Bat for Lashes colle une claque au Pitchfork, Todd Terje le fait danser

Le P4K Paris se poursuit avec une deuxième soirée marquée par des performances bien plus convaincantes que lors de la première soirée.

 

Après un premier soir pour le moins morne bien que traversé de quelques rayons de soleil (Aldous RH, Suuns), le Pitchfork Music Festival 2016 embrayait sur son vendredi soir. Bien plus alléchant sur le papier, il a confirmé tout le bien que l’on attendait de lui. Et tout a démarré de la meilleure des manières avec C Duncan. Venu défendre son deuxième album fraîchement sorti, l’autodidacte écossais a ouvert le bal devant un public encore clairsemé. Néanmoins, la majorité des festivaliers déjà présents aura été convaincue par le set calme et apaisant de l’artiste de 26 ans. En une quarantaine de minutes, accompagné de ses musiciens, il nous a offert un bel aperçu de sa jeune discographie. Presque tous les morceaux prennent une dimension encore plus envoûtante sur scène – mention spéciale à The Midnight Sun et Say qui transportent totalement l’assemblée – bien aidés par un son impeccable. Après une demi-heure de set, C Duncan et sa troupe quittent la scène devant un public conquis.

C Duncan au Pitchfork Festival, la Villette, Paris, le 28 octobre 2016

C Duncan au Pitchfork Festival, la Villette, Paris, le 28 octobre 2016

 

Enchaînement avec le set tout aussi séduisant et cool de Porches, avant une parenthèse emplie de bizarreries signée Brandt Bauer Frick , un trio électro dont le postulat est de jouer avec des instruments classiques plutôt que d’empiler les platines et boutons. Le résultat est assez surprenant, à l’instar de son chanteur solaire. Flavien Berger, révélation française et dernier ajouté de la programmation a ensuite pris les commandes sur la Pink Stage. Prince de la cool attitude, le frenchie a plus séduit par ses sonorités recherchées que par ses textes simplets. Une sorte de croisement hybride entre Kaftwerk et Etienne Daho dont on comprend la hype-itude dont il fait l’objet.

Explosions In The Sky a ensuite pris le relai. Là encore, l’originalité est de mise. Assurément aérien en studio, le groupe – que j’avais personnellement découvert avec les BO de Friday Night Lights et Kaboom – ne prendra hélas jamais la mesure d’un son déplorable (notamment sur les lourdes envolées électriques) qui ternira leur set appelé pourtant à transporter le public.

Natasha Khan envoûte

Une introduction parfaite pour Bat For Lashes. Très rare sur scène malgré la sortie de leur album The Bride, le groupe de Natasha Khan était forcément attendu et n’a pas déçu. 15 titres ont composé le set bien rempli du groupe britannique, entre les titres du dernier opus (I Do, Joe’s Dream, In God’s House) et leurs anciennes compositions acclamées tels que Daniel, l’envoûtant What’s A Girl To Do ou encore la sublime Laura qui a représenté un climax de beauté. Débarquant dans sa robe rouge sang et une couronne de mariée, Natasha Khan a aimanté les regards, fasciné, envoûté. Le doute n’est pas permis, celle qui fut considérée comme une indie goddess par le passé n’a rien perdu de sa superbe. Mieux, elle a collé une claque tout en élégance et maîtrise, aux sceptiques.

 

Après s’être perdu sur les sons du groupe post-rock américain et s’être laissé happé par la belle Natasha Khan, Todd Terje et son groupe ont joué la carte de la rupture. Et pour la première fois dans cette édition 2016, le Pitchfork s’est mis à danser à l’unisson sur les sons du DJ et producteur norvégien. Les palmiers de sortie en disaient déjà long sur l’ambiance dansante qui allait suivre, entre beats entraînants, sons rétro et funky. Désinhibé, le public parisien a pu se lâcher sur un set salvateur. Et on l’avoue, ça fait du bien.

NOS PHOTOS DU JOUR 2 DU PITCHFORK MUSIC FESTIVAL 2016

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