Review : Mumford & Sons – Wilder Mind

Troisième album studio des Mumford & Sons, Wilder Mind est une merveilleuse surprise plus rock que folk.

 

Il faut savoir évoluer. Parce qu’aujourd’hui, les groupes de rock ne savent pas évoluer, innover. C’est le postulat favori des frustrés adeptes du « c’était mieux avant ». Bref, ça se répète, ça ressuscite, et parfois, le temps d’un ou deux albums, on croit tenir une merveille de demain. Mumford & Sons, rapidement échappés de la scène néo-folk londonienne à la fin des années 2000, est de ces groupes. Après deux opus, donc le fabuleux et très acclamé Babel en guise de deuxième essai, ceux qui ont été érigés comme les rois du folk du XXIe siècle ont décidé de changer du tout au tout. Haters gonna hate. Ou pas.

Car Wilder Mind est surprise. Une vraie bonne surprise. Les premiers extraits de ce troisième effort studio ont désarmé pas mal de fans de la première heure. Exit le banjo, exit la contrebasse, l’accordéon sifflant, et place aux guitares électriques à souhait et distorsions massives. Exit également Markus Dravs, producteur d’Arcade Fire et homme de l’ombre des deux premiers opus de M&S, et bienvenue à James Ford, aka le producteur d’Arctic Monkeys (Favourite Worst Nightmare et AM, c’est lui), Klaxons ou de Florence & The Machine. Et c’est tout un groupe qui se dit murir, change son approche dans l’écriture d’une musique, l’enregistrement.

 

 

On s’essayera bien aux comparaisons, alors qu’on vous voit arriver avec votre hashtag #bringbackthebanjo. Si on reconnaît bien du Coldplay pop-rock du début des années 2000 qui aurait forniqué avec du Bruce Springsteen so eighties, Mumford & Sons va au-delà des clichés. Leur rock, plus racé, paraît assez commun au premier abord, mais il va vite prendre aux tripes, et le brio de Mumford à la composition et au songwriting, va faire la différence. Il faut donc trouver le juste milieu entre Wilder Mind, avec son sens de la mélodie aiguisé, les guitares ronflantes d’un The Wolf prêt à transcender les foules, et Just Smoke qui voit justement ravivées les flammes folk de Sigh No More, tout comme Broad-Shouldered Beats.

 

 

En ouvrant cet opus sur Tompkins Square Park, Mumford & Sons offre une introduction sans équivoque. Believe, suite logique, tant la mélodie que les rythmes, ne laisse guère plus de choix à l’auditeur dans le virage entamé. Avec ou sans lui, Mumford & Sons impose avec une certaine vista son renouveau. « I don’t even know if I believe », nous chante alors Marcus Mumford, en quête d’assurance. Il va la trouver dans les pistes qui suivront. Le rock sauvage The Wolf a quelque chose d’irrésistiblement attirant, de même qu’on se laisse enivrer par la douceur de Monster, porter par les mélodies parfaites de Snake Eyes ou de Ditmas. On frise même le climax sur le combo Only Love (si romanesque) et cette merveille de chapitre final qu’est Hot Gates, parfaite conclusion. Au bout de plusieurs écoutes, ce rock folk si désarmant finit par accrocher et séduire. Reste plus qu’à juger de l’intégration parfaite de ces morceaux au cœur d’une setlist qui reprendra anciens titres croisés avec ceux de la nouvelle génération.

 

LA NOTE : 8,5 / 10

 

Tracklist :

Tompkins Square Park
Believe
The Wolf
Wilder Mind
Just Smoke
Monster
Snake Eyes
Broad-Shouldered Beasts
Cold Arms
Ditmas
Only Love
Hot Gates

 

Nos morceaux favoris : Hot Gates, Snake Eyes, The Wolf, Monster

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