Eagulls – Ullages

Le quintet de Leeds place la barre encore plus haut avec un second album aux influences modernes et aux distorsions 80s.

Après un premier album enragé et sombre, les Eagulls reviennent avec Ullages. Le titre, qui est aussi un anagramme du nom du groupe, signifie “volume mort”, c’est-à-dire l’espace vide d’un contenant (une bouteille par exemple). Ce titre correspond plutôt bien à l’album lui-même, avec ses chansons aériennes sans pour autant tomber dans le contemplatif ou le stagnant. Il faut dire que les enregistrements sont aussi bien plus propres que sur le premier disque Eagulls, ce qui leur donne une dimension plus profonde et permet de créer une atmosphère intéressante. D’ailleurs, on entend la voix de George Mitchell bien plus distinctement que sur le premier opus du groupe.

Pour notre plus grand plaisir, le style des Eagulls a évolué ; la bande a gardé la rage et les influences punk et 80s des débuts, mais cette fois elle les mélange avec ce qui se fait de mieux sur la scène indé en ce moment. On sent que les Eagulls écoutent de tout, des australiens de Pond aux KVB.

Peu importe la chanson, que ce soit avec les distorsions de Velvet ou les envolées de Blume et Lemontrees qui vous feront danser, les mélodies sont bien écrites et le son des instruments est impeccable ; les deux guitaristes Liam Matthews et Mark Goldsworthy sont en parfaite complémentarité, idem avec le bassiste Tom Kelly et le batteur Henry Ruddel. Ajoutez George Mitchell et sa voix à la Robert Smith, et vous obtenez la formule magique Eagulls. Le résultat est un son profond, mystérieux et sombre. Un peu comme les profondeurs de l’océan (juste pour écrire un truc cliché). 

Selon Henry le batteur, cet album serait axé autour des rencontres éphémères et de leur étrangeté, comme par exemple un collègue de travail ou quelqu’un qu’on rencontre dans la rue. En effet, les textes sont plein de poésie. Par exemple, My Life In Rewind parle du passé, du fait de vouloir une deuxième chance. Sur Skipping, c’est les éternels questionnements sur le sens de sa vie et de comment le trouver “It seems that life is like a broken record playing / All I ever wanted was an answer / but all I ever got was this broken record skipping” (On dirait que la vie est comme un disque cassé en train d’être joué / Tout ce que je voulais, c’était une réponse / Mais tout ce que j’ai eu, c’est ce disque rayé). Il y a aussi un instrumental, Harpstrings, court mais magnifique. Toutes les chansons sont bien liées et vont parfaitement ensemble pour former un tout, c’est pourquoi ce disque peut s’écouter facilement d’une traite. Le groupe semble avoir réussi à se démarquer en se créant un son et un univers propre.

Vous l’aurez compris: Eagulls signe là l’un des disques incontournables de 2016. Que vous connaissiez ou non le groupe, nous vous recommandons chaudement cette galette ici à Sound of Britain !

Tracklisting:

Heads or Tails

Euphoria

My Life in Rewind

Harpstrings

Velvet

Psalms

Blume

Skipping

Lemontrees

Aisles

White Lie Lullabies

Nos chansons favorites: Harpstrings, Velvet, Lemontrees, My Life In Rewind

LA NOTE: 10/10

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