Interview : As It Is

A l’occasion de la quatrième édition du Longlive Rockfest, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec le groupe pop/rock britannique.

Nous n’avons jamais parlé d’eux auparavant mais croyez nous, ces 5 garçons, originaires de Brighton, valent largement le détour. On a Patty Walters au chant, Benjamin Langford-Biss à la guitare et également au chant, Andy Westhead en deuxième guitare, Alistair Testo à la basse et Patrick Foley à la batterie.

Le groupe, formé en 2012, est signé chez Fearless Records depuis 2014. Ils ont 4 EPs (sortis entre 2012 et 2014) et 2 albums à leur actif. Leur premier opus, Never Happy, Ever After, est sorti en 2015. Il a permis au groupe de se faire connaître et commencer à se faire un nom sur la scène pop/punk anglaise et internationale. Avec des singles tels que Dial Tones ou Cheap Shots & Setbacks, As It Is présentaient déjà des qualités pour réussir dans le milieu. Ils ont eu l’occasion de le présenter à l’international sur plusieurs tournées avec des groupes comme Lower Than Atlantis, Sleeping With Sirens ou encore Mayday Parade pour ne citer que les plus connus.

En début d’année, le groupe nous présentait un deuxième album, intitulé okay., beaucoup plus personnel et travaillé. Les premiers singles, Okay et Pretty Little Distance, annonçaient le ton de l’album : un son un peu plus rock et punk et des textes assez chargés de sens mais sur des mélodies légères et entraînantes, le tout dans un style un peu vintage, dans le genre 70s.

 

C’est donc lundi que nous nous sommes donc rendu à Lyon, au Transbordeur, afin de pouvoir poser quelques questions à Patty et Ben, juste avant l’ouverture des portes du festival.

Tout d’abord, comment allez-vous?

Benjamin Langford-Biss: Très bien, très chaud. Presque aussi chaud que pendant le Warped Tour (festival aux Etats-Unis prenant place dans chaque état chaque été).

Patty Walters: Il ne fait pas aussi chaud en Angleterre. On y était il y a deux jours pour le festival Download, il faisait horriblement chaud.

 

C’était comment?

Patty Walters: C’était vraiment cool. C’était la première fois que nous le faisions et pour moi, la première fois que j’y mettais les pieds donc l’expérience était vraiment fun. Il y avait plusieurs groupes que nous aimons beaucoup qui y étaient et nous avons joué devant beaucoup plus de personnes que d’habitude donc nous avons réellement adoré.

Benjamin Langford-Biss: Il y avait beaucoup plus de gens que ce que nous aurions pu espérer.

 

Vous étiez un peu plus stressés du coup ou pas?

Patty Walters: Pas du tout!

Benjamin Langford-Biss: Justement, je trouve que c’est moins stressant de jouer sur de plus grosses scènes et devant plus de gens. Plus il y a de monde, moins je stresse. J’ai plus de mal à parler à un petit groupe de personnes genre 2-3 personnes que devant des centaines de gens, c’est bizarre.

Patty Walters: Je pense aussi que c’est parce que nous avons pas arrêté depuis le début de l’année. A part être sur les routes et jouer, nous n’avons rien fait d’autres donc c’était juste un autre concert pour nous. C’était juste plus gros et il y avait plus de gens mais c’est toujours le même set donc c’était vraiment naturel et c’est pour ça que c’était cool pour nous.

Benjamin Langford-Biss: Oui, ça nous préoccupe moins.

 

Vous venez de rentrer des Etats-Unis où vous avez assurer votre première tournée en acte principal, comment ça s’est passé?

Benjamin Langford-Biss: Très bien!

Patty Walters: C’était fun! En 5 ans de tournée, je pense que c’est ma préférée. Les groupes qu’on a pris avec nous en première partie étaient vraiment bien (Roam, Grayscale et Sleep On It). Jouer 16 chansons pour nos fans tous les soirs pendant tout un mois, c’était excitant et important pour nous, nous avons pris beaucoup de plaisir à le faire.

Benjamin Langford-Biss: Nous avons eu l’occasion de découvrir de nouveaux endroits aussi, c’est toujours intéressant.

Patty Walters: De nouvelles villes, de nouveaux états…

Benjamin Langford-Biss: D’habitude, tourner en Amérique est toujours plus compliqué qu’ailleurs car on part pour beaucoup plus longtemps et les trajets entre chaque ville sont plus longs mais pour cette tournée, ça n’a pas été dur du tout, nous nous somme juste amusé.

