The Horrors – V

La formation The Horrors nous présente en cette rentrée son subtilement nommé V. L’une des grandes réussites de cette rentrée musicale? Ecoute et critique.

Déjà le cinquième album pour The Horrors. V vient ainsi marquer une dizaine d’années d’existence pour le quintet, passé par de multiples transformations musicales afin de trouver son son. Jouissant maintenant d’une reconnaissance publique non-négligeable, ayant même récemment tourné avec Depeche Mode, la formation balance ce V, dont le cryptique artwork ne nous laisse que la piste d’une oeuvre torturée et étrangement fascinante. Du visuel à l’audio, cette volonté se retrouve-t-elle dans les deux camps? Plongeons dans cette galette.

Le premier excellent élément frappant de ce V est la qualité et la richesse de sa production. L’ouverture Hologram nous accueille ainsi de la plus merveilleuse des façons, balançant délicatement ses sombres textures et orchestrations électroniques dans de multiples soniques directions sans jamais se perdre en chemin. Mélodie contagieuse et expérimentations post-rock délicieuses: on ne pouvait rêver meilleure entrée en matière.

V nous balancera alors sans cesse de l’ombre à la lumière, proposant des morceaux de prime abord résolument torturés mais vite éclaircis par des progressions mélodiques majeures et une production nimbée de lumière; la plus pop Press Enter To Exit en est la parfaite démonstration, changeant d’allure en fin de course pour notre plus grand plaisir. Et que dire du single Machine, puissant et irrésistible, petite tempête sonore parfaitement maîtrisée?

The Horrors aiment jouer sur plusieurs niveaux; à leur propre rythme, Ghost et Point of No Reply se présentent ainsi sous la forme de superbes titres évoluant progressivement sous une forme inattendue, évidement bienvenue et forcément parfaitement exécutée. Quand la formation décide de se montrer plus frontale, c’est pour un résultat légèrement moins excitant; le récent single Gathering, bien que tout en inspirations shoegaze digérées et éthérées, ne parvient pas à briller du long de ses 6 minutes, créant le point de chute de V, couplé à la (néanmoins très belle) ballade Gathering.


Accents plus dansants pour cette conclusion: chacun dans leur style, World Below et Something To Remember Me By se trouvent être deux pépites impeccablement conçues, brillant de milles éclats alternatifs, de distorsions électrisantes et d’arpèges synthétisés résolument délicieux. V se referme, laissant l’auditeur avec une volonté impartiale et absolue: relancer une nouvelle écoute afin de saisir correctement la richesse et l’ampleur de cette oeuvre protéiforme.

Car de titres impressionnants en expérimentations et en sonorités dingues, The Horrors proposent avec V une oeuvre jouissive et gratifiante, parfois bouleversante de par la beauté de ses arrangements et souvent renversante de par son évidente maîtrise technique et sonore et de par la qualité pure de ses compositions. Tandis que la voix de Faris Badwan plane éternellement dans nos tympans encore émoustillés, force est de constater que le quintet a réussi à proposer un cinquième album impressionnant, fort de ses origines et pertinent voire transcendant dans ses nouveautés. L’un des immanquables disques de la rentrée est là.

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Tracklist

Hologram

Press Enter To Exit

Machine

Ghost

Point of No Reply

Weighed Down

Gathering

World Below

It’s a Good Life

Something To Remember Me By

Nos morceaux préférés: Hologram, Machine, Ghost, World Below, Something To Remember Me By

La note: 9/10

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