Interview : Two Door Cinema Club

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Peu de temps avant la sortie du nouvel album de Two Door Cinema Club, nous sommes allés poser nos questions (et les vôtres) à Alex, Kevin et Sam.

Dans Gameshow, ta voix est plus aiguë que dans les albums précédents. As-tu eu besoin de travailler sur ta voix ou est-ce que cela t’es venu naturellement ?

Alex : C’est venu naturellement. J’ai toujours été capable de chanter de cette façon et j’ai toujours aimé le faire. Je n’avais jamais pensé à le faire avec le groupe, c’est tout.

Vous n’avez pas peur que le fait de changer de direction musicale soit une mauvaise décision ? L’album mêle le funk disco, des solos de guitares endiablés… Certains vous ont même comparés aux Scissor Sisters !

Kevin : Je pense que les gens auront systématiquement une opinion, que l’on fasse quelque chose de différent ou de similaire. On ne fait pas de la musique pour céder aux caprices de certains, de ce qu’ils veulent entendre. Je pense que ce n’est pas la meilleure chose à faire. Nous formons un groupe depuis presque dix ans, il est donc compréhensible que ce que nous écrivions à seize ou dix-sept ans soit différent de ce que nous écrivons actuellement. C’est une des choses que personnellement j’apprécie chez d’autres groupes, le fait de constater une transition, une nouvelle direction, de ne pas avoir l’impression de faire du sur-place. Je comprends que les gens puissent avoir cette opinion mais ça ne nous dérange pas. On ne va pas changer à cause de ça.

Sam : J’ai apprécie de pouvoir essayer de nouvelles choses cette fois-ci. Je pense qu’il est important de garder les choses fraîches et excitantes pour tout le monde, et comme il l’a dit d’avoir simplement de bonnes chansons.

À quel moment avez-vous décidé qu’il était temps de commencer à travailler sur un nouvel album ?

Sam : Nous n’avons pas vraiment réfléchi à ce que nous allions faire après Beacon. On a fait une pause après la dernière tournée mais on avait rien de prévu, aucun concert. Nous sommes sommes éloignés les uns des autres et de la musique, de cette vie, pour nous concentrer sur des choses différentes. Nous sommes restés séparés environ six mois, puis nous nous sommes réunis pour discuter de musique, de ce qu’on écoutait en ce moment et puis nous avons commencé à échanger des idées. À ce moment là nous avons constaté que tout le monde était prêt à refaire un album et nous avons commencé à travailler dessus l’été dernier. À partir de là, nous avons débuté l’enregistrement en janvier/février, donc assez rapidement après avoir pris notre décision.

Considérez-vous Gameshow comme un nouveau départ ?

Sam : C’est rafraichissant.

Alex : C’est different, nouveau et excitant. On ne le ressent pas exactement comme un nouveau départ, mais cela nous a redonné de l’energie. On se sent simplement mieux en tant que groupe.

Comment gérez-vous la pression, si longtemps après avoir sorti Beacon ? Vous sentez-vous prêts pour tout ce qui va découler de la sortie de Gameshow ?

Kevin : Le break facilite les choses. On est au taquet et on est excités d’être là, de sortir l’album, de le promouvoir, de jouer des concerts… C’est le meilleur moment pour refaire surface, nous ne sommes pas encore trop fatigués ou blasés pour l’instant.

Alex : On a fait toutes les erreurs la dernière fois, donc cette fois nous sommes prêts.

Sam : Je suis contente que nous ayons joué des festivals cet été, parce que comme ça nous ne reprenons pas tout d’un coup. L’année dernière nous avons commencé à réserver des dates de Festivals pour cet été et nous n’étions pas certains que les gens allaient se souvenir de nous. C’était un très bon été, nous avons joué de super concerts, ce qui fait que maintenant nous sommes positifs et excités.

Two Door Cinema Club à Paris le 16 Septembre 2016

Quelles ont été vos principales influences pour Gameshow ?

Alex : L’influence principale a été le break. On avait pas vraiment eu de vie en dehors du groupe auparavant. Une fois nos études terminées nous avons directement commencé à enregistrer et à faire des concerts. On avait beaucoup de choses à découvrir et c’est de là que vient l’album. Nous n’aurions pas été capables de l’enregistrer sans cette pause.

L’avez-vous enregistré dans le but de le jouer en live ?

Alex : Le plan est toujours de jouer l’album en live mais cette fois, nous n’avions rien joué avant de terminer l’album. On a tout fait au studio, ce qui nous a permis d’expérimenter un peu plus, car parfois, quand on joue des chansons avant de les enregistrer, elles se figent et il devient difficile de les modifier mais cette fois, nous avons tout enregistré au studio et nous avons appris, nous allons répéter la semaine prochaine, et nous allons tout réapprendre.