 

Vous remarquez des différences entre votre public américain et européen?

Patty Walters: Je pense qu’il y a certaines similarités. Chaque concert dépend de la ville dans laquelle nous nous trouvons, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis. Nous nous sommes rendu compte que nos meilleurs chiffres provenaient de la côte Est des Etats-Unis. En ce qui concerne l’Europe, ça dépend, il n’y a pas vraiment de Nord ou Sud, Est ou Ouest. Parfois, nous avons des surprises, nous ne nous attendons pas à avoir une aussi bonne réponse dans certaines villes et tant mieux, et parfois, nous avons de moins bonnes réponses, c’est normal.

Benjamin Langford-Biss: Les Etats-Unis est un pays tellement vaste, c’est peu comme l’Europe qui comprend plusieurs pays, ils ont des états donc les réactions et la popularité varient beaucoup, mais c’est toujours des expériences plus que plaisantes. J’adore les différents accents qu’on entend lorsqu’on voyage.

 

Mais vous avez un peu ce genre de choses aussi en Angleterre non? En Irlande ou au Pays de Galles par exemple.

Benjamin Langford-Biss: C’est vraiment que pour un pays aussi petit comparé aux Etats-Unis, on a pas mal d’accents. Même moi, il y en a plusieurs que je comprends pas, comme un vrai et fort accent écossais, ça peut être compliqué à comprendre.

 

Vous appartenez à une scène qui n’est pas très populaire en Europe. J’ai entendu dire que les Pays-Bas peuvent être un public difficile…

Benjamin Langford-Biss:  Nous n’avons jamais eu de soucis avec les Pays-Bas personnellement, notre groupe a toujours assez bien fonctionné là-bas, l’Allemagne par contre peut être compliqué à convaincre…

Patty Walters:  Nous avons joué notre premier show devant une salle comble aux Pays-Bas, avant même de remplir une salle en Angleterre.

Benjamin Langford-Biss: La capacité était de 170 personnes et nous n’avions jamais joué devant autant de personnes auparavant. Je ne sais pas pourquoi mais nous avons toujours été bien accueillis là-bas. Plus on va vers l’Est, vers la Hongrie, ou encore Prague, plus les gens aiment la musique lourde, le hardcore ou métal par exemple.

 

Vu que l’on a encore jamais parlé de vous sur Sound Of Britain, pouvez-vous nous parler de votre style? 

Benjamin Langford-Biss: Nous avions pour habitude de dire que nous étions un groupe pop/punk mais en y repensant bien, je ne pense pas que ce soit le cas. Maintenant, nous essayons de nous généraliser un peu plus, nous préférons dire pop/rock car notre dernier album est plus rock que ce qu’on a pu faire auparavant.

Patty Walters: La chose qui nous définit le plus, c’est que nous n’appartenons pas vraiment à une scène en particulier. Nous ne pouvons pas trop nous comparer à de gros groupes pop/punk tels que The Story So Far ou  The Wonder Years par exemple, ou pour citer des groupes présents à ce festival, Sleeping With Sirens ou Pierce The Veil. C’est à ce genre de scène que nous appartenons mais nous n’allons pas jusqu’au post-hardcore comme certains.

Benjamin Langford-Biss: Je pense que c’est ça le truc, nous prenons l’écriture de nos chansons beaucoup plus au sérieux. Nous n’écrivons pas sur les mêmes sujets que la plupart des groupes de la scène pop/punk. Je me souviens, quand nous avions sorti Hey Rachel, c’est le genre de réaction que nous avions obtenu : le public n’avait jamais entendu une chanson au sujet d’une relation frère-soeur. Pour cet album, nous avons justement cherché à dépasser nos limites et arrêter de parler de nos amis dans nos villes d’origine par exemple, même si nous avons fini par le faire, mais toujours d’une façon différente des autres. Nous faisons un peu de tout, j’aime le fait que notre genre ne soit pas totalement défini.

 

 

Continuons sur le sujet de votre dernier album okay.. J’aime beaucoup le changement de style au niveau de la pochette et ce côté vintage que vous avez adopté. Est-ce juste une période/ère ou est-ce que vous allez continuer sur cette lancée pour le prochain opus?

