Pixx – The Age of Anxiety

Pixx nous présente son premier album, The Age of Anxiety, avec la meilleure volonté possible. Résultat : une jolie collection d’hymne électro-pop revigorants.

Depuis la sortie de son premier EP Fall In, dévoilé en 2015, l’eau a coulé sous les ponts verbaux de la musicienne Pixx. L’acharnement de cette dernière aura définitivement porté ses fruits. Aujourd’hui, 45 minutes, un album, un entier, voilà ce qu’elle nous propose. Pour le meilleur, il faut le dire, puisque tout a été mis en oeuvre pour retranscrire au mieux un univers propre. Celui teinté d’une certaine rage, parfois apaisée, tantôt ranimée. À chaque morceau sa part du gâteau, sa pierre a rajouter sur un édifice solide et stable. Jusqu’à la confirmation, Pixx a naturellement encore du chemin à parcourir mais rien n’empêche ce premier album d’atteindre (ne serait-ce que les charts) nos coeurs.

The Age of Anxiety est avant tout un album concept, basé sur l’oeuvre dense de l’un des poètes anglais les plus influents du XXe siècle : sir Wystan Hugh Auden. Plus particulièrement, Pixx rend hommage à un de ses poèmes désormais cultes dans le jargon. Le décor est posé. Tout s’accorde et sonne dans un but précis : celui de retranscrire l’idée de la quête de soi. Ce combat permanent, que Pixx tente de transmettre, tourne autour du récit d’un homme dénaturé par le vide de son quotidien, qui tente alors d’échapper vainement à cet enfer de routine.
La recherche de l’identité est centrale, face à ce monde déshumanisé, pris dans les maillon des réseaux, régie par les puissances politiques néfastes.

Pixx défend son propos sans peine. Bien structuré, ce premier effort brille de toutes parts. L’ouverture en retenue I Bow Down souligne un champ lexical commun à The Age of AnxietyTerminé les pleurnicheries, les déplorations sans fonds. Aujourd’hui, Pixx semble plus en paix avec elle-même. Cela va de soi, sa musique transpire donc sa justesse, son assurance. Son combat semble plus assumé. Produit dans les détails, qui parfois nous apparaissent après maintes écoutes, cet album étonne autant qu’il innove le genre. De Toes à Mood Ring Eyes, la musicienne s’entourent de sonorités léchées. Grip marque les mémoires de son refrain vitaminé, là où le single Waterslides caresse la structuration dans le sens inverse de la partition. En se façonnant elle-même ses morceaux, souvent loin des moeurs couplets/refrains, Pixx rayonne. La fraîcheur de Romance, où la voix se démultiplie en vagues de choeurs, devrait figurer comme modèle. Vous avez entre les mains un disque contenant une pop franchement dérivée. Cette grosse demi-heure planante va jusqu’à flatter les tendances psychédéliques actuelles.
Reste l’électronique, dont l’hommage se vaut en boîtes à rythmes, tenant précisément son tempo.

Là où on pouvait s’attendre à un premier album sans réelle prise de risque, maintenu dans une rigueur convenue, Pixx a su nous prendre à revers. Tout comme son propos, mûri à souhait et que l’on ne peut que saluer, la musicienne pourrait réconcilier les fâchés de la pop. L’avant-garde que représente Pixx donne un sérieux coup de fouet au genre, si bien qu’on espère que sa musique rencontrera le succès mérité. Sa route est déjà bien tracée…


Tracklist 

I Bow Down

Toes

Grip

Romance

Telescreen

Everything Is Green in America

Waterslides

A Big Cloup to Float Upon

Baboo

Your Delight

The Girls

Mood Ring Eyes

Nos morceaux favoris : Romance, Grip, Waterslides, Your Delight…

La note : 9/10

 

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