Lollapalooza Paris 2017 : c’était comment ? Notre bilan

Depuis 1991, le festival itinérant Lollapalooza ne cesse de grandir, de s’accroître, de prendre de l’ampleur. Aussi bien au niveau européen qu’à l’international, « Lolla », pour les intimes, demeure également le rendez-vous idéal pour les amoureux de la musique. Du mainstream aux nouvelles pépites, le festival se revendique comme une messe estivale à l’éclectisme musicales inégalée. Nous n’oublions pas l’aspect cosmopolite de l’événement, puisque le public vient de toute part.

Ambiance et concerts du premier jour du festival Lollapalooza Paris, à l’hippodrome de Longchamp, le 22 juillet 2017

Cette année, pour la première fois, les langues se sont mélangées le 22 et 23 juillet 2017, en plein coeur du domaine de Longchamp à Paris. La France à l’honneur, les programmateurs nous ont concocté un line-up plutôt exigent. Nous sommes le samedi 22 juillet 2017, le début d’après-midi se fait ressentir. On pousse tranquillement les portes du Lollapalooza Paris…

 


Samedi 22 juillet 2017 : musiques solaires et ananas

Nous arrivons, très bien accueillis par le staff (surprenament jeune) du Lollapalooza Paris. À peine réveillée, la plaine de Longchamp, habituée des festivals (Solidays chaque année, le Download l’an passé) se peuple de plus en plus, mais respire encore globalement, en ce début d’après-midi. Malgré une météo qui semble capricieuse, c’est le groupe londonien Bear’s Den qui nous ouvre avec générosité les festivités sur une des plus grandes scènes. Fort d’un nouvel album concept sorti l’an dernier, Red Earth & Pouring Rain, la formation, composée depuis 2012 de deux membres fondateurs, propose un set folk-rock remarquablement bien produit. À mi-chemin entre les sonorités de Mumford and Sons et du plus américain Bon Iver, les sonorités mêlent avec beauté et grandiose les instruments et vocalises de Joey Haynes et Kevin Jones. Voyage initiatique agréable en terres arides et paisibles.

Bear’s Den au festival Lollapalooza Paris, à l’hippodrome de Longchamp, le 22 juillet 2017

Pour plus de photos du concert de Bear’s Den, cliquez-ici.

Nous partons en direction de l’Alternative Stage, comme une furieuse envie de danser contre la pluie avec la pop électrisante des Crystal Fighters. Un groupe que nous avons eu le plaisir de rencontrer, deux heures après leur set enragé. Lire notre interview ici.
Interlude redoutable avant la claque (non surprenante) de Glass Animals, venu défendre avec réjouissance son deuxième opus How To Be A Human Being.
Les deux groupes, dont les musiques semblent venir d’un autre monde, détiennent le folie et la chaleur nécessaires pour chauffer un public encore en digestion. Petit bémol cependant du côté du son de la scène, qui parait parfois trop bas et pas suffisamment tapageur, un défaut qui empêche les festivaliers du fond de profiter pleinement des spectacles. Certains musiciens, comme le front man de Glass Animals, s’en amuse et demande à « augmenter le volume ». Malgré tout, la bonne humeur prime et perdure sur la scène de Skepta, qui livre un concert au flow imparable. Les photos du show sont disponibles ici.
(Cliquez pour lire nos reports détaillés du concert et l’interview).

À ce stade de la journée, le festival se rempli petit à petit mais force est de constater que la foule ne se bouscule pas. Il aura fallu plusieurs heures au Lollapalooza Paris pour se remplir. C’est forcément en honneur des têtes d’affiches internationales énergiques de la soirée, à commencer à The Hives, en passant par les Imagine Dragons, que le public se rend en masse devant les deux Main Stages au fond de l’Hippodrome.

Du côté de l’Alternative, c’est le trio pop venu tout droit des terres de Nottingham London Grammar qui se charge de la clôture. Tout en douceur, le groupe est venu avec un nouvel album tout chaud sous les bras, Truth Is A Beautiful Things (lire notre review de l’album ici). Jusqu’à 22h30, Hannah Reid et ses deux compères proposent un set bien à eux : très ambiant, privilégiant les moments de grâce et les vertiges sonores. Des nouveautés Big Picture, Oh Woman Oh Man et Rooting For You, les valses s’enchaînent et on vire tranquillement vers de la dream pop. Nightcall, grand classique et connu des toutes les bouches, se différencie bien de la version électronique du DJ français Kavinsky. Ici, le minimalisme décroche le trophée, alors que la lune croque à pleine dent le ciel, toujours nuageux. Cela ne fait rien, on a encore le coeur entre les mains lorsque sonnent les premières notes de Wasting My Young Years, que Lollapalooza chante à haute voix, surplombant largement celle de Reid. Un moment d’harmonie rare avant de remonter sur le ring avec le starboy The Weeknd, feu d’artifice de cette première journée.

