To Kill A King – Spiritual Dark Age

Le nouvel album de To Kill A King est à bien des égards surprenant mais ils prouvent qu’ils savent se renouveler sans pour autant oublier les bases de leur groupe.

Troisième album de la formation britannique, Spiritual Dark Age a mis du temps à venir. Son prédécesseur est en effet sorti en 2015. Nous voilà en 2018 et To Kill A King, après tournées et repos, reprennent du service et nous livrent avec plaisir ce troisième album.

L’album s’ouvre de la plus belle des manières avec la voix si apaisante et agréable de Ralph Pelleymounter. Intitulée Spiritual Dark Age, cette chanson d’ouverture est une belle introduction, étant à la fois un single taillé pour les radios et un titre présentant la « patte » To Kill A King avec notamment une forte présence de la guitare acoustique. Le titre regorge d’énergie et ne peut ne nous donner que l’envie d’écouter la suite. Et là, première surprise : l’ambiance change totalement ! L’énergie reste présente mais le titre suivant, The Unspeakables Crimes Of Peter Popoff, est des plus inattendus. Le début aurait presque des airs de Red Hot Chili Peppers. Un rythme rapide, notamment dans le chant, une guitare et une basse beaucoup plus pesantes et fortes, si bien qu’on ne sait plus vraiment si on écoute To Kill A King. Et après une écoute entière de l’album, on réalise que ce titre est le point noir de l’album tant il se détache des autres pistes.

Et sur le troisième titre, c’est une ambiance proche du premier titre qui revient. Ce n’est pas la qualité des chansons qui dérange mais plutôt leur articulation tant elle surprend et agresse. Heureusement, entre les troisième et quatrième morceaux, cette surprise ne se répète pas. De plus, Cherry Blossom Falls s’avère être un agréable morceau qui représente assez fidèlement l’univers de To Kill A King : une douce mélodie, une guitare acoustique, une percussion simple et discrète et bien sûr, la pièce maîtresse : la voix de Ralph Pelleymounter. En 2015, on comparait sa voix à celle de Dan Reynolds. Force est de constater que la comparaison tient toujours et cette voix, toujours si profonde et accrocheuse, continue de faire l’une des forces du groupe.

En fait, le premier titre de l’album dévoilé par la formation était The Good Old Days et sans doute annonçait-il déjà la couleur. Sur ce single, avec la timide présence d’une guitare acoustique, on découvrait en effet une omniprésence de claviers qui, si elle n’est pas propre à l’ensemble de l’album, caractérise certains titres de l’opus tels que I Used To Work Here, Perhaps You Did Too? et c’est en cela que To Kill A King surprend car il mélange en permanence, le long de l’œuvre, les deux types de chansons : celles à dominante folk et celles à dominante de synthés. Mais si l’on devait faire une sorte de balance, elle pencherait en faveur des titres folk-rock, genre qui demeure le domaine de prédilection de la formation de Leeds. Peut-être est-ce parce qu’ils paraissent plus authentiques, comme la magnifique The One With The Jackals, qui, en comparaison avec le morceau qui la précède, The Good Old Days, nous touche directement et simplement avec un guitare-voix passionné. Et une fois de plus, l’articulation est saisissante. Surtout que ce moment de douceur est suivi par un titre beaucoup plus rapide et électronique : I Used To Work Here, Perhaps You Did Too? Ce titre n’est pas sans nous rappeler l’énergie monstre et l’identité de Kasabian sur certains singles mais on ne s’attend pas à entendre ça ici. Sa courte durée (2:36) renforce d’ailleurs ce sentiment de rapidité et d’énergie.

La fin de l’album se stabilise autour de deux morceaux assez cohérents et similaires, construits autour d’un refrain entraînant (My God & Your God, Bar Fights) et, à l’instar de la première piste, clôturent de façon énergique un opus réussi mais parfois incohérent. To Kill A King nous disent au revoir avec une dernière piste, émouvante à souhait, intitulée And Yet où une fois de plus, la voix de son leader nous accroche instantanément. Et d’un coup, sans que l’on s’y attende, cette dernière piste résume parfaitement l’impression laissée par To Kill A King sur Spiritual Dark Age puisqu’à la moitié du titre, l’atmosphère mélancolique, presque triste, laisse place à une timide mélodie faite au clavier qui, il faut le signaler, n’est pas pour autant superflue et reste calme, donc dans la lignée du début du titre. Heureusement.

Ce que l’on peut dire pour résumer l’écoute de cet album est qu’il est de qualité, indéniablement. Il est instantanément entraînant et attractif, ce qui fait sa force. Le quintet a tenté de sortir de la formule folk-rock qui le caractérisait sur son dernier album éponyme pour proposer des titres un peu plus surprenants à l’image de The Unspeakables Crimes Of Peter Popoff. L’articulation et l’enchaînement de certains titres pose problème mais cela ne remet absolument pas en cause la qualité des chansons prises une à une. Spiritual Dark Age est un album accessible et qui peut mener To Kill A King à plus de notoriété qu’ils mériteraient.

Tracklist :

Spiritual Dark Age
The Unspeakables Crimes Of Peter Popoff
Compassion Is A German Word
Cherry Blossom Falls
No More Love Song
Oh Joy
The Good Old Days
The One With The Jackals
I Used To Work Here, Perhaps You Did Too?
My God & Your God
Bar Fights
And Yet…

LA NOTE : 7/10

Nos titres favoris : Spiritual Dark Age, Cherry Blossom Falls, The One With The Jackals, My God & Your God

 

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