LUH – Spiritual Songs For Lovers To Sing

LUH, sous ces 3 lettres énigmatiques se cache bien plus qu’un groupe ou simple album mais véritablement un concept né de l’imagination du couple formé par Ellery James Robert et Ebony Hoorn. Avec Spiritual Songs For Lovers To Sing, le duo marque l’année 2016 du plus bel hymne à l’amour.

Chanteur de WU LYF, groupe originaire de Manchester, Ellery James Robert se fit remarqué tout d’abord par sa rage, sa voix cassée et son engagement viscéral. Après quelques années d’existence et leur unique flambeau Go Tell Fire to the Mountain, symbole de la fureur indomptée de la jeunesse ; Ellery James Robert décida sous la pression du succès de dissoudre la formation. Leur ultime titre Triumph scellera à jamais cette aventure.

Puis les années passèrent et divers projets émergèrent pour les différents membres ; c’est ainsi que le chanteur se lança dans une carrière solo sous le nom de Kerou’s Lament en 2013. C’est à cette même époque qu’il rencontra Ebony Hoorn, fraîchement diplômée en audio-visuel ; et immédiatement le courant passa entre les deux artistes. Rapidement, Ellery décida de tout plaquer pour rejoindre sa douce moitié à Amsterdam et pour explorer la vie ensemble. LUH était né, un projet pour les amoureux en laissant libre cours à l’imagination pour interpréter ces 3 lettres : Lost Under Heaven ou encore Love Unites Humanity.

Bouillonnant de créativité et débordant d’enthousiasme, le couple a pour vocation d’unir et de transporter l’auditeur dans un voyage où l’universalité de l’expérience de la vie dissout toutes les frontières. Spiritual Songs For Lovers To Sing est bien plus qu’un simple recueil de chansons mais constitue un véritable cycle de compositions axé sur le passage de l’impulsion à l’expérience illuminé par quelques étincelles d’éveil spirituel. C’est pour cette raison que l’immersion dans cet univers plonge l’auditeur dans une réflexion personnelle autour de l’amour où il en ressort marqué.

Pour savourer pleinement ce chef d’œuvre, il convient de l’écouter d’une traite afin de percevoir toutes les émotions. Enregistré dans un isolement presque total durant plusieurs mois, c’est The Haxan Cloak qui a eu la lourde responsabilité de construire un son blockbuster afin de sensibiliser toute personne osant tenter cette expérience sonore et pour façonner les concepts défendus par le groupe.

Spiritual Songs For Lovers To Sing se cristallise en une boucle de 12 titres à consonance électro-rock aux ressentis variés. Ainsi, l’ouverture s’opère avec I&I ; ce superbe hymne débute sur un doux accord au piano, puis se retrouve submergé par la violence du chant de Ellery comme pour glorifier le contraste généré par la notion d’unité succédant à une séparation dualiste. Les chœurs assurés par sa compagne accentuent cette rupture entre la musique lancinante et l’interprétation brutale.

L’expérience se poursuit avec Unites, dans la même veine avec un son encore plus minimaliste et synthétique. Puis le rythme reprend le dessus avec Beneath the Concrete et sa dimension électronique. L’inversement des rôles vocaux sur Future Blues amène un apaisement dans ce trouble émotionnel pour finalement arriver au point de rupture avec $ORO. Indéfinissable, imprévisible, déroutant, surprenant, les qualificatifs manquent pour définir cet OVNI sonore où les voix des deux protagonistes sont totalement auto-tunées. Selon Ellery, « cette chanson est une pièce de théâtre d’ombres, où l’on perd son respect habituel pour l’humanité et son empathie pour les autres ».

Comme le calme après la tempête et pour nous extirper de cette dernière angoisse, Here Our Moment Ends et Loyalty sont deux merveilles pop salvatrices parfaitement exécutées ramenant vers une nouvelle réalisation de soi.

L’ultime uppercut de l’album survient avec Lost Under Heaven. Ce morceau déboussole et tourne à la façon d’un Smells Like Teen Spirit du feu Nirvana. Débutant avec un riff de guitare, la rythmique et les basses s’emballent magistralement et il s’en dégage un son brut où la rage de Ellery rappelle toute la hargne de Kurt Cobain à son époque.

La dernière partie de l’album, plus calme mais tout autant intéressante, se conclut avec The Great Longing, superbe ballade semi-acoustique à la guitare sèche et au piano. La boucle est bouclée. L’auditeur se retrouve au point départ, après être passé par toutes les phases que peut générer un sentiment complexe tel que l’amour.

Le secret de LUH résulte dans des compositions sincères, travaillées, minutieusement pensées. Bouleversant dans les parties vocales, déroutant par les arrangements, passionné par son sujet, le couple se distingue de toute la mouvance actuelle et il est fort à parier que ce premier essai devienne un disque majeur de l’année. LUH est un véritable projet pour les amoureux. Comme quoi, en amour, tout est possible…

Tracklisting :

I&I

Unites

Beneath The Concrete

Future Blues

Someday Come

$ORO

Here Our Moment Ends

Loyalty

Lost Under Heaven

First Eye to the New Sky

Lament

The Great Longing

Nos morceaux favoris : I&I, Unites, Lost Under Heaven, Lament, The Great Longing

La Note : 10/10

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