Ten Fé fait peau neuve et revient avec leur premier album depuis leur single Time en 2013 : un retour pompeux et définitivement réussi. 

La sortie de ce premier album nous montre que le duo londonien s’est trouvé ; entre le shoegaze et la dream pop, il s’est forgé sa propre matière musicale en puisant dans diverses influences. Bien qu’originaire de Londres, le groupe a enregistré leur nouvel album, Hit the Light, quelque part dans l’obscurité des rues hivernales de Berlin.

Hit The Light est une palette de titres pop lumineux, doucement psychédélique, mais sans excès. Les touches de synthé viennent gentiment rythmer des arrangements légers, qui semblent presque tout droit sortis de la scène pop britannique de la fin des années 80. Dès les premières notes de l’album, on se laisse volontiers guider, et presque emporter, par des cordes majestueuses, des guitares aux sonorités célestes et des percussions teintées d’electro. Dès l’ouverture de l’album, avec le titre Overflow, on s’avance dans l’univers du duo, à mesure que le volume augmente et que la musique se fond dans la voix à la fois lointaine et claire du chanteur, accompagnée de lignes de synthé technicolor s’enchaînant l’une autour de l’autre.

Ce sont précisément les voix du duo, Ben Moorhouse et Leo Duncan, qui sont la pièce maîtresse de leur œuvre musicale, tandis que les instruments produisent sans faille une puissante étoffe sonore, liant les chansons dans un tout cohérent. L’album semble être peint en clair-obscur tant le duo semble jouer avec la luminosité, en passant de l’obscurité à la lumière, d’abord en nous plongeant dans une ambiance tamisée avec Elodie, où de timides percussions viennent ouvrir le titre, tandis que le chœur semble respecter l’intimité imposée par la voix. Mais l’instrumentation, avec Twist Your Arm, gonfle et éclate comme si les rideaux des fenêtres de cette chambre tamisée avaient été soudainement ouverts avec énergie, avec des guitares plus agitées et des voix plus ferventes.

Il y a assurément des variations pop dans cet album, tout ne résonne pas de la même manière dans nos oreilles, mais Ten Fé – anciennement Fé, qui a changé son nom en expliquant qu’il reflète mieux leur accomplissement musical et leur renouveau artistique -, ne semble pas réellement créer du nouveau, peut-être en raison de ces sonorités trop familières et du florilège d’influences qui semble imprégner l’album. Des airs de The War on Drugs, Primal Scream, et d’autres artistes pop des années 80 se retrouvent dans l’album, donnant cette impression que le duo a passé de longues heures à contempler les mêmes tableaux avant de produire son œuvre.

En un mot, Hit The Light est définitivement une agréable œuvre que nous offre à entendre Ten Fé, avec des titres assurément pop que l’on retrouverait bien dans un festival d’été, bière à la main, avec une ambiance nostalgique des années 80.