Souvenirs de Bataclan…

Parce qu’on a envie de revivre des moments comme ceux-là, des rédacteurs de SOB ont livré des souvenirs intimistes d’un Bataclan aujourd’hui ressuscité.

 

Chris

Difficile d’évoquer un concert en particulier tant ils sont nombreux. Je pense aux Bloody Beetroots, le 16 mars 2013, la première fois où je shootais dans cette salle et qui plus est dans le cadre d’un concert électrique et intense. Mais j’ai aussi envie de citer Kasabian, le 1er mai 2014, un show intimiste avec les nouveaux porte-drapeau du rock de stades. The Vaccines, le 26 avril 2013, fut aussi marquant, tout comme La Roux (29 novembre 2014), Ed Sheeran (27 novembre 2014). On serait tenté de dire que la salle ne fait pas le concert. Mais à chacun de mes venues, le Bataclan fut le théâtre d’un concert réussi et souvent marquant. Cette salle a toujours rimé avec qualité, et c’est pour quoi elle doit continuer en ce sens.

Kasabian en concert au Bataclan, Paris, le 30 avril 2014x

Lauren

Le Bataclan, c’est la salle où j’ai vu Kasabian en France pour la première fois. Après les avoir vus en première partie d’Oasis à Wembley Stadium, j’étais curieuse de les voir en concert seuls. Je n’ai pas été déçue. C’est en faisant la queue pour ce concert que j’ai rencontré des gens qui me sont très chers et qui sont encore aujourd’hui toujours là pour moi quand j’en ai besoin. Des personnes que je n’aurais probablement pas rencontrées autrement. Je me souviens d’un concert chaud, intense, épuisant et surtout, libérateur. C’était en 2009. Il y a deux ans, le groupe décide de faire un cadeau aux fans et de se re-produire au Bataclan, un événement à ne pas manquer, vu la popularité du groupe désormais. Pour l’occasion, la Fnac mettait exceptionnellement les places en vente à 14h. Inutile de dire que les vrais se pressaient déjà à Saint Lazare à 13h30. C’est là que je vais rencontrer une de mes meilleures amies. Partie pour acheter une place à 14h, je discuterai avec elle jusqu’à 21h. De musique, essentiellement. Ce concert restera l’un des meilleurs de Kasabian auxquels j’ai pu assister (presque une vingtaine). Une ambiance de folie, un groupe surchauffé, au meilleur de sa forme. Inoubliable. A la fin, le groupe était sorti passer du temps avec les fans, c’était génial. Ce soir-là, j’ai d’ailleurs rencontré le redac’ chef de Soundofbrit !

C’est également au Bataclan que je me suis défoulée sur Foster the People, un pied dans le plâtre, et que j’ai pu passer une heure à discuter avec eux. Magique. C’est pour continuer d’emmagasiner ce genre de souvenirs qu’il me semble indispensable de continuer à se rendre au Bataclan, pour ne pas voir cet endroit comme un cimetière, mais comme un havre.

Groupie.com

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Luna

Tel un phoenix renaissant de ses cendres, le Bataclan est sur le point de nous ouvrir à nouveau ses portes. Il a pansé ses blessures, refait peau neuve, mais il n’oublie rien. Et moi non plus, je n’oublie rien, du choc en apprenant la nouvelle, en passant par les merveilleux souvenirs qui me viennent en tête encore aujourd’hui en pensant à cette salle.

J’ai foulé pour la première fois le seuil du Bataclan en février 2014, pour y applaudir -également pour la première fois- le légendaire Liam Gallagher, à l’époque leader de Beady Eye. À vrai dire, j’avais l’impression de vivre un moment d’anthologie, collée à la scène, entourée de tous ces amateurs de britpop chantant en choeur quelques intemporels tubes d’Oasis. C’était comme si j’étais à la maison avec un groupe d’amis; et c’est bien ce que m’inspire le Bataclan, un lieu chaleureux et convivial, qui nous offre en toute simplicité des shows exceptionnels.

Et quelques mois plus tard, c’était à mon tour de monter sur cette scène, dans le cadre de la finale d’un célèbre tremplin. Les loges, les coulisses, la chaleur des projecteurs et la foule devant moi, j’en avais longtemps rêvé, et c’était mon moment! C’était bref, mais je me suis promis de m’en souvenir toute ma vie, et à coup sûr je n’y manquerai pas. C’est comme si le Bataclan avait été à moi pendant quelques instants, et c’était délicieux.

