03 Oct Heymoonshaker – Noir
Trois ans après le fait de bric et de b-rock Shakerism, le duo de blues/beatbox Heymoonshaker revient avec un 2e opus à la production plus ambitieuse.
Derrière Heymoonshaker, deux complices que le destin a fait se rencontrer sur les terres néo-zélandaises, eux qui avaient fuit leur Angleterre pour finalement y revenir avec un fruit inattendu : un duo. D’un côté, Andrew Balcon, voix de bluesman aux complaintes écorchées et aux riffs saillants, de l’autre Dave Crowe, maestro du beatbox, faiseurs de sons, alien aux diatribes sonores fédératrices. Ils ne pouvaient que se rencontrer pour ne former qu’un.
En 2012, après avoir fait leurs dents dans le plus difficile des lieux pour capter le public (la rue), voyant le buzz monté les concerts défilant, ils décident d’enregistrer un album avec les moyens du bord. Cette autoproduction, qui ne verra jamais le jour dans les bacs mais qui se vendra à la sortie des salles et clubs où le duo performe, permet à Heymoonshaker de gravir les échelons à une vitesse folle (160 concerts donnés en 2014). Juin 2015, avec les esquisses de morceaux joués et écrits ici ou là, le tandem décide d’enregistrer un deuxième album via Dify Records. Noir sera enregistré en France par Joachim Olaya (Aufgang, Bachar Khalife…) en l’espace de quelques jours.
Il n’aura pas fallu attendre longtemps avant de se délecter de ce deuxième effort. Le résultat est aussi désarçonnant que séduisant. D’un côté, la sensation d’avoir un album plus produit, ce qui n’est pas représentatif de ce que Heymoonshaker nous a montré, notamment sur scène, et de l’autre, un album brut, élégant. Ce dernier débute avec Find Myself A Home, titre hautement autobiographique où la voix écorchée de Balcon éclipse les élucubrations vocales de Crowe. Un titre qui va donner un avant-goût de ce qui attend l’auditeur : le beatbox en retrait, prêt à surgir, le blues rock plus omniprésent que jamais.
Effet secondaire d’une production plus ambitieuse, l’apparition d’autres instruments. Les cordes, avec les violons, viennent renforcer la belle rythmique de l’excellent Feel Love, alors qu’elles ajoutent de la mélancolie à un Take The Reins viscéral et efficace. On aime ou on aime pas. En contraste, le duo servira un langoureux et lunaire Amandine ou bien des gimmicks ragga avec Stoned. Habité par sa dimension empirique – Streets of England, ses désillusions comme sa beauté, sublimé par un superbe riff en guise de pont – et traversé de rythmiques aguicheuses – Coz I Luv U – Noir s’en remet à la sensualité d’une voix rocailleuse, à sa viscéralité (MF45), et donc à un Andrew Balcon dont la voix habite les 12 morceaux d’un album où Dave Crowe nous semble, hélas, bien trop en retrait. Noir se conclut dans une ambiance digne de Sons of Anarchy avec Heavy Grip. Pour nous et ceux restant sur leur faim, il restera l’assurance qu’en live, la donne sera différente. Car là, on ne peut pas tricher.
Tracklist :
01 – Find Myself a Home
02 – Feel Love
03 – Take the Reins
04 – Best of My Love
05 – Amandine
06 – Streets of England
07 – MF45
08 – Stoned
09 – Lazy Eye
10 – Wheels in Motion
11 – Coz 1 Luv U
12 – Heavy Grip
Nos morceaux préférés : Feel Love, Streets of England, Coz I Luv U
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