Traams furieux et hypnotiques au Divan du Monde

Replaçons. Car Seat Headrest venait se produire sur la scène du divan du monde; l’occasion pour Traams de mettre le feu en premier partie. Récit.

C’est sur les coups de 20h que le trio Traams entre sur scène pour venir chauffer un public déjà plutôt conséquent et compact. Sans autre forme de procès, la formation ouvre avec Costner, titre d’accueil de leur dernier album, Modern Dancing. D’emblée, le ton est donné: le rythme est frénétique, le chant joliment décoratif, et le sens de la composition préférant se frotter à la durée et à la vélocité qu’à la technicité superflue. Que du bon: des têtes hochent très vite, et tandis que le batteur tient le rythme en faisant feu de tout bois, ses deux compères naviguent sur la scène au rythme de leur irrésistible garage rock. 

Cette bonne impression d’ouverture s’avérera confirmée, approuvée et transcendée au cours de 45 minutes de Traams au meilleur de leur forme. Le groupe enchaine ainsi des pépites soniques comme Headroll ou Neckbrace, étirant leurs morceaux à n’en plus finir, entraînant le spectateur dans un univers rock surréaliste envoûtant qu’on ne souhaite plus quitter. Mais la formation sait se renouveler admirablement, et nous le prouve avec le court et ultra-efficace Low, tirant son jeu par une construction frappante fournissant un rendu de pur impact. Et nous n’avons même pas encore parlé du meilleur. 

C’est ainsi qu’à l’antépénultième morceau, le trio se fend d’un A House on Fire surpuissant et cathartique, provoquant de déchaînés pogos dans les premiers rangs tandis qu’est délivré un morceau de maître frappant de virtuosité garage et nous emmenant dans un grand 8 saturé à l’extrême ne s’arrêtant jamais. Le morceau dure, dure, dure, s’étire jusqu’à ses 8 minutes 30 studio, provoquant moults déflagrations à chaque instant. Peu bavard, le groupe enchaine sur des excellents Flowers et Klaus de conclusion, parfaits en leur genre mais qui souffrent forcément de la comparaison avec l’irréel A House on Fire délivré précédemment. Comme si de rien n’était, comme s’ils n’avaient pas retourné le Divan du Monde sens-dessus-dessous, les trois gars de Traams s’éclipsent discrètement après quelques succins remerciements. 

On reste alors encore époustouflés et galvanisés de cette incroyable performance d’ouverture. Rarement garage rock UK aura prétendu rivaliser avec les pointures internationales du genre de si brillante et efficace façon, le tout sous la forme d’un power trio maîtrisant l’essence même de la montée en puissance et de l’explosion sonore. Une performance époustouflante qu’on souhaite revivre au plus vite. Très bonne nouvelle: le trio prépare son troisième album pour 2018. Tenez-vous donc prêts pour l’ouragan Traams qui se profile à l’horizon. 

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