La découverte du Dimanche: Blaenavon

Passant de la ballade enchanteresse à la déferlante post-rock surpuissante, le trio Blaenavon risque fort d’exploser sous peu. Partons à leur découverte.

Quand il est question de musique, il est toujours question de diversité, de renouvellement, de savoir explorer de multiples facettes de ce si délicat art pour capter l’attention et subsister dans un paysage en perpétuelle mouvance. Le piège est alors pour les artistes de s’enfermer dans des cases, de ne plus évoluer au-delà d’un son auquel ils se sont tristement cantonnés; un piège dans lequel Blaenavon semble bien déterminé à ne pas vouloir tomber.

Le trio se construit ainsi autour de Ben Gregory, vocaliste et guitariste, de Frank Wright, bassiste, et de Harris McMillan, batteur; chacun ayant tout juste la vingtaine. Une jeunesse qui se ressent à travers la musique du groupe, pleine de fougue et d’expérimentations tout en sachant se construire en retenue.

C’est par un premier EP en 2013, Koso, que le groupe se dévoile. 4 morceaux d’une maîtrise absolument dingue: la piste d’ouverture, Gods, se présente comme une piste folk tendre et classique pour finalement éclater en une déflagration rock explosive et immédiatement addictive. Blaenavon maîtrise également l’art des ballades, comme il nous le montre avec le titre Wunderkind; mais c’est avec ces explosions post-rock insoupçonnées que le trio dévoile sa facette la plus passionnante, comme sur Prague et Lost In Paris, morceaux d’une richesse folle débordants de vie et d’émotions.

Cet EP publié, le groupe a multiplié les pistes, dévoilant divers variés singles comme autant de pistes d’accroches, autant de ports d’attaches. 4 ans de recherches et d’expérimentations, 4 ans de réflexion et d’introspection; pour finalement nous faire arriver en 2017, et l’annonce tant attendue du premier effort de Blaenavon, That’s Your Lot.

Annonce qui s’accompagne évidemment de la publication de singles, intégrant certains proposés dans le passé pour proposer du renouveau dans la continuité. Et à l’écoute des 4 singles dévoilés par le groupe pour That’s Your Lot, on ne peut qu’être convaincus. Cet art de la ballade entrant en éruption avec I Will Be the World; ce sens de la ballade folk-pop gracié par la voix de Ben Gregory avec Let’s Pray; ce sens de la déconstruction d’un titre radiophonique se transformant en jubilatoire pépite alternative avec Orhodox Man; ou ce sens de vénéneuse progression avec My Bark Is Your Bite. Un sans faute jusque-là, ni plus ni moins.

Multipliant les pistes et les identités, le trio Blaenavon échappe aux cases pour mieux s’affirmer comme une entité imprévisible et singulière. That’s Your Lot arrivera dans nos oreilles le 7 Avril, et nous retrouverons entre temps le groupe le 27 Février au Casino de Paris en première partie des énergies Two Door Cinema Club. En attendant, l’avenir leur appartient.

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