 

Boris

Il y a tout juste deux ans, le 11 novembre 2014, j’avais rendez vous à 19h devant le Bataclan avec des gens que je ne connaissais pas du tout. Le nom à l’affiche ce soir-là était Paolo Nutini. Devant y aller seul, je remarquais quelques jours auparavant sur Facebook le message d’Ashleigh, écossaise de 25 ans, venant seule à Paris pour ce concert. Je répondis. D’autres firent de même et nous sommes arrivés à constituer un petit groupe réunis par une seule et même passion, la musique. Nous venions tous de divers horizons : de Vincent, auteur pour une célèbre radio qui avait toujours le mot pour rire, Romain jeune policier scientifique, Laurine professeur de danse, Flavie étudiante en photographie… Et moi, le jeune étudiant en droit. Le courant est passé tout de suite et je découvris énormément de points communs avec chacun d’entre eux, notamment Ashleigh qui était aussi une très grande fan de Bruce Springsteen. Arrivés quasiment à la barrière, nous avons chanté et vibré au son de la voix éraillée de Paolo Nutini, cela fut transcendant. Sans doute mon meilleur souvenir du Bataclan, d’un point de vue musical et surtout humain. Depuis, j’ai gardé contact avec toutes ces personnes, j’ai même refait quelques concerts avec certaines d’entre elles. Ce concert fut particulier et montre à quel point la musique se partage et a pour fonction de réunir les individus et non les diviser.

 

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Louis

Je garde de très bons souvenirs du Bataclan. Mon premier concert là-bas était celui des Vaccines. Même si ce n’était pas la première fois que je les voyais, j’ai été surpris par la folie du public ce soir-là. Tout le monde était déchaîné, avec la ferme envie de passer un bon moment. Résultat, tout le monde a effectivement passé un bon moment. Même chose pour Beady Eye un an plus tard. Même si Liam Gallagher était loin d’être dans un état sain, ce fut un très bon concert. Là encore, l’assemblée a joué un rôle essentiel dans le bon déroulement de la soirée. Enfin, impossible d’oublier le concert de Morcheeba : j’étais venu avec deux potes, également fans du groupe et on a passé une excellente soirée ensemble, tous heureux à l’idée de (re)voir ce groupe. Comme d’habitude Skye et sa bande ont assuré. Même si je ne suis pas allé tant de fois que ça au Bataclan, ce qui s’est passé dans cette salle restera gravé dans ma mémoire et quand j’ai appris les horribles évènements qui s’y sont produits il y a un an, j’ai, comme tout le monde, été bouleversé. Comment quelque chose d’aussi atroce peut se passer dans une salle où d’ordinaire nous sommes habitués à la joie et la bonne humeur ?

Morcheeba

Mathieu

Ma découverte du Bataclan a eu lieu le 12 Novembre 2014, peu de temps après mon arrivée dans la capitale pour y effectuer mon ultime année d’études. Ayant d’ores et déjà eu l’opportunité d’assister à des concerts dans de nombreuses salles parisiennes, plus ou moins mythiques, allant de l’Olympia, la Boule Noire, Le Nouveau Casino, ou encore le Pop Up du label, j’avais le plaisir de découvrir conjointement le Bataclan ainsi que la jeune et talentueuse Banks. Accompagné de mes deux meilleurs amis, j’ai été témoin d’un show grandiose dans une salle où le public se prélassait au rythme des pépites de l’envoutante Jillian Rose qui nous captivait par sa voix et ses mouvements lascifs. Un réel moment d’échange entre l’artiste et son audience. Elle nous y a présenté son majestueux premier album Goddess dans une ambiance intime, chaleureuse et diablement sexy ! C’était il y a précisément 2 ans, et ce souvenir reste intact dans ma mémoire : sans aucun doute un des meilleurs concerts auquel j’ai assisté! J’ai eu la chance de retourner plusieurs fois dans ce lieu de fête avant mon retour en province pour y applaudir, entre autres, La Roux et Klingande avec en première partie le nouveau prodige de l’électro français, Kungs. Que de bons moments passés, en attendant d’en vivre de nouveaux !

 

Samuel

Le 26 Novembre 2013, Bastille faisait salle comble au Bataclan. Dès le début d’après-midi, les fans attendaient au dehors, certes dans le froid mais formant une véritable boule d’enthousiasme. Au final, un concert exceptionnel, pour lequel nous avions eu droit aux raretés What Would You Do ? et The Draw. Bains de foules sur These Streets, messes et confettis sur Pompeii… Avec, à l’époque, un seul album à son effectif, Bastille jouait déjà dans la cour des grands, se destinait au triomphe. Un événement mémorable, qui aura fait office de tremplin pour un groupe anglais désormais au sommet. Tout droit propulsé dans le monde sauvage de la musique où il est roi.

