Editors – Violence

Après un mitigé In Dreams, Editors reviennent avec un Violence sombre et puissant. Que vaut cette nouvelle galette? Écoute et critique.

3 ans se sont écoulés depuis l’ambivalente réception d’In Dreams, 5ème effort d’Editors. L’attente aura été donc parfaitement gérée afin de lâcher dans la nature Violence (ou VI OLENCE pour les fans les plus puristes), 6ème effort d’un groupe résolument destiné à aller de l’avant.

Car l’origine du projet pointait malicieusement à une direction plus énervée: Violence est ainsi chapeauté par Benjamin John Power, mieux connu sous le nom de Blanck Mass, moitié de Fuck Buttons. A la croisée de ces deux univers opposés émerge donc une œuvre conservant le meilleur des deux parties pour apporter un vent de fraîcheur à la touche Editors.


Ainsi, jamais le quintet n’aura jamais sonné aussi ample et puissant. Que ce soit dans le radiophonique single Magazine au post-refrain heavy ou dans le récent Hallelujah (So Low) au surpuissant refrain, la formation a élargi l’ampleur de sa production, capable de résonner aisément dans de gigantesques stades; sans cependant en emprunter les insupportables gimmicks.

Les instants éclatants sont donc légions sur ce Violence: le titre éponyme, électronique, constamment sous tension et évoluant en ballet frénétique d’une imparable noirceur dans sa conclusion; Nothingness, partageant la même noirceur sans négliger la beauté de sa mélodie et son refrain dansant; et évidemment le fabuleux Counting Spooks, se transformant à mi-parcours pour filer les plus gros frissons de cette galette.

Si Violence n’atteint jamais l’intensité de son titre, il en adopte cependant fréquemment les couleurs; à ce titre, la déchirante ballade No Sound but the Wind, débarrassée d’artifices électroniques, se révèle terrassant. Le seul véritable moment de félicité se révèle être Darkness at the Door, d’une fiévreuse évidence, propulsant Violence vers les astres.

Ce 6ème effort n’est cependant pas exempt de quelques légers faux pas, malheureusement placés à ses extrémités; ainsi, Cold, malgré un couplet aux violons catchy et une guitare post-rock bienvenue, peine à décoller; même constat pour la conclusion Belong, tirant malheureusement en longueur sans atteindre les sommets précédemment tutoyés.

Avec seulement 9 titres au compteur, Editors proposent avec Violence un opus extrêmement resserré et tenu, laissant libre champ à diverses explorations et expérimentations, réussies et bienvenues, mais rendant également les temps faibles de la galette bien plus préjudiciables. Heureusement, le quintet parvient à se démarquer de remarquable façon et propose un disque audacieux, puissant et rafraîchissant, jonglant sans cesse entre les ténèbres et la lumière. Pas loin du tour de force.

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Tracklist

 

Cold

Hallelujah (So Low)

Violence

Darkness at the Door

Nothingness

Magazine

No Sound but the Wind

Counting Spooks

Belong

 

Nos titres préférés: Hallelujah (So Low), Violence, Darkness at the Door, No Sound but the Wind, Counting Spooks

 

La note: 8/10

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