Interview : Twin Atlantic

Juste avant le concert de Twin Atlantic à la Maroquinerie nous avons pu discuter avec le bassiste du groupe, Ross McNae. Au programme: leur nouvel album évidemment, mais aussi l’Ecosse, la France, leur tournée et leur vision du monde.

Votre nouvel album GLA vient de sortir. Comment pourriez vous nous le décrire ?

Ross: Je pense que c’est un peu un retour à ce que nous voulions faire avec le groupe, nous écoutons tous du rock et nous voulions juste faire un album que nous aimerions écouter. Nous voulions changer aussi contrairement aux précédents albums même si nous en sommes très fiers car ils ne nous correspondaient pas parfaitement.

En effet, je trouve que votre dernier album est le plus accompli de votre discographie. Mais on a l’impression qu’il y a une continuité avec vos précédents opus. Qu’en pensez vous ?

Ross: Merci. Depuis notre premier album Free nous voulons toujours achever quelque chose et cela prend du temps. Nous avons dû trouver notre véritable identité musicale en tant que groupe, et nous voulions vraiment sonner comme nos personnalités.

GLA correspond au code de l’aéroport de Glasgow, vous avez été tête d’affiche sur la scène BBC Radio 1 en 2015 au festival T in The Park dans votre pays pour l’un de vos plus grands concerts. Il semblerait que vous ayez une relation fusionnel avec votre pays, votre region. Pourquoi tant de références à ce sujet ?

Ross: Je pense tout simplement que nous sommes fiers de notre pays. Je le vois comme un pays inclusif qui veut aider les gens, que ce soit d’autres pays ou même provenant de notre société. C’est juste un endroit dont on est heureux de provenir ! Et puis, c’est ici que l’on a grandi et on est très reconnaissant de tout ce qu’on fait les Ecossais pour nous, c’est là bas que nous avons commencé la musique, là bas qu’on a fait nos premiers concerts. On en est fiers.

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Ross McNae avec Twin Atlantic à la Maroquinerie le 15 novembre

Aujourd’hui nous sommes le 15 Novembre, Donald Trump est le nouveau président des Etats-Unis et nous venons de commémorer le premier anniversaire des attentats de Paris. Quelle est votre position par rapport à cela si vous en avez une ? Est ce que jouer un concert à Paris est devenu particulier à cause de cela ?

Ross: Honnêtement on ne pense pas trop à tout ça lorsqu’on joue à Paris. On se dit juste qu’on doit jouer partout où le public sera présent. Tout le monde, partout, a besoin de musique !  Je ne pense pas qu’il faudrait avoir peur, il faut y aller, c’est tout! Le monde d’aujourd’hui est vraiment chamboulé, nous étions je crois 65% d’Ecossais à voter pour rester dans l’Union Européenne et ce sont les Anglais qui ont fait pencher la balance et maintenant nous sommes en train de quitter l’Union alors qu’on ne le veut pas, les jeunes, les artistes ne comprennent pas pourquoi cela se produit et je ne pense pas que cela nous représente, je ne comprends pas ce qui est en train de se passer. Et c’est exactement le même processus avec Donald Trump aux Etats-Unis. C’est une période intéressante pour l’art et la musique car l’art peut permettre de dénoncer ces faits. Je pense que la musique n’a jamais été aussi importante. Je ne parle pas pour moi ou pour les fans de musique, je parle de l’influence de la musique sur le public en général. La musique n’avait pas d’utilité, personne n’en avait vraiment besoin, tout le monde était heureux. Mais maintenant, il y a des choses dont il faut parler et on a des raisons de nous exprimer et je pense que les prochaines années vont être intéressante pour ça. Voilà au moins quelque chose de bien… (rires)

Vous avez joué au festival Download à Paris. Quel a été votre sentiment par rapport à ce concert ?

Ross: Ouais on y était, c’était cool ouais ! On est plutôt un petit groupe ici donc on était sur une petite scène et le public qui était venu nous voir était très bon !

Quel est votre relation avec la France ?

Ross: C’est un pays qu’on apprécie, on aimerait bien venir jouer ici plus souvent, c’est vrai qu’on a peu joué en Europe pour nos deux derniers albums malheureusement mais il y toujours eu des soucis qui nous empêchaient de venir. On voulait venir cet été pour présenter l’album mais Sam a perdu sa voix alors on avait voulu repousser à août mais on nous a dit qu’il n’y avait personne en août ! (rires)

Qu’attendez vous de cette tournée européenne et du show de ce soir ?

Ross: On attend rien en particulier si ce n’est prendre du plaisir. Beaucoup de gens ne nous connaissent pas encore donc on peut vraiment être qui on est et c’est vraiment bien.

Quelles sont vos plus grandes influences ?

Ross: Ooh, c’est pas facile comme question ! On écoute tous des musiques différentes… Avant on écoutait beaucoup de rock comme Rage Against The Machine mais maintenant c’est plus varié. Avec Sam on se partage souvent nos découvertes par SMS et on écoute… On est influencé par des personnes aussi, par des idées ou par des goûts mais pas seulement par des groupes. Queens of the Stone Age aussi pour leur côté brut. J’aime quand on peut faire des erreurs, ça donne du charme, c’est excitant !

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Sam McTrusty à la Maroquinerie le 15 novembre

Votre Top 3 des meilleurs albums de 2016 ?

Ross: Oh cette question! (il cherche sur son portable). J’ai beaucoup aimé l’album de Frank Ocean, celui de Kate Tempest aussi est très bon. Une américaine aussi nommée Angel Olsen a sorti un très bel album !

C’est étonnant parce qu’il ne s’agit pas d’albums rock…

Ross: Ouais je sais, mais quand tu joues du rock tous les soirs c’est aussi agréable d’écouter autre chose. Quand on écoute de la musique on essaie souvent d’écouter d’autres styles. On prend des éléments de chacun de ces styles et on essaie de les insérer dans notre musique ensuite. On adore toujours la musique rock, c’est pour ça qu’on en fait mais on est ouvert.

Ce soir vous jouez dans une petite salle alors que vous avez pu joué devant de grandes foules en festival ou en première partie de Blink-182 ou Thirty Seconds To Mars par exemple… Qu’est ce que vous préférez ?

Ross: Franchement, on préfère les petites salles, on peut voir les gens réagir en temps direct, c’est plus facile de créer une vraie ambiance pendant le concert et d’avoir une cohésion avec le public. J’aime particulièrement ces concerts. On a joué dans des grandes salles et je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé mais je ne sais pas, c’était pas évident…

Est ce qu’on peut espérer un passage par la France cet été en festival ? Ou en Belgique ?

Ross: Oui, je l’espère sincèrement ! Il nous faut encore du temps pour booker certaines dates mais il y a des chances pour qu’on revienne !

 

 

 

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