NOTE : 5 / 10

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