Cabbage à Lille, un espoir de la scène punk-rock qui s’affirme

Le groupe britannique Cabbage donnait hier soir à Lille son premier concert en France. Il a pris son pied et nous aussi.

Quand nous arrivons dans la petite salle de l’Aéronef où auront lieu les festivités, c’est une surprise, enfin plus ou moins : il n’y a (presque) personne. Pourtant, l’heure affichée sur le ticket était 20h et nous arrivons nous-même avec quelques minutes de retard. Il n’y a qu’une petite dizaine de personnes çà et là qui, pour la plupart, profitent d’une bière. Les minutes passent, quelques personnes arrivent à leur tour et trois garçons font leur apparition sur scène. Il s’agit de The Jimi Ben Band, la première partie. Un trio basse-batterie-guitare aux chansons aériennes, efficaces malgré une façon de chanter plutôt spéciale et indescriptible. Le groupe joue plusieurs morceaux qui semblent remporter l’adhésion du public qui devient progressivement plus nombreux. Je ne sais dire combien nous étions hier soir, peut-être une cinquantaine, peut-être un peu plus.

Vient le tour de la tête d’affiche du soir, Cabbage, de monter sur scène. Une batterie sur laquelle il est inscrit « Vote Labour » nous rappelle que les Britanniques votent le 8 juin prochain. Cabbage qui vote Labour, nous ne sommes pas très étonnés.

 

 

La semaine dernière, Cabbage jouait en première partie des Courteeners au célèbre Old Trafford de Manchester aux côtés de Blossoms et The Charlatans. Quelques jours plus tard, les voilà à Lille, pour leur premier concert en France. Or, contrairement au Royaume-Uni où ils montent, leur notoriété est minime, voire inexistante, en France. Le choix de l’Aéronef est donc surprenant et la salle à moitié vide le confirme. Peu importe, le quintet anglais met rapidement tout le monde d’accord. Le chanteur évoque la traduction du nom de son groupe, à savoir du « chou », et lance les hostilités. Devant moi, deux Britanniques sont déjà à fond dedans, ils connaissent les paroles par coeur et ne peuvent s’empêcher de bouger. Et c’est progressivement le cas de toute la salle, elle se met à danser sur place alors que Cabbage met le feu grâce à de gros rythmes et le son de deux guitares, pleines de distorsion. Ils viennent nous présenter leur compilation, Young Dumb and Full Of…, et proposent un set court mais énergique au possible. En même temps à Lille joue le célèbre groupe Deep Purple mais on se dit que c’est peut-être la jeunesse à l’expérience qu’il fallait privilégier ce jeudi. Car, ce soir, du côté de l’Aéronef, tout le monde y trouve son compte. Le groupe post-punk nous prouve, n’en déplaise à Kasabian, que les groupes à guitare ne sont pas morts. Dans le set, on reconnaît certains de leurs titres phares tels que Uber Capitalist Death Trade ou Terrorist Synthetiser. La setlist entière est un vrai régal et le groupe prend plaisir à jouer, ce qui rend les morceaux d’autant plus agréables et convaincants. La passion qui les habite est évidente, preuve en est avec le bassiste Stephen Evans qui ne peut s’empêcher de faire du headbang.

Au bout d’une quarantaine de minutes, Lee Broadbent annonce qu’ils s’apprêtent à jouer un dernier morceau. Ils jouent puis quittent la scène tandis que les lumières se rallument. Mais le public en veut encore, ce n’est pas qu’on reste sur notre faim mais plutôt que, convaincus de la qualité de ce groupe, on veut faire durer le plaisir. Alors, le groupe revient. Ce rappel sûrement imprévu, en témoigne l’expression de surprise des Britanniques devant moi, est composé de deux titres. Ainsi, le live s’achève en apothéose par une une reprise rock au possible de These Boots Are Made For Walkin’. Le groupe remercie le public, annonce qu’il reviendra et les lumières se rallument, pour de bon cette fois.

Cabbage a tout pour réussir, notamment parce qu’il sait allier la folie sur scène de Slaves et les sonorités punk-rock de la Fat White Family. Cette combinaison explosive était présente à Lille ce soir et avec un telle prestation, nul doute que Cabbage est amené à viser plus haut, ils en ont les capacités.

 

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