Patty Walters: Il vient juste de sortir donc tout peut arriver. Nous n’avons pas commencé à écrire, nous n’avons rien de prévu mais nous avions toujours dit qu’avec cet album, nous ne voulions pas écrire un autre Never Happy, Ever After (leur premier album). Nous voulions faire quelque chose de complètement différent avec de nouveaux designs, une nouvelle esthétique donc ça ne me surprendrait pas si nous changions tout de nouveau pour le troisième album.

Benjamin Langford-Biss: C’est ça, je ne voudrais pas sortir le même album deux fois, je ne vois pas l’intérêt de faire deux fois la même chose. C’est dur de dire ce que nous allons faire par la suite, beaucoup de groupes changent totalement au cours des albums comme My Chemical Romance ou Paramore par exemple. Je veux juste éviter de tomber dans une routine et toujours faire des choses qui me plaisent donc on verra.

 

L’album du groupe Grayscale est sorti récemment et nous avons pu y découvrir une collaboration avec Patty, tu peux nous en dire plus?

Benjamin Langford-Biss: J’adore le fait que, vu que nous les avons emmenés en tournée avec nous aux Etats-Unis, nos fans hors des US ont commencés à les écouter, c’est cool!

Patty Walters: Ils sont impressionnants, nous les connaissons depuis 2 ans maintenant et nous avions dit que nous les prendrions en tournée avec nous dès le début. C’était une pure coïncidence, chacun de nos groupes allaient sortir un album, nous allions partir en tournée ensemble et ils ont voulu que je figure sur une de leurs chansons. C’est fantastique que de nouvelles personnes, à l’international, commencent à s’intéresser à eux car nous savons à quel point ils sont talentueux et c’est vraiment excitant de savoir qu’ils ont de plus en plus de dates à travers le globe.

 

Est-ce que tu as écris ta partie dans la chanson?

Patty Walters: Non, ils ont tout écrit eux-mêmes, ils m’ont juste demandé de poser ma voix dessus. Au départ, je ne devais faire que le dernier refrain. Nous étions sur les routes pour notre première tournée de l’année au Japon quand ils m’ont demandé de le faire et j’avais emmené mon micro USB avec moi donc je suis resté dans le van la plupart du temps.

Benjamin Langford-Biss: Il y a un soir où nous sommes tous sortis dans un club et nous sommes rentrés assez alcoolisés et tu (Patty) était dans le van en train d’enregistrer.

Patty Walters: Il était 1 heure du matin, j’étais tout seul dans le van dans un parking à Tokyo et je m’enregistrais avec mon micro et mon ordinateur. Nous sommes ensuite descendu plus bas, au Sud, en Australie, et une semaine après, ils m’ont demandé si je pouvais faire le deuxième couplet et quelques harmonies.

Benjamin Langford-Biss: Il y avait trois chiens très bruyants dans la maison dans laquelle tu essayais d’enregistrer, c’était compliqué car nous devions les garder en dehors de la maison pour que tu puisses travailler. Nous aimons vraiment beaucoup ce groupe, nous voudrions les emmener partout avec nous.

 

 

Pouvons-nous espérer avoir de nouvelles collaborations de ce style dans le futur?

Patty Walters: C’est possible, je n’en sais rien.

Benjamin Langford-Biss: C’était ta première collaboration sur l’album de quelqu’un d’autre en fait.

Patty Walters: Nous aimons quand les choses se font naturellement. Nous sommes en discussion avec Roam pour ce genre de projet depuis un moment mais ça ne s’est pas encore fait. Nous faisons des apparitions dans les sets de l’un et l’autre mais si ça apparaît comme une évidence et que ça sonne bien, il faut le faire.

Benjamin Langford-Biss: Nous ne voulons pas forcer les choses.

 

Si vous pouviez choisir n’importe qui avec qui collaborer, vous prendriez qui?

Benjamin Langford-Biss: Je vais répondre pour Patty et dire Owl City.

Patty Walters: Je suis un grand fan de Owl City en effet, ce serait vraiment intéressant, j’adorerais.

Benjamin Langford-Biss: Je pense que j’aimerais être sur une chanson de Taking Back Sunday, en temps que troisième voix, ce serait vraiment cool.

 

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de discuter avec nous et nous sommes impatients de vous voir sur scène!

Patty Walters: Merci beaucoup, nous avons hâte de monter sur scène!

 

Après avoir assuré leur set et conquis le public présent pour les découvrir au Longlive Rockfest, nous espérons les revoir bientôt sur une scène française, lors de prochains festivals, ou peut-être lors d’une tournée européenne à venir.

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