Pet Shop Boys – Super

Trente ans après leur premier album, Pet Shop Boys sort un Super-trezième album.

 

 

Savoir se réinventer pour survivre. Dans le genre électronique où le jeunisme est roi, et l’éphémère sa conséquence, les Pet Shop Boys font office de vieilles branches. Le duo, formé de Neil Tennant (61 ans) et Chris Lowe (56 ans), pourrait symboliser l’incarnation du has-been. Pourtant, là où des confrères se sont ringardisés, les Boys ont perduré, demeurant un incontournable de la pop music britannique.

 

Trois ans après avoir quitté Parlophone, label avec qui ils ont écrit leur histoire pendant trois décennies, les Pet Shop Boys ont lancé leur propre label (X2) et sorti un premier opus, Electric, suivi aujourd’hui de Super, un deuxième effort qui démontre que le tandem a su évoluer face à une modernité qu’il ne renie pas, tout en conservant les sonorités, le style – empli de second degrés et de références 80-90’ – et la patte qui a fait leur succès. C’est tout ce qu’incarnent Happiness, titre d’ouverture de Super, et son enchaînement avec The Pop Kids, à savoir cette maîtrise d’une électronique dansante, entre modernité et touche personnelle. Ainsi, la techno purement nineties, celle d’Inner Sanctum, se marie parfaitement à cette électro raffinée et solaire que l’on retrouve dans Pazzo ! ou l’excellente The Dictator Decides. Des titres, comme Undertow ou le dansant Say It To Me, s’avèrent d’une efficacité redoutable, quand le beat ravageur – que Kavinsky n’aurait pas renié – de Burn nous renvoie à pop de clubs nineties stéroïdés auxquels le duo martèle son attache dans The Pop Kids.

 

 

Très rythmé, impertinent et savoureux à la fois, délicieux kitsch parfois et rudement emballant par ailleurs, Super est un album coloré et dansant traversé de quelques moments plus sombres, comme The Dictator Decides et la très calme Sad Robot World, ou de réflexions sur le quotidien d’aujourd’hui fait de technologies (Twenty-something). L’opus se referme sur la voix aérienne de Neil sur Into Thin Air. Une manière de conclure avec ce qui fait la quintessence du son Pet Shop Boys, en écho à Happiness et ses teintes de modernité. Un album entre nostalgie et nouveaux horizons, où les Pet Shop Boys composent 12 titres décomplexés avec un malin plaisir à nous faire danser, d’une manière ou d’une autre – et sans se dénaturer.

 

Tracklist :

Happiness

The Pop Kids

Twenty-something

Groovy

The dictator decides

Pazzo!

Inner sanctum

Undertow

Sad robot world

Say it to me

Burn

Into thin air

Nos morceaux favoris : The Dictator Decides, Happiness, Inner Sanctum

 

LA NOTE : 7,5 / 10

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