Cabbage – Nihilistic Glamour Shots

Si le rock actuel peut sembler en manque de piquant et de subversion ces temps-ci, Cabbage viennent donner un sacré coup de pied dans la fourmilière cette semaine avec la sortie de leur premier opus au titre aussi intrigant qu’accrocheur Nihilistic Glamour Shots. Après la publication d’une compile de EPs (Young, Dumb and Full Of… qui avait attiré notre attention grâce à des tubes implacables) l’an passé, des rumeurs et accusations plutôt limites à l’encontre du frontman Lee Broadbent et une série de concerts bruts et enflammés, le quintet débarqué de Manchester mérite-t-il notre oreille attentive? Indéniablement oui.

Capuches sombres et rassemblement au coté d’une croix satanique ou l’illustration choisie pour ce recueil de douze morceaux injectés par ces Nihilistic Glamour Shots donne le ton. La messe noire s’ouvre sur un Preach To The Converted inquiétant et malicieux, une vraie petite bombe de deux minutes trente. Et tandis que les fantômes de Joy Division et des Cramps sont invoqués sur Molotov Alcopop, Reptiles State Funeral et Celebration Of a Disease, Cabbage distillent leur vision apocalyptique du monde et l’actualité passée au vitriol fait mouche sur d’autres compositions telles que Arms of Pleonexia (« How long till we take responsibily? » scandent-ils sur cette dernière) et Gibraltar Ape. On relâche un peu la pression frénétique sur Exhibit A qui nous prouve que les lascars gèrent aussi plutôt bien les balades. Car si la musique de Cabbage peut paraître de prime abord abstraite et brouillon, une oreille avertie n’aura pas laissé passer une vraie musicalité et des arrangements au cordeau (Perdurabo, le final imbattable de près de 7 minutes Subhuman 2.0).

Leur étrangement addictif punk-rock infusé de riffs lugubres se prête parfaitement à leur plume engagée et enragée qui tacle tout à la fois les financements gouvernementaux douteux dans les guerres, la culture mainstream, prône le socialisme, évoque le réchauffement climatique et son manque de solutions entre autres. On aurait presque mis la main sur la soundtrack du Dismaland de Banksy (l’ersatz terrifiant du parc Disneyland créé par l’artiste de rue britannique il y a plusieurs mois).

L’écoute de Nihilistic Glamour Shots instaure une ambiance dérangeante et ne laisse pas indemne. Un album qui hante et soulève questionnements en tous genres, comme le bon punk d’antan a su si bien le faire. Intrigant, troublant et flippant ce premier album l’est sans conteste et la seule chose à faire semblerait, à défaut de prendre les armes, d’accepter notre sort…

Tracklisting:

Preach to the Converted

Arms of Pleonexia

Molotov Alcopop

Disinfect Us

Postmodernist Caligula

Exhibit A

Celebration of a Disease

Perdurabo

Gibraltar Ape

Obligatory Castration

Reptiles State Funeral

Subhuman 2.0

Nos morceaux favoris: Arms of Pleonexia, Gibraltar Ape, Subhuman 2.0, Postmodernist Caligula

LA NOTE: 7/10

 

 

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