Toothless – The Pace of the Passing

Exilé un temps de Bombay Bicycle Club, le bassiste Ed Nash présente son nouveau projet : Toothless. Le premier jet de la formation, intitulé The Pace of The Passing, coupe habilement le ruban. La cure énergétique de ce début d’année ? 

Il y a, dans ce paysage musical en perpétuelle évolution, des projets bien plus brillants que d’autres. La solution, c’est la recette de l’efficacité, le soucis du fameux détail qui percute, qui attire et qui, enfin, incite à revenir. Profitant d’un hiatus bien mérité chez son projet fondateur Bombay Bicycle Club, le bassiste Ed Nash a pu donner à des sonorités plus personnelles, nées de tournées en tournées et de passages en studios. Toothless, nouveau ressort de musiciens passionnés, est un patchwork de rock indépendant réfléchi de bout en bout. Empruntant à Girls In Hawai, le groupe a aussi certainement fait tourner les dernières productions d’Archive (à savoir majoritairement Restriction et le plus récent The False Foundation) pendant l’élaboration de l’album. The Pace of the Passing symbolise facilement ce levé de soleil prometteur d’une longue et belle journée. L’avenir en dira davantage…

Promesses tenues

Coup de lancement pourtant timide. Le premier morceau de l’album, Charon, semble faire planer le spectre ambiant de Beach House. Entre l’amoncellement de choeurs et le minimalisme instrumental, l’ouverture se fait donc dans les règles de l’art : en douceur. Rien de tel que l’entrée en scène du premier single, le tonitruant Sisyphus. Efficace dans sa structure, les refrains assurent une prestation live de haute volée. Très Temper Trap, Palm’s Backside rayonne comme l’un des meilleurs morceaux, accompagné d’un featuring de qualité (la voix magnifique de la reine folk Marika Hackman). 

D’Alright Alright Alright à Party For Two, d’autres musiciens s’invitent au spectacle, notamment Tom Flemming et Liz Lawrence, collaborateurs phares du projet. Ce dernier morceau est d’ailleurs chargé en arrangements étonnants. Outre le rebondissement de la basse accompagnant les percussions, un clavier brutal fait parfois irruption, apportant un vertige musical intéressant. Le retranchement psychédélique appartient à You Thought I Was Your Friend (I Want To Hurt You). Un titre évocateur, mais en rien déprimant : les envolées et vocalismes lyriques font largement le boulot. Pareillement pour The Midas Touch, qui joue cette fois-ci la carte du lancinant, laissant l’arrangement tenailler son propos jusqu’à la moelle.

Le coup de génie tient pourtant du diptyque final de The Pace of the Passing. Bien que Sirens et Terra paraissent d’un naturalisme flagrant, les deux morceaux suspendent leurs idées sur le même fil doré. Celui qui apporte une cohérence artistique implacable. Terra commence la révérence sous une respiration régulière. Tandis que la caisse claire résonne aux tympans, l’orgue synthétique bouscule la normalité et couvre d’un voile l’orchestre vocal. Un mariage final parfait qui semble contenir la rage nécessaire à la renaissance. The Pace of the Passing invoque suffisamment d’âme pour marquer, et pour, on l’espère, ancrer Toothless dans les groupes à suivre de très près.

Tracklisting

Charon

Sisyphus

Palm’s Backside

Alright Alright Alright 

The Midas Touch

Party For Two

You Thought I Was Your Friend (I Want To Hurt You) 

The Sun’s Midlife Crisis 

The Sirens 

Terra 

Nos morceau favoris : Palm’s Backside, Terra, You Thought I Was Your Friend (I Want To Hurt You), Party For Two…

La note : 9,5/10

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