Trampolene enflamme la Mécanique Ondulatoire

Alors que certains considèrent que le rock est mort, Trampolene est venu nous montrer hier soir pourquoi ils ont tort. On vous explique!

On arrive à la Mécanique Ondulatoire vers 20h30, on traverse Bastille un samedi soir, sa chaleur, sa moiteur. Une file d’attente qui s’allonge sur tout le bar patiente pour accéder à la cave, lieu du concert. Les Dandies officient en tant que première partie. Le quatuor français offre un mélange pop rock plutôt efficace tendant parfois vers un punk gentil. La Méca, comme on l’appelle, est assez remplie ce soir. Trampolene est attendu par de nombreux fans et on croise même le chanteur de Trampolene Jack Jones qui salue une bonne partie de l’audience présente.

Ce dernier est, en dehors d’être le leader de Trampolene, le guitariste de Pete Doherty. Considéré comme poète et musicien à la fois, on s’attend à un concert surprenant, différent.Après une très longue attente pour changer de plateau, Trampolene entre en scène alors qu’il est déjà presque 22h30. Une attente à la Pete Doherty… Les similitudes entre Trampolene et les Libertines, je ne suis ni le premier ni le dernier à les mentionner mais elles sont flagrantes.

Jack Jones commence par un beau discours avant d’enchaîner sur leur premier titre. Le trio rock envoie du lourd. La basse est puissante et Rob Steele se déchaîne sur ses fûts. Le début du concert est « conventionnel ». Du bon rock comme en témoigne un You Do Nothing To Me qui fait trembler les murs. Ca pogote gentiment devant mais une vraie énergie ressort du groupe et de sa musique. Aucun doute, Trampolene est capable de retourner un Zénith. Il s’agit seulement du second morceau mais Jack Jones nous confie un « I’m fucked » qui nous laisse comprendre l’état dans lequel ces 3 gars là sont montés sur scène.

Leur single Alcohol Kiss est joué en début de set, et en guitare voix version romantique. La très belle de voix de Jack Jones est magnifiquement mise en avant. Et puis, petit à petit le concert sombre dans la folie. Jack Jones quitte le chant et laisse sa troupe de fans hurler les paroles puis se jette dans la foule pour un premier slam. 2 jeunes filles montent ensuite sur scène pour chanter avec Jack Jones sur un Camden Mannequins qui sent la sueur.

A partir de là ce concert se classe parmi les concerts fous. Pendant près d’un quart d’heure, des fans vont se relayer sur scène pour accompagner Jack au chant. Alors évidemment la qualité du concert s’en ressent, mais qu’importe, c’est ça le rock nan ? Jack enlève son tee-shirt et l’offre à son public en expliquant qu’il le porte depuis 10 jours en tournée. On pas vous mentir après on a perdu le fil, parce que la setlist n’existait plus, parce que plus grand chose n’existait d’ailleurs, il restait 50 personnes dans une cave parisienne et 3 musiciens complètement fous. The Gangway calme un peu ce rythme effréné et rappelle que Trampolene n’est pas là que pour mettre l’ambiance mais aussi pour proposer son répertoire. Plusieurs fois, Jack Jones entame des poètes entre les morceaux, Poundland durera de longues minutes et sera repris en coeur par toute l’audience.

Les trois membres de Trampolene se retrouve ensemble à chanter sur le même micro pour No One’s Got Love Like We Got. L’intro de My Bourgeoisie Girl à la basse nous rappelle la mythique Club Foot de Kasabian. Trampolene continue son set avec toujours plus de passion et voilà qu’une femme commence à chanter dans le public avec une voix venue d’ailleurs. Tout le monde l’applaudit, Jack Jones le premier visiblement stupéfait. On entendra ensuite plusieurs fois cette femme intervenir provoquant à chaque fois les applaudissements du public présent. Il est bientôt 23h30 heure supposée de la fin du concert et une partie du public est déjà parti. Les lumières se rallument mais Trampolene ne veut pas s’arrêter. Alors Jack Jones demande au public:  » One more ? Two more ? Three more ?  » 

Trampolene prend du plaisir, son public aussi. La scène est envahie par les nombreuses fans présentes sur le dernier titre, la basse n’est plus audible mais qu’importe. Jack Jones termine dans la fosse et le public sur scène. Scène surréaliste mais symbole d’un véritable partage et d’un respect mutuel. Jack donne ensuite sa guitare à plusieurs spectateurs puis leur explique comment jouer. Le tout dans une ambiance jamais vue. 5 ou 6 personnes deviennent alors rock star pour quelques minutes pendant que le Rob Steele n’a pas cessé de tapper sur ses fûts depuis près d’une heure et demi.

 

Contrairement au triste dénouement du concert de Pete Doherty à Lille, il y a quelques jours, la scène de la Méca n’est pas envahie par colère mais par plaisir, par jubilation. Le concert de Trampolene s’achève ainsi. Alors est-ce que Jack Jones a réussi  à garder le talent impressionnant de Pete Doherty sans toutes ses frasques ? Il semblerait. Ce soir, on ne retiendra pas forcément le talent musical de Trampolene bien qu’il soit réel, on retiendra cet esprit, cette ambiance, ce partage… Alors non Messieurs, je vous assure, le rock n’est pas mort!

 

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