13 Nov Sting – 57th & 9th
Le chanteur de The Police revient avec son douzième album solo et renoue avec le rock pour la première fois depuis plus de dix ans.
En novembre 2016, on parlera beaucoup de Sting. Il aura tout d’abord l’honneur de redonner vie à la salle du Bataclan, un an après les attentats, lors du concert de réouverture le 12 novembre. Ce concert, outre un émouvant hommage aux victimes et une ode à la vie, constituera également une occasion de découvrir en live les chansons de son tout nouvel opus, curieusement nommé 57th & 9th. Cet album marque un retour aux sources pour le bassiste puisqu’il renoue avec le soft rock légendaire qu’on lui connaît et rappelle énormément les créations de Police. Il suffit d’écouter le tout premier extrait du disque, nommé I can’t Stop Thinking about You pour s’en convaincre. Les premières notes de guitare exécutées par le fidèle guitariste de Sting, Dominic Miller, rappelle un Andy Summers à l’apogée de Police. On était en effet plus beaucoup habitués à cette énergie, à une musique simple et directe de la part de Sting.
C’est vrai que depuis plus de dix ans, le chanteur a multiplié les projets (dont la re-formation de son groupe légendaire en 2007) et s’est un peu éloigné du rock qu’on lui connaît. Son dernier album de rock, Sacred Love, datait de 2003 et, par la suite, Sting s’est plongé dans la musique de la Renaissance, troquant sa basse pour un luth en 2006. Son dernier album en date, The Last Ship (2013), était un album-concept basé sur sa ville natale de Newcastle mais on était ici plus proche du Storytelling plutôt que d’un réel album rock.
Les sonorités de son nouvel album ont donc pu surprendre, mais dans un sens positif. Il est vrai qu’on sent depuis quelques années une volonté de Sting de retourner à l’essentiel. Rappelons que sa tournée entamée en 2011 était nommée « Back To Bass », après une tournée magistrale accompagné d’un orchestre symphonique. Dans ce nouvel opus, on ressent qu’à 65 ans Sting prend toujours autant plaisir à jouer qu’à 20 ans. Sa voix est toujours rayonnante, toujours haut perchée, car l’homme n’a jamais été un adepte des folies de rock star.
On rentre directement dans le bain avec I can’t Stop Thinking about You, évoqué précédemment, un titre rock et énergique qu’on savoure tant le Sting des années Police nous avait manqué. On peut distinguer sur la globalité du disque qu’on est ici entre titres énergiques à l’image du premier single (Petrol Head, 50.000) et des ballades pop (One Fine Day, If you can’t love me) voire acoustiques – rappelant les travaux plus récents de l’artiste – comme Heading South On The Great North Road.
On ne vous apprendra rien en rappelant que Sting est un artiste engagé (on l’avait vu notamment soutenir Amnesty International dans les années 80) mais ici le chanteur a été ému par la cause des migrants. Et cela se ressent sur un titre de l’album, il s’agit de Inshallah. Le percussionniste Rhanni Krija y apporte un côté oriental de circonstance, rappelant les arrangements du célèbre Desert Rose de 1999, même si ces sonorités semblent ici relativement discrètes.
Le seul reproche qu’on pourra invoquer à l’égard de Sting reste une certaine impression de déjà-vu sur certains titres. En effet, si on évoquait au départ un retour au sources et aux sonorités de Police, certains titres peuvent paraître comme des remakes de son ancien groupe. I can’t Stop thinking about you ne rappelle-t-il pas Truth Hits Everybody ? De même, Petrol Head ne sonne-t-il pas comme Demolition Man ?
Enfin, on regrettera que Pretty Young Soldier, pour son côté Storytelling et ainsi plus difficile d’accès, semble un peu en retrait du reste du disque.
Cela reste certes subjectif et il reviendra à chaque fan de se faire sa propre opinion. Sting reste avant tout un des compositeurs les plus prolifiques du rock anglais qui parvient toujours à son âge, grâce à un style intemporel, à nous faire vibrer. On peut parier que ce nouvel album sera un plaisir à jouer en live.
Tracklist :
I Can’t Stop Thinking About You
Fifty Thousand
Down, Down, Down
One Fine Day
Pretty Young Soldier
Petrol Head
Heading South On The Great North Road
f You Can’t Love Me
Inshallah
The Empty Chair
On a aimé : I can’t Stop thinking about You , Down, down, down , Inshallah
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