Will Joseph Cook – Sweet Dreamer

Il y a quelques mois on vous dressait le portrait de Will Joseph Cook, on ne peut plus enthousiastes de partager avec vous l’un des talents les plus prometteurs de cette nouvelle génération d’artistes anglais. Voilà qu’il lâche enfin son premier album, Sweet Dreamer. Écoute et critique. 

Laissez tomber vos injections de vitamine C car Will Joseph Cook est là pour vous ! Le chanteur et multi-instrumentaliste passait dimanche dernier le cap très symbolique des vingt ans tandis que Sweet Dreamer, son tout premier opus, tourne inlassablement sur nos platines depuis quelques semaines déjà.  Après deux EPs et un teasing interminable – qui a dévoilé une bonne partie de l’album à priori de sa sortie officielle – il était plus que temps pour le jeune homme de se jeter dans le grand bain. Et même si l’on peut reprocher trop peu de matière inédite, c’est néanmoins avec un plaisir non-feint que l’on s’est plongé dans l’écoute de cet effort de treize pistes.

Sweet Dreamer tombe au moment le plus opportun : que l’on ait besoin d’un remède pour se rebooster ou tout simplement d’une nouvelle soundtrack pour accompagner le retour des beaux jours, ne cherchez pas plus loin ! Vous avez ici l’album feel-good par excellence. Mis au monde sans grandes prétentions, il est simplement la concrétisation du parcours de Will Joseph Cook et un condensé de toutes ses influences (allant des riffs de Neil Young aux nouveaux classiques de Vampire Weekend ou Phoenix). En résulte un cocktail détonnant, en totale adéquation avec l’esthétique visuelle colorée et décalée construite autour de ce personnage d’ado/jeune adulte désillusionné.

Dès les premières notes de Biggest Fan, il embaume comme un parfum d’été. Si au premier abord le morceau pourrait se faire passer pour une énième chanson pop un brin niaise, il vaut mieux ne pas se fier aux apparences. Will Joseph Cook nous met lui-même en garde, sous tous ces tempos upbeats, riffs et drums entraînants, les paroles sont douces amères : « l’album est rempli de trucs de gamin triste » déclare-t-il. Dans Biggest Fan tout comme dans notre favorite Treat Me Like A Lover, véritable hymne indie-pop, WJC narre les difficultés des relations longues distance pour la génération Y.

 

Faisant équipe avec un certain Jack Steadman (frontman des Bombay Bicyle Club) sur Plastic, le duo nous offre une track plus alternative. L’influence de Steadman se ressent par l’introduction de sonorités tropicales, sans pour autant lésiner sur des refrains exaltants. La collaboration s’est d’ailleurs tellement bien passée entre les deux musiciens que Steadman a continuer à aider à la production d’autres morceaux sur Sweet Dreamer.

Parmi ses plus vieux singles Girls Like Me, Sweet Dreamer ou encore Take Me Dancing restent efficaces en diable. Impossible de résister à cette envie de se lancer dans de folles routines de danse tout en entonnant à tue-tête ces refrains fédérateurs, même si la signature vocale haute perché de Will Joseph Cook nous rend la tâche plus ardue qu’il ne le semble.

D’autres morceaux, quant à eux, se démarquent par un tempo plus doux, créant une certaine rupture dans ce joyeux ensemble. C’est notamment le cas de Water’s Gone Cold qui clotûre l’album et qui contraste avec le reste de l’effort. Les vocals sont uniquement accompagné d’une guitare et la production est elle aussi très minimaliste. On doit l’avouer, parfois un retour aux choses simples ont du bon ! Hands, elle aussi, est une chanson planante tout en synthé. Atmosphérique, presque psychédélique, on sent ici que WJC met un pied hors de sa zone de confort et nous laisse entrevoir qu’il a plus d’une corde à son arc. Dommage qu’il ne les ait pas plus exploitées, car c’est là l’un des reproches que l’on pourrait adresser à Sweet Dreamer : il se cantonne dans la norme et manque un soupçon d’audace.

On ne va pas se le cacher, si vous recherchez des mélodies complexes et des paroles tourmentées, passez votre chemin. Non pas que Sweet Dreamer soit un album creux, loin de là, mais il aspire à une certaine simplicité tant dans la forme (toutes les chansons sont relativement courtes et ne dépassent pas les quatre minutes) que dans la production qui demeure très lisse et soignée. Il reste cependant cohérent, efficace, nous fait sourire et nous donne cette furieuse envie de danser. Que doit-on demander de plus à un premier LP ?

Pour des raisons indépendantes de sa volonté Will Joseph Cook s’est vu obligé d’annuler sa venue à Paris mais nous a promis qu’il viendrait présenter son album probablement à l’automne prochain.

Tracklisting

Biggest Fan

Sweet Dreamer

Treat Me Like A Lover

Plastic

Beach – I Wanna Make You Mine

Alive

Girls Like Me

Hands

Habits

Light Of The Day

Take Me Dancing

For Thursday

Water’s Gone Cold

Nos morceaux favorisTreat Me Like A Lover, Girls Like Me, Plastic, For Thursday

LA NOTE : 8/10

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