Lollapalooza Paris 2017: rencontre avec Editors

C’est avant leur set très attendu que nous avons retrouvé Russell Leetch et Ed Lay d’Editors pour obtenir quelques infos sur leur futur nouvel album.

Vous n’avez pas encore joué ; vous vous sentez prêt pour votre set ce soir ?

Russell Leetch (Basse, Synthétiseur) : Oui, totalement !

Ed Lay (Batterie, Percussions) : On a déjà fait quelques festivals en France cet été, les Eurockéennes et Beauregard ! C’est un tout nouveau festival ici, c’est la toute première fois que ça se fait en France, c’est très excitant ! On a déjà fait le Lollapalooza à Chicago il y a genre 10 ans !

Russell Leetch : Et à Berlin également !

Y a-t-til une différence entre le public parisien et le public à Berlin par exemple ?

Russell Leetch : Tout dépend de l’audience!

Ed Lay : Avec des festivals comme celu-là où jouent les Red Hot Chili Peppers, les Pixies, on retrouve également des personnes plus jeunes qui jouent comme Charli XCX, ça fait un rendu très éclectique ! Parfois on a l’impression d’être le seul groupe indie d’un festival, mais là ce n’est pas le cas, on est dans notre élément. Je pense que les gens seront assez réceptifs, prêts à nous écouter.

Votre dernier album, IN DREAM, est sorti en 2015, et vous n’avez jamais vraiment arrêté de tourner depuis ; festivals en 2015, 2016, 2017… Comment arrivez-vous à garder de l’énergie ?

Russell Letch : Nous avons enregistré un nouvel album récemment, de Septembre 2016 jusq’à Mars 2017 on a été en studio, ça nous a fait un petit break sympa. Il devrait sortir l’année prochaine ! Ça va être un album plus direct, il y a beaucoup de choses qui se passeront dedans. IN DREAM a vraiment été conçu comme une œuvre entière, d’un bloc ; le nouveau sera plus varié.

Ed Lay : Il fonctionnera plutôt en terme de morceaux que d’album. Il est plus immédiat que le précédent, sans l’ombre d’un doute.

Avez-vous eu des influences, des inspirations particulières pour cet album ?

Ed Lay : On a beaucoup travaillé avec Blanck Mass, la moitié de Fuck Buttons ! Son approche sur nos morceaux, son type d’électronique a été très enrichissante !

Russel Leetch : Certains morceaux sur ce nouvel album sont très noisy, très bruyants, comme lui le ferait sur ses albums [rires] Il ajoute ses idées de production à nos compositions, c’est une très bonne chose !

Ed Lay : On essaie de réaliser quelque chose de très différent ! On a été très marqué par World Eater, toute cette agressivité, et on s’est dit que cela pourrait bien fonctionner avec notre musique. Il y a un côté plus sombre à nos nouvelles compositions, son univers colle parfaitement.

Quels sont vos meilleurs souvenirs de votre tournée jusqu’ici ?

Russell Leetch : Les Eurockéennes, c’était un excellent concert et ça nous a fait plaisir d’y revenir ! On a pu faire un concert dans le noir, on n’a pas tout le temps cette opportunité et c’est vraiment quelque chose qu’on apprécie.

Ed Lay : Même l’année dernière à Rock en Seine c’était un très bon moment ! On a été surpris par la taille de l’audience, ça nous a fait plaisir ! On passe toujours un bon moment à Paris, et même dans le reste de la France !

Pensez-vous que la musique est une chose politique, servant à faire passer des idées, des messages ?

Russell Leetch : Pas nécessairement. Les gens sont très engagés politiquement, on est dans une période très chargée sur ce tableau. Je pense que la majorité des groupes sont très libéraux. Je ne connais pas beaucoup de musiciens qui aiment Theresa May ou Donald Trump ! [rires] On est tous dans le même camp.

Ed Lay : La musique est plutôt un échappatoire.

Russell Leetch : Exactement ! Radiohead s’en sont pris plein la gueule récemment, sans doute parce qu’ils sont plus investis politiquement, mais finalement ils ont juste joué leur musique, aux gens et pas aux régimes. C’est ce que la musique doit être.

Après le Lollapalooza vous n’avez pas d’autres dates françaises de prévu si je ne m’abuse ?

Russel Leetch: Effectivement c’est notre dernière date française, après la tournée sera en Mars prochain !

Quelques infos quant à l’arrivée d’un nouveau single ?

Russell Leetch : Mars est l’objectif. Tout est en Mars ! [rires] Album, single, tournée… Tout sera dévoilé en Mars.

 

Est-ce que les tournées sont une source d’inspiration pour vous, est-ce que vous composez en tournant ?

Ed Lay : Pas vraiment, on se concentre plutôt sur ce qu’on fait sur le moment ! C’est fatigant, on joue des concerts pour des gens qui ont payé pour nos voir, on se concentre là-dessus, on met toute notre énergie là-dedans. On ne veut pas mettre notre énergie dans l’enregistrement d’un album à côté. On veut profiter des villes dans lesquels on se rend, profiter de la tournée tout simplement. Ce n’est pas dur de jouer sur scène, mais on se concentre là-dessus ; une chose à la fois en somme. On est un groupe depuis un petit bout de temps maintenant, et c’est comme ça que nous fonctionnons le mieux, comme ça que nous aimons faire les choses. Ça nous paraît logique.

Avez-vous pu voir des groupes qui vous intéressaient aujourd’hui, ou allez vous essayer d’en voir ?

Ed Lay : On va malheureusement devoir partir juste après notre set, c’est dommage ! D’habitude on a toujours le temps de traîner un peu. Par exemple la semaine dernière à Beauregard on a pu voir Echo & the Bunnymen et Iggy Pop, des groupes qui sont là depuis des centaines d’années ! [rires] Ç’a été un plaisir de les voir , surtout Iggy Pop, avec toujours cette énergie incroyable. Alors qu’il a quoi, 80 ans ?

Russell Leetch : [rires] Plutôt 70 ans ! [rires]

Ed Lay : [rires] 70 ans, pardon ! Il est brillant. Qui sait combien de temps encore des musiciens comme lui tourneront ! Il faut saisir le moment présent.

Il y a d’autres groupes que vous adorez que vous n’avez  jamais vu et aimeriez voir ?

Russell Leetch : Voyons voir… AC/DC ? Mais je crois que leur line-up est un peu confus maintenant… [rires] Qui d’autre ? On en a vu beaucoup !

Ed Lay : J’aimerais beaucoup revoir Depeche Mode. Oh, je n’ai jamais vu U2 !

Russell Leetch : Je n’ai jamais vu U2 non plus ! Ce serait génial.

Propos recueillis avec Samuel Regnard. 

Site internet d’Editors.

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