Autobahn – The Moral Crossing

Les cinq compères d’Autobahn sont de retour avec un second album, deux ans après le mitigé Dissemble. Ils nous prouvent cette fois leur maturité tout en explorant de nouvelles sonorités, ce qui manquait à leur premier effort.

Rouge, comme le quartier de Leeds où ce second album a été enregistré. Rouge, comme le papillon qui se détache de la pochette de l’album. Rouge enfin, comme la violence qui se dégage de ces 10 morceaux, énervés et directs. The Moral Crossing, c’est 45 minutes d’immersion dans l’univers sombre et brutal du groupe, qui se veut également mélancolique par moments.

Tout commence par une intro qui claque : Prologue. Un son garage bien construit, des guitares saturées, une batterie qui n’est pas non plus en reste : le morceau nous tient en haleine, annonçant un album prometteur. Et ce n’est pas trompeur, The Moral Crossing se révélant un solide album tout au long de l’écoute. L’intensité est de mise, notamment avec des morceaux comme Orbituary ou Execution/Rise qui laissent Craig Johnson clamer ses messages avec sa voix de leader.

Mais la surprise de cet album, c’est bien l’utilisation de nouveaux instruments. Ainsi, l’électronique trouve parfaitement sa place sur Future, y instaurant une ambiance répétitive qui n’en est que plus addictive, Craig Johnson cachant d’ailleurs ici sa voix sous les couches instrumentales. Dans un autre genre, c’est aussi le duo violon/violoncelle qui fait son apparition, apportant une douceur bienvenue à The Moral Crossing et Torment, deux des vraies réussites de l’album.

Côté ballades, Autobahn s’essaye à l’exercice avec quelques morceaux plus doux, mais qui finissent toujours par être gangrénés par l’énergie presque hargneuse du groupe, comme Low/High ou Fallen. Fallen d’ailleurs, sur laquelle la voix basse de Craig Johnson vient contraster avec les guitares cette-fois non-saturées ainsi que les cordes. Craig, en fait, ne chante pas tellement. Il déclame, voir parle tout simplement (Creation). Il cède également la place à une voix française sur le titre Torment, qui, tout comme lui, déclame son texte, poème spleenesque à souhait : « Le monde autour de toi / Semble fracturé d’une manière / Sans un regard à l’insatisfaction / Si beau mais plein de douleurs (…) »

The Moral Crossing, c’est donc l’album qu’il fallait à Autobahn pour s’affirmer. Le quintet a sur ce coup tenu son pari, délivrant un album frappant par sa maturité.

Tracklisting :

Prologue

Orbituary

Future

The Moral Crossing

Torment

Low / High

Execution / Rise

Creation 

Fallen

Vessel

Nos morceaux favoris : Prologue, Future, The Moral Crossing

La note : 8/10

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