31 Août AlunaGeorge : C’est quoi le R’n’B futuriste ?
Le R’n’B futuriste a son album référence. Que vaut-il au juste ?
Formé en 2009 au détour d’une histoire de remixe de George Reid (le musicien) de l’ancien groupe d’Aluna (la voix), AlunaGeorge est l’une des sensations de l’année 2012. Une découverte r’n’b tout droit venue de Londres, là où en général le genre dans son registre mainstream devient vite un ersatz de la pop du pauvre. Ce n’est donc pas là-bas que l’amateur ira chercher ses perles. Mais voilà, AlunaGeorge change la donne. Avec tout le bien qu’on en a pensé, on avait hâte de voir ce que le premier album, Body Music, allait donner.
Composé de quatorze morceaux (dont une bonus track), Body Music est un étonnant objet, relativement linéaire et en même temps terriblement sensuel. La réussite revient en apparence à Aluna et sa superbe voix parfaitement mariée à quelques refrains entêtants. Mais Body Music confirme surtout qu’AlunaGeorge s’écoute au détour d’un single passé sur les ondes, mais ne tient pas sur l’exercice que représente un album. Peut-être trop long par rapport à ce qui se fait, on se perd dans ce Body Music.
On en ressort quelques fulgurances musicales, prétendantes à l’étiquette de tubes FM (sont concernés des You Know You Love It, Attracting Files, Kaleidoscope Love, Lost & Found), sans quoi le reste est relativement inégal ou lassant. Outlines avait débuté l’album en amenant la douceur enivrante de la voix d’Aluna, mais très vite la tentation de la platine et effets électroniques comme sur Your Drums, Your Love, se fait sentir. On goûte à de nombreuses références rétro, venues des nineties comme sur Diver ou Bad Idea. Trop souvent hélas, l’efficacité de nombreux titres tels que Superstar, Best Be Believing ou Attracting Files repose sur le refrain, plus tapageur que certains couplets insipides.
Musicalement, on essaye un peu tout grâce à une palette de sons plutôt variée pour George Reid, à l’instar de Just A Touch qui rompt avec les beats lancinants et discrets de Friends To Lovers. Sur la fin de l’opus, c’est clairement la langueur d’un rythm’n’blues coulant qui prend le dessus, que la bonus track This Is How We Do It vient troubler.
Sur une édition spéciale où figurent également cinq titres supplémentaires, on comprend mieux les limites créatives d’AlunaGeorge et les capacités à séduire sur l’intégralité d’une œuvre, plus que sur un single ici et là. C’est désespérément mou, sans inspiration, comme une sorte de provocation à l’auditeur qui serait bien tenté de passer le doigt sur la touche pause et de passer à autre chose.
LA NOTE : 5,5 / 10
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