London Grammar au festival Lollapalooza Paris, à l’hippodrome de Longchamp, le 22 juillet 2017

Voir toutes les photos du concert de London Grammar ici.

Pour les nostalgiques, ou ceux en quête de découverte, vous pouvez (re)vivre chez vous le concert de London Grammar, grâce à Culturebox :

 


Dimanche 23 juillet 2017 : bouquet (final) sonore

 

Remis de la veille, nous abordons avec curiosité cette deuxième (et dernière) journée du Lollapalooza Paris. Entre les stands, il y a foule. C’est sûr, la programmation semble cette fois-ci avoir attiré davantage. Pour preuve, nous notons avec stupeur l’incroyable diversité linguistique. Tous sont venus voir les immenses Pixies, une certaine Lana Del Rey et le mastodonte de cette première édition : Red Hot Chili Peppers. Nous, on se pose dès 13h30 devant la Main Stage 1 pour l’insaisissable Charli XCX, venue avec son crew. Son terrain de jeu, c’est l’électro-pop ultra-dansant, qu’on vous raconte en détail.

Outre les valeurs sûres internationales Oscar & The Wolf, Rival Sons, et les figures étonnantes et adorables Seasick Steve, ce fut une journée définitivement sous le signe de la pop-rock anglaise. Au menu le touchant Tom Odell, dont l’écho raisonne jusqu’à la Main Stage 2, où entrera un poil plus tard l’icône sulfureuse Liam Gallagher, venu présenter son projet solo. La tête pleine de nouveaux morceaux tout chauds, le chanteur n’a évidemment pas oublié d’où il vient, en interprétant les plus grands hits du groupe de beaucoup d’enfances : Oasis. (Cliquez pour lire nos reports détaillés de ces concerts).

Liam Gallager en concert au festival Lollapalooza Paris, à l’hippodrome de Longchamp, le 22 juillet 2017

L’étoile filante du début de soirée, on la doit aux précieux Editors, qui ont livré un excellent concert, qu’on vous raconte également ici. À ce propos, on vous propose de vivre (à nouveau) ce set, en entier, dans votre canapé. Enjoy :

Puisqu’on ne fait jamais les choses à moitié, retrouvez notre interview du groupe, réalisée dans le journée.

La nuit tombe sur Longchamp, les choses sérieuses commencent alors. Du côté de la Perry’s Stage, les pointures DJ’s internationales et nationales se passent le flambeau (Alan Walker, Don Diablo, Marshmello, DJ Snake).
Cette programmation, dédiée à un public très ciblé, n’impose aucune ombre aux trio infernal des autres scènes. Comme dit plus haut, on a pu compter sur la déesse Lana Del Rey pour propulser le public du Lollapalooza dans une toute autre dimension.

Lorsque s’approche les coups de 22h00, plus de la moitié du festival se tasse devant la Main Stage 1, puisque c’est l’heure du grand final. Les Red Hot Chili Peppers, on ne les présente plus : une discographie colossale, des albums à foison, une fan-base plus que jamais fidèle. Reste que ce qui nous intéresse le plus ce soir-là, c’est bien le grand clap de fin de notre très chère Alternative Stage, signé alt-J. Avec un troisième album, Relaxer, le groupe détiendra aujourd’hui la force de remplir l’AccorHotels Arena. Bref, on vous raconte ici le passage de notre trio favoris.
Cerise sur le gâteau, on vous propose très un entretien cadeau avec alt-J, réalisé non loin de leur loge, une heure avant le concert.


Le bilan 

 

Nous vous le disions, Lollapalooza Paris a été un succès. Tellement qu’il reviendra sûrement l’an prochain. Pour Sound of Britain, cette première édition a surtout été celle de la confirmation pour nombreux des groupes programmés : Crystal Fighers, Glass Animals, Editors, London Grammar, le retour de Liam Gallagher, alt-J… Tous ont prouvé leur potentiel live et une capacité à rassembler un public venu d’ici et d’ailleurs. En proposant un line-up varié et soutenu de têtes d’affiches plus qu’honnêtes, Lollapalooza a tenu bon son crédo et a maintenu la ligne directrice des précédentes éditions. Nous regrettons cependant une répartition des groupes un peu anarchique, notamment en ce dimanche soir, où il était difficile de trancher entre Lana Del Rey, alt-J et les Red Hot. Quoiqu’il en soit, nous saluons l’effort et espérons avoir la chance de remettre les couverts l’an prochain. Même lieu, même heure, et tout ira bien.

C’est le moment de faire vos pronostics sur les probables gros poissons de l’édition 2018 !

Ambiance et concerts du premier jour du festival Lollapalooza Paris, à l’hippodrome de Longchamp, le 22 juillet 2017

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