The Pigeon Detectives en grande forme à la Maroquinerie

Venus défendre leur inégal Broken Glances, The Pigeon Detectives étaient ce soir sur la scène de La Maroquinerie avec beaucoup à prouver. Récit. 

C’est sur les coups de 20h que la soirée démarre timidement dans une Maroquinerie remarquablement vide. Ce sont les français de Wild Times qui montent sur scène avec un seul objectif: chauffer le public. Bilan qui s’avérera mitigé en fin de set. 

Ainsi, le quatuor délivre sur scène un rock bas du front qui ne délivre jamais d’hymnes à la hauteur de ses ambitions, couplé à un évident manque de présence scénique. Faisant tout son possible pour attirer la sympathie du public, le frontman, chanteur et guitariste, se lance dans des contacts mi-sympathiques mi-gênants entre deux morceaux pour tenter de nous emballer. À côté de ces discours, quelques morceaux ressortent grâce à certains agréables éléments de composition: une voix qui frappe juste, une batterie inventive, quelques licks de guitare sympathique. Mais difficile de dire que le set de Wild Times nous aura marqué à l’issue de la performance. Et ce dernier morceau n’était-il pas identique à un joué précédemment?

Qu’importe, Wild Times n’étaient que l’entrée. Car sur les coups de 21h, ce sont les Pigeon Détectives qui débarquent sur scène, bien décidés à booster la soirée avec une efficacité folle. 

C’est sur l’énergique Enemy Lines, sommet de Broken Glances, que le quintet démarre son set. Le son est parfaitement balancé, Matt Bowman, véritable pile électrique, traverse la scène de long en large sans interruption, claquant quelques poses bien senties entre deux couplets frénétiques. La voix est peut-être un peu trop stridente, mais nos oreilles s’adaptent vite à ce léger revers. Soutenu par une armée de fans fidèles et connaissant les morceaux sur le bout des doigts, l’arrivée de The Pigeon Detectives fait mouche.

Bien évidemment, c’est sur les deux premiers albums du groupes, Wait For Me et Emergency, que le groupe fédérera le plus les foules. This Is An Emergency, Romantic Type et Take Her Back seront ainsi de véritables moments de félicité, entre public électrique se lançant volontiers à d’animés pogos et scénographie énergétique pour le groupe, Matt Bowman s’agitant sans cesse et s’arrosant régulièrement la frisée chevelure d’eau avant de balancer le reste au public. Le vice sera même poussé jusqu’à faire monter les fans sur scène pour danser le temps d’une outro ou encore faire circuler le micro dans la fosse pour laisser l’honneur à quelques fans de hurler leur joie. Une ambiance bonne enfant gentiment désuète qui nous fait sourire et nous rappelle que le groupe sait être proche de ses fans; un don qui n’est pas donné à toutes les formations.

Entre deux morceaux, le groupe nous remercie chaleureusement pour l’accueil qui leur est réservé au sein de la Maroquinerie. Les hymnes sont repris en chœur, et c’est toujours tout sourire que le frontman nous félicite, tandis que ses compères s’agitent avec précision et efficacité derrière leurs instruments, s’effaçant tout de même par rapport à leur leader. Le concert se diversifie agréablement avec quelques titres plus calmes de The Pigeon Detectives: Wolves et A Little Bit Alone, issus de Broken Glances et qui s’autorisent de jolis jeux de lumière, et I Don’t Mind, qui se révèlera peut-être comme le seul point noir du concert, manquant malheureusement de vie.

The Pigeon Detectives prennent plaisir à être là et le font sentir avec des prestations survoltées, presque exaltantes. Le sommet du concert restera sans doute ce Done In Secret, délivrant des refrains surpuissants et fédérateurs qui s’associent à un jeu de lumière épileptique pour nous en mettre plein les yeux, plein les oreilles, et nous scotcher avec un sourire béat. Un titre live époustouflant qui restera dans les mémoires des spectateurs longtemps après la fin du concert.

Justement, nous y venons. Peu après un départ de scène que l’on sait faux, le groupe revient, avec en ambassadeur le facétieux Matt qui se place derrière les fûts pour interpréter un rythme convenu et juste là pour ramener ses compères sur scène; légère parenthèse comique appréciable. Mais pas le temps de tergiverser: le groupe balance en clôture ses deux hits I’m Not Gonna Take This et I’m Not Sorry, titres taillés pour le live qui achèvent les premiers rangs, se lançant dans de jouissifs pogos et éclatant les bouteilles d’eau restantes. Ce doublet gagnant achevé, le quintet se retire pour de bon, non sans nous avoir chaleureusement remercié le public une énième fois.

Sympathique prestation que celle proposée par The Pigeon Detectives à la Maroquinerie. Entre un set d’1h10 parfaitement équilibré et une indéniable énergie live, la formation a su prouver sa forcer après plus de 13 ans d’existence face à une salle moyennement remplie. Une prestation efficace et gentiment désuète qui nous laisse partir le sourire aux lèvres, en espérant qui sait une prochaine fois? En attendant, gageons que la formation, elle (osons-le), roucoule de bonheur.

Setlist:

Enemy Lines

This Is An Emergency

What Can I Say

I Found Out

Wolves

Animal

Better Not Look My Way

Keep On Your Dress

Done In Secret

Lose Control

Everybody Wants Me

I Don’t Mind

A Little Bit Alone

Romantic Type

Take Her Back

I’m Not Gonna Take This

I’m Not Sorry

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