20 Jan The Proper Ornaments – Foxhole
Le quatuor londonien réapparait avec sa musique inspirée de l’époque hippie et du mouvement de la contre-culture. Depuis leur précédent opus Wooden Head, trois années se sont écoulées durant lesquelles James Hoare en profita pour travailler avec Ultimate Painting et Max Oscarnold, l’autre principal protagoniste, rejoignit Toy. Avec Foxhole, les quatre activistes de The Proper Ornaments opèrent un nouveau revival de la fin des années 60s. Simple effet de style ou inspirations véritablement revendicatrices…que vaut donc leur dernier effort ?
Derrière ce nom, se cache un quartet plutôt discret, mais mordu d’une ère insouciante et révolue. Un peu comme les effets de la madeleine de Proust, leur musique possède le don de faire ressurgir des réminiscences d’un passé lointain. Cet essai ne déroge pas à la règle et à son écoute, un pêle-mêle d’influences notables refait surface, allant de The Velvet Underground à l’album blanc des Beatles.
D’ailleurs, l’introduction Back Pages plante instantanément le décor. Ecrite autour d’un refrain simple à la guitare acoustique, le chant apaisant des anglais rappelle les harmonies vocales de The Byrds. Cette chanson ouvre le livre d’antan et nous propulse 5 décennies en arrière. La mélancolie est présente et elle ne nous quittera pas durant ces 37 minutes parfaitement cohérentes.
Les distorsions présentes sur Wooden Head, l’album du début, se sont estompées pour laisser la place à des mélodies assagies aux subtils détails musicaux. Ainsi, Just A Dream se distingue avec une ambiance langoureuse et dépressive ; des morceaux dans la pure tradition de la pop psyché se démarquent comme 1969 avec son orgue brumeux ou le solo de guitare final de The Frozen Stare.
Si Bridge By A Tunnel pourrait être un clin d’œil à Stoned & Dethroned de The Jesus and Mary Chain ; c’est l’ombre de John Lennon et de son piano qui plane au-dessus du très beau Memories. D’ailleurs, l’omniprésence de cet instrument aide à calmer les ardeurs comme pour mieux accentuer le tempo lent du disque.
Malgré l’impression nonchalante dégagée par ces ballades dépourvues de toutes fioritures, Foxhole reflète la vision d’un groupe plutôt pessimiste, nostalgique d’une meilleure époque avec When We Were Young ou de la connexion au delà de la mort sur Cremated (Blown Away).
Finalement, la formation exprime au travers de ces pop-songs soignées, une certaine contestation du temps présent, un peu comme ses aînés d’autrefois. D’ailleurs, le titre de l’album, issu de Jeremy’s Song, fait référence aux horreurs claustrophobes de la guerre.
En soi, le nouvel effort de The Proper Ornaments révèle une certaine maturité dans les compositions et les arrangements. Cependant, par manque de relief comparativement à leurs idoles de toujours, les quatre musiciens ont du mal à surprendre ou plus exactement à imposer leurs productions. De nos jours où la musique se consomme rapidement au travers des plateformes de streaming, il est fort à parier que ce nouveau disque de The Proper Ornaments passe inaperçu pour deux raisons principales.
D’une part, l’absence d’un hymne fort porte atteinte à cet ensemble cohérent et d’autre part, un brin de perspicacité est nécessaire pour apprécier leur travail léché, bien que non révolutionnaire, à sa juste valeur. A défaut, Foxhole permet de se remémorer un bon moment musical avant de passer à autre chose. Agréable mais oubliable, dommage…
Tracklisting :
Back Pages
Cremated (Blown Away)
Memories
Just A Dream
1969
The Frozen Stare
Jeremy’s Song
When We Were Young
Bridge By A Tunnel
I Know You Know
The Devils
Nos morceaux favoris :
Cremated (Blown Away), Memories, 1969, Bridge By A Tunnel
La Note : 7/10
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