D’où vous est venue l’idée pour le clip de Bad Decisions ? C’est très différent de ce que vous avez pu nous montrer précédemment…

AlexOn a travaillé avec Thunderlips. Ils ont aussi réalisé le clip d’Are We Ready. Ces Néo-Zélandais sont incroyables, fous et ultra créatifs. L’idée leur est venue très rapidement. J’ai eu un coup de fil avec l’un d’entre eux quand on a décidé de la date de sortie de Bad Decisions. Il a tout de suite dit « ok, et si on vous numérisait et on faisait un jeu avec des niveaux ? ». Après il a eu l’idée de mettre un animateur différent pour chaque niveau, c’est ce qu’il s’est passé. On lui a dit « ok, vas-y, on te laisse faire ». Et voilà le résultat.

Vous ne saviez pas ce que vous alliez voir ?

Alex : Ils nous ont montré des extraits mais ça a pris beaucoup de temps avec tous ces animateurs. Ce n’est pas comme quand on tourne un clip, on est sur le plateau toute la journée et on sait précisément ce que le clip va donner. Là on n’était pas avec les animateurs, on attendait. On faisait entièrement confiance aux gars de Thunderlips pour sortir une bonne vidéo et c’est ce qu’ils ont fait.

Vous aviez déjà travaillé avec eux ?

Alex : Non pas avant cet album.

Vous savez déjà quelle chanson sera le troisième single ?

Kevin : On hésite entre plusieurs morceaux. On a plus ou moins choisi les morceaux qui seront les singles de l’album, maintenant on  discute plus avec des gens des quatre coins du monde pour savoir dans quel ordre tel single doit sortir. C’est un truc international, tous les pays sont différents. Des fois aux Etats-Unis, on va vouloir garder un single beaucoup plus longtemps et peut-être qu’en France, au Royaume-Uni ou en Allemagne, on va changer beaucoup plus rapidement. Une fois que l’album est sorti, on laisse les gens faire leur boulot.

Est-ce que vous avez votre mot à dire ?

Kevin : Nous en parlons, bien sur. Quoique l’on fasse, c’est à nous que revient la décision finale. Nous respectons beaucoup les personnes avec qui l’on travaille, c’est d’ailleurs pour cette raison que nous travaillons avec eux. Nous en discutons, nous comprenons que certaines personnes soient plus à même de promouvoir notre travail pour nous. Nous prenons leur avis en compte et à la fin nous prenons une décision.

Two Door Cinema Club à Paris le 16 Septembre 2016

Quel est l’album qui vous a le plus marqué ces cinq dernières années ?

Alex Sans doute le dernier David Bowie, Blackstar. C’est un album phénoménal.

Ce qui est encore plus phénoménal c’est qu’il soit mort le lendemain…

Alex : C’était écrit, on trouve pas mal de messages d’adieux sur cet album, il nous hante, il est vraiment beau.

Sam : Pour moi c’est le disque de Todd Terje. J’avais écouté ses singles quelques années auparavant et j’étais très enthousiaste par rapport à sa sortie.

La dernière chanson de l’album s’appelle Je Viens de Là, est-ce que ce titre traduit un certain sentiment pour la France ?

Alex : Le titre vient d’un film français qui s’appelle La Jetée. Il y a une scène dans ce film où le héros voyages dans le temps, il rencontre une fille et essaye de lui expliquer d’où il vient. Il montre un point dans le vide et lui dit « je viens de là ». J’aime bien ça,  j’adore le film et ça m’a inspiré pour ce morceau.

Tu n’as pas osé l’enregistrer en français ?

Alex : Je ne suis pas assez bon ! *rires*

SamUne prochaine fois. On adore venir en France. De part notre relation avec Kitsune et le fait d’avoir tourné très tôt à Paris et en France, ce pays est devenu spécial à nos yeux. Je pense que ça nous différencie pas mal des autres groupes anglophones, qui n’ont pas toujours cette occasion. On sent bien qu’on a beaucoup d’amis ici et de bonnes relations avec nos fans ici.

Quel est votre souvenir de tournée le plus fou ?

AlexUn jour on était en route pour Lyon, dans un gros bus qui tirait une remorque. On roulait sur l’autoroute à plus de 100 km/h et la remorque s’est décrochée et n l’a regardée passer devant le bus, avec tout notre matériel dedans.

Est-ce que vous comptez passer par Marseille ou le sud de la France bientôt ?

Alex : Pas pour l’instant. Les dates que nous avons annoncées sont les seules que nous allons faire. On n’en fera pas d’autres en Europe dans l’immédiat. On verra sur la prochaine tournée.

Kevin : On ne reste jamais bien loin de la France.

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Questions : Lauren & Louis
Traduction : Lauren & Louis
Relecture : Emma-Jane
Photos : Laurent

Two Door Cinema Club

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