U2 fait chavirer le Stade De France

Entre expérience, efficacité, simplicité et émotions, U2 a su faire chavirer le Stade de France lors de sa première représentation française pour les 30 ans de The Joshua Tree.

Efficacité pourrait être un des maîtres mots de cette soirée d’anniversaire d’anthologie. U2, en tant que dieu des stades, a toujours réussi à métamorphoser les arènes en véritables chaudrons entièrement acquis à leurs causes. C’est ainsi qu’en cette soirée du mardi 25 juillet 2017,  1ère des deux dates parisiennes, dans un Stade de France rempli à guichets fermés, la foule attend avec impatience les quatre irlandais venus fêter le trentième anniversaire de leur album culte, The Joshua Tree.

Et pour cet événement, les dublinois ont sortis le grand jeu. Tout d’abord, habitué aux scènes géantes et complexes des dernières tournées, le public peut être surpris aux premiers abords par l’aspect épuré de celle-ci.

Cependant avec U2, simplicité rime aussi avec gigantisme. 60 m de long, 15 m de haut, un écran unique, la scène ornée du célèbre arbre en taille XXL se voit dépourvue de tout pylônes gênants, de toutes enceintes ou amplis superflus. Mais au-delà de son gout prononcé pour l’innovation, la formation a opté pour les dernières technologies visuelles et sonores afin de raviver son identité minimaliste de 1987 et pour garantir également une fête digne de ce nom à l’intégralité du stade.

Mais au delà de ces prouesses techniques, empressons-nous de revenir sur le fond et essayons de vous éclairer sur le déroulé de ce live anniversaire.

Après l’excellente performance de la partie créatrice d’Oasis, en la personne de Noel Gallagher, les 80 000 personnes chauffées à blanc réclament l’arrivée de leurs héros. Vouant une véritable passion pour les quatre musiciens, cette foule intergénérationnelle semble familière  avec tout le petit monde s’activant sur la scène pour préparer la piste avant sa mise en orbite. Les plus familiers reconnaîtront parmi les VIP de la soirée, JR le célèbre colleur réquisitionné sur la scène ou encore Lenny Kravitz, Sean Penn, le réalisateur Wim Wenders.

 

 

20h45, est lancé The Whole Of The Moon des Waterboys. Avec ce prélude, U2 semble vouloir faire un clin d’œil à ses origines celtiques et au talent méconnu de la bande à Mike Scott. Mais pour les connaisseurs, ce morceau est surtout synonyme du début imminent du show. Et c’est ainsi qu’en toute tranquillité, Larry Mullen Jr débarque et traverse la scène pour finalement s’installer sur l’avancée.

Tout de noir vêtu, le batteur salue rapidement la foule en liesse et entame sans artifices et de manière endiablée Sunday Bloody Sunday. Sous les percussions, le riff mythique de The Edge envahit désormais toute l’enceinte et les autres membres apparaissent un à un en toute simplicité.

Avec une telle entame ayant littéralement survoltée la pelouse, le groupe enchaine avec les classiques de la première époque, New Year’s Day, Bad sur lequel le leader rappellera son attachement à Paris, la ville de lumières, et saluera Monsieur David Bowie avec quelques couplets de Heroes. Le groupe finira cette première partie avec son hymne Pride (In The Name Of Love) avant de rejoindre la scène principale.

Dès l’introduction de Where The Streets Have No Name, l’écran éteint jusqu’à présent, revêt une teinte rouge sanguin, comme pour témoigner de la vitalité de ce spectacle. Rapidement, un film concocté par Anton Corbijn défile à vitesse grand V et nous voilà embarqué dans un road-movie au milieu du désert californien.

Sous ces magnifiques tableaux, la pièce maîtresse, à savoir les onze titres de The Joshua Tree, va être exécutée de manière impeccable rappelant l’expertise et le savoir-faire de ces artistes hors normes. Sur  I Still Haven’t Found What I’m Looking For, le public endiablé prendra même le lead sur les premiers couplets ; la superbe With Or Without You sera embellie de paysages désertiques et colorés. Quant à Exit, ce sera l’occasion au groupe de marquer sa protestation contre la politique de Trump et Mothers Of The Dissappeared  aura l’honneur de voir la légende Patti Smith accompagnée Bono au chant.

 

 

La troisième partie sera consacrée à l’époque post-Joshua et aux engagements du leader. Le poignant Miss Sarajevo avec la voix de Pavarotti, sera dédiée à une jeune syrienne rêvant de devenir avocate et demandant de défendre ses idées. Les tubes Beautiful Day, Elevation et Vertigo viendront secouer une dernière fois le stade avant que Bono rende un hommage aux femmes avec Ultraviolet. HERSTORY sera placardé sur l’énorme scène avant un défilé de portraits de femmes engagées dont Simone Veil, saluée par l’assistance. Avant d’enchaîner su l’énormissime One en guise de résonance à sa rencontre de la veille avec Brigitte & Emmanuel Macron, le chanteur remerciera les nombreux français engagés dans son ONG du même nom.

Âgé de 3 décennies, le cinquième opus des irlandais, The Joshua Tree n’a pas pris une ride et se redécouvre en 2017 en étant toujours d’actualité. Quant à nos protagonistes critiqués par certains, adulés par d’autres, ils viennent de prouver qu’ils ont un pied dans le panthéon des plus grands artistes et un autre dans la réalité. La preuve avec l’ultime morceau du show, la subtile ballade The Little Things That Give You Away en guise de prémisse du futur album Songs Of Experience. Expérience pourrait être le maître mot final de cette soirée mémorable.

Happy birthday to The Joshua Tree.

 

Track Listing :

Sunday Bloody Sunday

New Year’s Day

Bad

Pride (In The Name Of Love)

Where The Streets Have No Name

I Still Haven’t Found What I’m Looking For

With Or Without You

Bullet The Blue Sky

Running To Stand Still

Red Hill Mining Town

In God’s Country

Trip Through Your Wires

One Tree Hill

Exit

Mothers Of The Dissappeared

Miss Sarajevo

Beautiful Day

Elevation

Vertigo

Ultraviolet

One

The Little Things That Give You Away

 

 

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