Black Peaks investit et électrise la Boule Noire

Sensation outre-Manche et auteure d’un des meilleurs albums de 2016 injustement passé inaperçu, Statues, la formation Black Peaks était de passage à la Boule Noire ce 1er Octobre 2016, forts d’une série de concerts passés en première parties de Deftones. Retour sur une soirée marquante et instantanément culte.

C’est aux environs de 19h30 qu’une faible foule entre dans la Boule Noire. Le concert de Black Peaks n’est clairement pas annoncé comme sold-out, et cela se ressent: ainsi, quelques timides osent à peine se presser à la barrière en attendant la première partie, le peu de public restant profitant des bancs intégrés à l’architecture de la salle pour siroter une bière. Et quand vient le moment pour Heck de monter sur scène à un peu plus de 20h, c’est un public clairsemé et visiblement peu préparé à la claque à venir qui se rapproche discrètement de la scène.

heck

Le quatuor britannique monte alors sur scène, bien décidé à nous chauffer avant l’arrivée de Black Peaks. Mission réussie sans aucun problème: avec leur noise-rock d’une puissance folle, le groupe arrache les tympans de ses auditeurs tandis que les deux guitaristes gesticulent, virevoltent, s’appuient sur la barrière pour lancer des riffs acérés, escaladent les amplis et les structures entourant la scène, et bien plus encore. Ainsi, leurs guitares reliés à des transmetteurs, les frontmen jettent leurs micros dans la fosse et n’hésitent pas à jouer au milieu du public, encourageant les pogos et mosh-pit au sein de cette cinquantaine de personnes. L’expérience est surréaliste et se transforme vite en défi pour les premiers rangs, devant esquiver les membres du groupe allant et venant entre la scène et la fosse et autres micros tombant de scène, peu délicatement poussés par le groupe. C’est un véritable live à 360° que nous offre le groupe, compensant par son énergie l’aspect brouillon et crasseux de leur musique, pourtant servie par une technicité et une fluidité de jeu monstre. Peu dans le fond mais beaucoup dans la forme, l’expérience Heck restera indélébile pour toutes les personnes présentes dans la salle ce soir. Le public maintenant bien chaud, c’est l’heure pour Black Peaks de monter sur scène, les coups de 21h passés.

Black Peaks en concert à la Bloule Noire le 01 Octobre 2016

On ne peut que parler d’incompréhension en repensant au silence dans lequel le premier album de Black Peaks est sorti, se révélant comme une évidence math-rock progressive s’accaparant les standards du genre pour en tirer et amplifier le meilleur. Et si le groupe commence à bénéficier d’une certaine notoriété outre-Manche, il a en France encore tout à prouver. Le quatuor monte alors sur scène, batteur, bassiste, guitariste et chanteur, et entame le set avec un monstrueux White Eyes et son break instrumental d’une puissance démentielle. L’énergie des morceaux studio est retranscrite à merveille, et ce ne sont pas To Take the First Turn et son impeccable solo de batterie ou Saviour avec sa guitare folle et son rythme atypique qui vont nous faire dire le contraire. Black Peaks joue déjà dans la cour des grands, assurant une prestation impeccable tout en gardant un contact constant avec le public, introduisant chaque titre, blaguant sur la distribution de l’album en France, le chanteur descendant même dans la fosse à plusieurs reprises pour des envolées lyriques toujours bien senties. La basse, impeccable, souligne un jeu de batterie d’une fluidité dingue et une guitare qui est sans conteste l’arme de destruction massive de Black Peaks, délivrant des riffs acérés et autres solos prompts à nous retourner le cerveau avec une aisance folle, sans jamais perdre de son lyrisme, construisant des mélodies toujours plus ingénieuses les unes que les autres. Le public, incontrôlable, devient de plus en plus extatique à chaque morceau, lançant des pogos particulièrement énervés mais toujours dans une bonne humeur communicative. « C’est notre première date française, on ne s’attendait pas du tout à tout ça » confie Will Gardner, le chanteur, entre deux morceaux impeccablement exécutés. Un Glass Built Castles et un wall of death plus tard, et c’est déjà l’heure pour la formation de s’éclipser timidement. Leur album est peut-être passé inaperçu, la Boule Noire était vraisemblablement trop peu remplie ce soir au vu de la prestation fournie, mais Black Peaks s’impose instantanément comme une référence de la scène math-rock actuelle, aux côtés des également trop peu connus Arcane Roots, dont ils ont également assuré la première partie. Vous n’avez désormais plus aucune excuse pour passer à côté.

Setlist:

Intro

White Eyes

Closer to the Sun

Drones

Saviour

Set In Stone

To Take the First Turn

Hang

Hang ‘Em High

Say You Will

Glass Built Castles

http://www.blackpeaks.com/

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