Interview : Fyfe

En tournée de promotion pour son deuxième album (The Space Between), à paraître le 9 juin, Paul Dixon aka Fyfe a accepté de répondre à nos questions.

 

Tout d’abord, qu’est-ce que cela te fait d’être de retour sur Paris ?

J’adore cette ville. Évidemment, quand tu y es pour le travail, c’est compliqué d’y aller faire un tour, mais à chaque fois que je suis ici, j’ai l’impression que je vais y découvrir quelque chose de très spécial et j’adore la culture parisienne donc ça me plait beaucoup de venir ici très souvent.

 

Quand t’es-tu dit qu’il était temps de sortir un nouvel album ?

Je dirais il y a environ neuf mois. J’ai senti que j’avais écrit une assez grande collection de morceaux – parce que je suis tout le temps en train d’écrire des morceaux – et l’album est un format assez spécifique. Donc c’était il y a environ neuf mois que je me suis rendu compte que les morceaux que j’avais écrits allaient bien ensemble et que je pouvais en faire un album. Cela m’a aussi aidé à écrire quelques morceaux supplémentaires dans le même esprit.

 

As-tu écrit cet album dans une optique live ?

Pour cet album, bien plus qu’auparavant, j’ai pensé au live : j’ai joué tellement de concerts pour l’album précédent et ça m’a aidé à voir ce qui allait et ce qui était plus difficile. J’ai pu observer les mouvements, pas nécessairement la danse, voir comment la musique donne envie de bouger quand tu l’écoutes, et particulièrement en terme de concerts. Donc oui, j’avais ça en tête.

 

Une exposition de Simon Bray t’a beaucoup inspiré pour cet album, tu aimes mélanger l’acoustique et l’électronique et en plus ton album s’appelle « The Space Between ». Est-ce que ton leitmotive serait de casser les frontières ?

Oui, j’ai toujours aimé explorer de nouveaux horizons en quelque sorte. Je ne veux jamais simplement me répéter, faire la même chose, « oh, ça a marché la dernière fois, refaisons cela ». Donc j’aime bien progresser. C’est pour ça que pour deux morceaux j’ai collaboré avec Kimbra et Klein. Ces derniers m’ont aidé à écrire un morceau et ce n’était pas quelque chose d’habituel pour moi mais j’estimais que c’était vraiment important.

 

Tu as été remixé par différents artistes, t’attends-tu à ce que certains de tes morceaux soient joués en clubs ?

Je ne sais pas. En vrai, j’apprécierais d’être dans un club et entendre un remix. Mais je ne comprends pas vraiment toute la scène dance et compagnie, je ne sors pas en boîte très souvent. Mais je suis très content que des gens apprécient et ré-imaginent mes morceaux de cette façon, c’est cool ouais.

 

Tu as été globalement félicité par les critiques. Est-ce que tu portes beaucoup d’attention à la réception de ce que tu fais ?

Je pense que c’est important de ne pas faire de musique pour quelqu’un d’autre, que ce soit le résultat d’une critique positive ou négative. C’est bien de les lire et d’être au courant mais je pense que si tu commences à faire de la musique avec ça en tête, ça n’ira pas. Donc j’essaye de ne pas y penser du tout et d’être le plus honnête possible.

 

Tu les lis, d’ailleurs, ces critiques ?

Oui mais je ne vais pas non plus scroller sur Internet pour tout lire. Mais tu sais, une partie de mon boulot c’est de savoir ce que les gens pensent de ma musique et mon équipe m’envoie beaucoup de choses. Je suis assurément au courant.

 

Et quand tu tombes sur une critique négative, est-ce que cela te touche ?

Je pense que, plus jeune, cela m’aurait rendu triste ou en colère mais maintenant pas du tout, je respecte totalement l’avis des gens. Je serais sans doute triste si quelqu’un était amené à écrire une review positive alors que cela ne l’a pas plu. Ce que je ne trouve pas correct, et heureusement cela ne m’est jamais arrivé, c’est d’attaquer personnellement un artiste juste parce que l’on n’aime pas sa musique. Ce n’est pas juste. C’est une forme de harcèlement.

 

Des milliers de personnes t’écoutent sur des plateformes en ligne. Que penses-tu du streaming ?

Eh bien, je pense que les services de streaming m’ont ouvert une énorme opportunité en tant qu’artiste parce qu’avec une forme traditionnelle d’album – CD, vinyle, téléchargement et compagnie – je sais pas si mes fans m’auraient suivi de la même manière. Je vends très bien mais le niveau du streaming est bien plus haut et pour moi c’est très positif. Mais évidemment, le changement est compliqué pour certaines personnes aussi et je comprends tout à fait leur frustration. Je pense qu’il est important de savoir s’adapter. Aussi, il faut penser à ce qui arrivera après le streaming. Je ne sais pas quoi, mais il y aura quelque chose.

 

Si tu pouvais choisir un album de ces cinq dernières années, lequel ce serait ?

Cet album de Kendrick Lamar, mAAd city. C’est juste un chef d’œuvre pour moi, je le trouve excellent. Sinon, l’album de Chance the Rapper, très bon aussi, ou alors celui d’Anohni.

 

Qu’en est-il de ton avenir ? Ton album n’est pas encore sorti mais penses-tu que tu continueras de travailler sur ton projet « Fyfe », revenir sur celui de « David’s Lyre » ou bien commencer quelque chose de nouveau ?

Probablement tout ce que tu as dit (rires). Je ne sais pas quand mais je ferai sans aucun doute un autre album sous le nom de Fyfe et certainement quelque chose de nouveau parce que c’est comme ça que je travaille. Je pense qu’il y aura un troisième album de Fyfe relativement vite mais je travaille déjà sur quelques projets en dehors.

 

Et pour « David’s Lyre » ?

Je ne sais pas, c’était une période spécifique dans ma vie. Mais peut-être que je le ressusciterai. Qui sait ? Il ne faut jamais dire jamais.

 

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