Blossoms s’empare du Point Ephémère

Après un passage remarqué en Octobre dernier à la Boule Noire, le quintet de Stockport Blossoms nous a fait le plaisir de refaire un tour par la capitale, mardi dernier, pour la première de ses deux dates françaises. On vous raconte.

Lorsqu’on se paye Declan McKenna et sa bande en chauffeurs de salle, on se doit de mettre la barre très haut. Lorsque le jeune homme quitte la scène après un set électrisant (dont le live report complet est disponible ici), le Point Ephémère est bouillant et plein à craquer. « Je me suis retenu de sauter dans la foule, je trouve que c’est un peu salaud quand tu ouvres pour quelqu’un, ça ne se fait pas trop ! » nous a confié Declan lorsqu’on l’a croisé peu après le concert. Pouvant se passer de cette retenue, bien que très courtoise, Blossoms n’ont pas démérité et ont imposé leur statut de tête d’affiche et d’espoir de la scène alternative anglaise.

C’est après une demie heure d’attente que les premières notes de Breathe de Blu Cantrell et Sean Paul retentissent dans la salle et que le groupe prend tranquillement possession des lieux. Sans transition Blossoms balancent à la chaîne At Most A Kiss et Texia, les deux morceaux efficaces et dynamiques font le job et échauffe doucement le public. Il n’aura suffi que de quelques minutes pour remarquer le chemin parcouru par la formation. Est-ce l’acoustique du Point Ephémère, de meilleure qualité que celle de la Boule Noire ? Ou bien une réelle amélioration dans le son du groupe ? Dans tous les cas, ce mardi ça sonnait fort, ça occupait tout l’espace, une basse puissante et des synthés qui font danser.

Scéniquement, les cinq garçons aux cheveux longs nous offrent un beau spectacle avec un jeu de lumière particulièrement esthétique. Les transitions entre les chansons semblent avoir été travaillées et le show se déroule avec fluidité, sans accroc, tout est à sa place. On salue les petits solos du guitariste Josh Dewhurst sur Blow et plus tard sur Honey Sweet qui nous font lui pardonner son air impassible et détaché.

Blossoms nous jouent un set équilibré. Alternant entre leurs singles les plus connus avec le fameux Get Away que le public reprend à l’unissons ; mais faisant aussi plaisir à des fans de la première heure avec des raretés comme Madeleine, morceau présent sur le B-Side du vinyl de Blown Rose.

L’une des critiques souvent formulée à l’égard du groupe était leur manque de spontanéité et leur présence scénique. S’ils ne se détachent pas facilement de leur moue boudeuse (« C’est notre pose indie ! » nous avaient-ils dit quelque mois plus tôt), Blossoms semblent être plus investi dans leur show. On peut aisément ressentir plus de confiance et de prestance. Le quintet semble avoir grandi et ils en imposent ! Tom Ogden assume pleinement son rôle de frontman du haut de ses 23 ans. Sur Across The Moon il se débarrasse de sa guitare et nous offre une prestation à la limite du crooner, charmant les fans du premier rang. Il y a définitivement quelque chose à la Alex Turner dans son attitude et jusque dans sa voix.

Après l’un des morceaux favoris des fans Blown Rose, le groupe quitte la scène laissant Ogden seul avec une guitare acoustique. Jusqu’à là les interactions avec le public s’étaient limitées au strict minimum, ce fut donc agréable (quoi qu’un peu surréaliste) de voir le chanteur demander à la foule « Est-ce que des gens se sont faits largués il n’y a pas longtemps ? » et que le concert se transforme soudain en thérapie de groupe pour cœurs brisés. Mais la musique peut tout soigner, dit-on, et Favourite Room fut un joli moment. La chanson se finit et Tom Ogden enchaîne sur une reprise de Last Christmas de Wham!, à la demande de l’audience. Tout le monde se prête au jeu et chante pour un interlude plutôt what the fuck.

Tout le monde revient sur scène pour la dernière ligne droite du concert. Blossoms ré-attaquent avec Cut Me And I’ll Bleed et un autre B-Side Polka Dot Bones. Ils ont réussi à mettre le public dans leur poche et la salle danse, tape dans les mains, vibre sous les riffs de guitare. Deep Grass permet de refermer le set avant le grand final.

Le concert s’achève avec le désormais célèbre Charlemagne, véritable hymne synth-indie-rock. Le Point Ephémère s’agite et savoure les dernières minutes du show. On bouge, on s’agite, on hurle les paroles, c’est la joie. Les compères de Blossoms Tom, Charlie, Joe, Josh et Miles nous quittent après avoir une grosse heure de set et le souvenir de ce qui restera une très bonne soirée. On leur souhaite bonne chance avec leur récente nomination aux Brits Awards comme Révélation Britannique de l’Année et on espère les retrouver dans des affiches de festivals français cet été (quoi, vous avez dit Rock en Seine ?) !

On a rencontré Blossoms un peu avant le concert et on a discuté mode, musique et croissants, c’est par-là pour lire l’interview.

Setlist

At Most A Kiss

Texia

Blow

Get Away

Smashed Piano

Madeleine

Honey Sweet

Across The Moon

Blown Rose

Favourite Room

Cut Me And I’ll Bleed

Polka Dot Bones

Deep Grass

Charlemagne

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