Review : Drenge – Undertow

Le duo Drenge combine ses mélodies amères et son énergie démesurée dans son nouvel opus Undertow qui sonne comme une road trip nocturne.

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La nuit, les guitares se réveillent et lentement, se lèvent et bruissent de sons bien sauvages qui deviennent soudain saturés. La nuit des morts vivants? Non la fin d’un voyage nocturne, les phares encore allumés de Drenge dans l’Introduction de son nouvel album Undertow. Le nouvel opus du duo masculin sonne en effet comme un thriller auquel il faut se préparer comme à une virée musicale bien noisy. La ballade a t–elle eu lieu à pied? Running Wild est tout sauf acoustique et assène aux oreilles des auditeurs accords de guitares, crescendos dramatiques et batteries tonitruantes. De ce chaos formidable s’échappent quelques petits solos de guitares délicieux et envoûtants mais point gras. Car Drenge est bien connu  pour sa main un peu lourde sur la guitare. Là, pas de pop suave  mais une production bien propre et carrée. Dans cette bataille sonore, la voix claire de Eoin Loveless, pas métaleuse ou forte comme ses comparses des Amazing Snakeheads ou des feu Wytches apparaît comme un roc mais la puissance des deux frères est fortement basée sur la force tranquille.

A l’image de Never Awake, d’une puissance incroyable mais d’une plénitude digne de la cold wave dans la structure du morceau. Le morceau impressionne par ses sons et sa multiplicité instrumentale, et dire qu’ils ne sont que deux… Cette complexité grave donne parfois des soubresauts à l’organisme grâce à toutes ces nuances mélodiques, que maîtrisent tant les anglais, et du changement rapide de genres. We Can Do What We Want entonne, par exemple, un début de rock vintage qui devient très vite psychédélique et amène n’importe quel auditeur dans une sphère entraînante de notes de cordes, avec ici et là quelques petits côtés punk notamment pour les paroles. Un hymne à la liberté?

Une certaine émancipation qu’il est facile d’imaginer sur scène et même d’en sentir le pogo bien transpirant. Et ce n’est qu’un début car Favourite Son, revendication forte, collectionne les petits riffs qui restent en tête en une folle vitesse de jeu et aux ralentis assez cinématographiques sur images. Une infection auditive également dans The Shake, le venin lâché ne peut que rester en tête et où la voix et la guitare s’affrontent à coups de riffs et de refrains bien sentis. Le boum final annonce  une victoire, mais pour qui? La musique sans doute.

Car c’est bien elle qui mène l’auditeur par le bout du nez dans Side by Side le heavy dark et prend des allures de chansons pop, s’il n’y avait ces accords mineurs et paroles déprimantes. Car le tube, le voilà justement, The Woods n’a pourtant pas donné son nom à l’album et c’est bien sur Undertow que s’alignent toutes les chansons. Ces compositions presque sans paroles auraient pu satisfaire Rimbaud tant pour le  côté bohème que rebelle.

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Conclure une aussi belle projection est apparemment difficile pour les frères terribles qui multiplient les morceaux de plus de 4 minutes. Standing in the Cold a tout de ces chansons fleuves qu’on aimerait interminables. Mais le final tout feu  tout flamme se fait par Have you Forgotten my Name? : une conclusion ensorcelante et énergique avec les riffs et les montées sonores de tout l’album. Alors va-t-on oublier leur nom? Sûrement pas !

Tracklisting :



Introduction



Running Wild 



Never Awake



We Can Do What We Want 



Favourite Son



The Snake 



Side By Side


The Woods 



Undertow 



Standing In The Cold 



Have You Forgotten My Name? 




DISPONIBLE dès le 6 avril 2015



NOTE : 8 / 10

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