Céline

Certains souvenirs semblent défier la loi du temps, ne s’affadissent pas, conservent dans nos têtes cette même vivacité stupéfiante. Pour moi, la soirée du 1er décembre 2014 au Bataclan est l’un d’entre eux. Je me souviens de l’excitation qui avait précédé ce jour, car moi, alors petite bordelaise, je montais sur la capitale pour enfin aller voir l’un de mes artistes préférés : Ben Howard. Je me souviens de cet instant où j’ai redécouvert ce qu’était la passion et la musique quand la première partie, un mec barbu du nom de Jack Garratt, à peine un EP à son actif, était monté sur scène et avait joué l’un des sets les plus intenses auquel j’avais eu la chance d’assister. Je me souviens de cet ascenseur émotionnel dont seul Ben Howard a le secret : je lâche une larme, je souris, j’exulte – un peu comme tous les gens autour de moi, parce que c’est ça un bon live, un moment de communion avant tout. Les morceaux s’enchaînent, vite, trop vite et à la fin du concert je suis littéralement drainée émotionnellement, néanmoins si heureuse. Deux ans plus tard, je reste persuadée qu’il y avait un peu de magie dans ce qu’il s’est passé ce soir là.

Ben Howard

Melvil

Le Bataclan rouvre aujourd’hui, 1 an après les terrifiants attentats qui ont défrayé la chronique, effrayé les populations et placé la France sous le feu de projecteurs dont personne ne souhaitait. 1 an après une soirée placée sous le signe de la terreur, l’heure est aujourd’hui à l’amour, à l’union, au partage de la simple mais irremplaçable joie de vivre. 

Mon seul contact avec Bataclan fut le 8 Mars 2014 avec la décriée formation FAUVE. Soirée qui s’inscrivait dans la cadre d’une tournée folle pour le groupe, foulant le sol du Bataclan plus d’une trentaine de fois. Pour moi, c’a été et est toujours à ce jour mon premier et unique contact avec la salle parisienne. 

La première partie était assurée par Fakear, artiste électronique français dont on entend beaucoup parler actuellement (en témoigne un passage au zénith de Paris il y a deux petits jours). L’ambiance est conviviale, les sets s’observent dans la bonne entente. Nous rions en remarquant Fakear manipuler ses pads comme s’il se brûlait sur des plaques chauffantes, nous apprécions gentiment le set, nous passons tout simplement un agréable moment.

Difficile de parler d’une formation comme FAUVE qui a galvanisé le meilleur comme le pire avec des fans parfois trop excessifs et des détracteurs aux ridicules arguments. Qu’importe, cette soirée au Bataclan (sur beaucoup d’autres) reste gravée dans ma mémoire: là pour défendre leur premier album, Vieux Frères – Partie 1, les mystérieux français charment le public avec un set émouvant et puissant. Les hymnes en spoken word sont repris à la lettre près par les premiers rangs, les instruments résonnent avec une ampleur live qu’on ne soupçonnait pas, les refrains sont repris par un Bataclan charmé, qui assiste à l’avènement d’une formation qui fait figure d’anomalie dans le paysage musical français. 

L’expérience retirée de cette soirée, au-delà du set de FAUVE, est la communion, le partage de chaque membre du public avec l’autre. Pas de différences ou de discrimination, ce soir-là au Bataclan, on venait pour célébrer la musique, l’union, l’expression, la liberté de vivre, tout simplement. Depuis, chaos, confusion, dégoût, incompréhension, peur. Des pensées de haine et de terreur ont remplacé l’esprit de partage que promouvait le Bataclan, et cette ré-ouverture est là pour nous rappeler que la terreur doit être vaincue, que la peur peut aller se faire mettre. Le Bataclan réouvre pour nous faire vivre encore de nombreux merveilleux moments musicaux, meurtri d’un passé qui aura marqué chaque amateur de musique mais plus fort de cette union et de cette volonté de vivre. FAUVE ont, du long de leur courte carrière, eu la volonté de sortir du blizzard, entité néfaste qui tire les gens vers le bas et les rend malheureux. Le Bataclan programme Sting, Pete Doherty, The Flaming Lips, Nada Surf et bien d’autres encore: il est donc maintenant temps pour la salle française et pour chaque amateur de musique, concert, chaque personne ayant vécu de trop près ou de très loin les attentats du 13 Novembre, de dire au blizzard d’aller se faire enculer. Une bonne fois pour toutes. 

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