[London Live] Gwenno, l’étoile galloise brille au Social

En plein cœur de la capitale britannique, The Social nous a proposé une soirée féminine où Gwenno a assuré la tête d’affiche avec brio.

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The Social est le premier des quatre bars ouverts et détenus par le label indépendant Heavenly Records (TOY, Temples, The Wytches…) où se déroule de nombreux concerts de qualité chaque soir. Située près d’Oxford Circus en plein centre de Londres, la salle nous accueille en ce mercredi soir où nous allons assister aux shows de Rosa Brook, de Tender Prey et de Gwenno. Soirée où les femmes sont donc à l’honneur ce qui est bien trop rare dans le milieu artistique – et pas que d’ailleurs.

La soirée débute avec Rosa Brook qui nous offre une demi-heure de dreamy-electro sautillante. La jeune femme libère un set plein d’énergie spontané avant de laisser se place aux artistes suivants.
Tender Prey, aka Laura Bryon, prend le relais accompagné de son bassiste et son batteur. Alors qu’elle se sent comme un cornichon – pour reprendre ses mots – dans une soirée à dominante électro, Tender Prey délivre fougueusement un son garage et néo-punk agrémenté de sonorités blues tout à fait délicieuses. Basée sur Cardiff, Tender Prey a publié son album Organ Calzone le 11 mai dernier chez Bird Records (Emma Tricca).

 

C’est un peu nerveuse que Gwenno Saunders monte sur la scène du Social ce 20 mai où elle donne son premier concert hors Pays de Galles en headline. Un écran est installé derrière elle, projette son ombre et des images pendant tout le show. Alors que le public est particulièrement impoli ce soir en parlant pendant les performances des artistes, Gwenno réussit à les faire taire en un clin d’œil. L’ex-Pipettes nous entraîne dans un univers de clones, de machines, de révolution patriarcale. Loin d’un registre midinette, c’est avec un set politico-sociologique engagé que la voix haute et atmosphérique de Gwenno agit comme un instrument additionnel au sein d’une électro-psyché envoûtante. Dans ce set on retrouve la punchy Patriarchaeth, titre phare de son album, où l’écran diffuse de images dédoublées d’un monde manufacturier peuvant nous faire penser à une matrice schématisée. Elle enchaîne avec la douce ballade aérienne Calon Peiriant avant de continuer sa révolution avec Chwyldro. La Galloise nous annonce qu’il est temps de danser avec la pétillante Fratolish Hiang Perspeshki – dont le titre ne veut absolument rien nous explique l’artiste – malheureusement le public est trop mou pour se remuer ce qui est fort triste…
Malheureusement les 30 minutes qui lui sont attribuées sont déjà écoulées et Gwenno doit clôturer son show et elle le fait avec une touche poétique grâce au titre Amser, unique chanson en Cornique (langue des Cornouailles donc) se trouvant sur son album Y Dydd Olaf.  On se laisse ainsi rêver face au temps qui passe pendant encore quelques minutes.

Gwenno Saunders sait allier une langue minoritaire à une pop électro avant-gardiste qui promet ainsi de voir briller encore un moment le Gallois de façon bien vivante et moderne ! Derrière une musique féerique se cache des textes féministes et engagés que Gwenno a su exposer en live avec virtuosité.

Ce même soir, Gwenno nous a accordé une interview que vous pourrez lire sur notre site très prochainement.

 

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