Le retour solo de Boy George avec This Is What I Do

Après 30 ans de carrière, est-il encore nécessaire de présenter Boy George ? La review de cette galette a de quoi vous surprendre.

Cet album marque le grand retour de l’artiste en tant que compositeur-interprète. Après ses dernier albums solo sortis en 2002 (U Can Never B2 Straight) et en 2010 (Ordinary Alien), Boy George est resté très actif dans le milieu musical mais en tant que DJ. Il revient donc en 2013 avec This Is What I Do, album plus accessible au premier abord. L’artiste en donne d’ailleurs plus de détails sur sa chaîne youtube, avec sa série de vidéos « track by track » .

 

 

A la première écoute, l’album n’a rien à voir avec la pop accoustique de U Can Never B2 Straight ou avec le côté house/électro de Ordinary Alien. De plus, le répertoire est assez varié, de la pop typiquement anglaise de King Of Everything aux influences jamaïcaines de Live your Life, My Star, Love And Danger, et Nice and Slow. Boy George démontre une fois de plus que c’est un véritable caméléon. Parmi les nombreux artistes avec qui il a collaboré on citera notamment Ally McErlaine, guitariste de Texas.

La première chanson, King Of Everything, offre une sorte de rétrospective sur la vie et la carrière de l’artiste, en parlant des erreurs que l’on fait dans le passé. Suit Bigger Than War plutôt soul, détendue et positive, puis on saute à pieds joints dans les rythmes jamaïcains de Live Your Life. S’ensuivent My God et It’s Easy, cette dernière contenant des influences country. On retourne ensuite dans le côté sombre avec Death Of Samantha, une reprise de Yoko Ono, et on enchaîne avec la ballade Any Road. Tous ces titres, bien que touchants et honnêtes, restent malgré tout assez sobres. On sent que l’artiste s’est fait plaisir, mais une certaine lassitude commence à se faire sentir à cause de quelques longueurs et du manque de punch. Peut-être suis-je trop jeune pour écouter cela ? Cet album serait-il décidément ultra classique ?

 

 

Heureusement My Star redynamise l’ensemble avec le rap de MC Spee (Dreadzone). On continue dans le même registre reggae/dub avec Love And Danger, Nice and Slow et l’expérimental Play Me. Ces chansons aux rythmes jamaïcains restent une valeur sûre de l’artiste qui avait déjà fait ses preuves dans ce registre il y a fort longtemps avec Culture Club. De plus, des effets électro ajoutent une tournure très actuelle aux chansons. On termine en beauté avec le planant Feel The Vibration.

 

 

En bref, Boy George en a fait du chemin depuis Culture Club ; ceux qui s’attendaient à quelque chose d’extravagant peuvent passer leur chemin. Cet album pourrait bien être qualifié de mature, et de même pour l’audience à qui il pourrait plaire. On a d’ailleurs un peu peur au début avec cette pop très classique, mais on plonge ensuite dans une zone de reggae et de dub très sympathique à écouter. Une fois de plus, l’artiste démontre qu’il sait se renouveler et nous offre une palette d’influences très différentes. De plus, la voix de Boy George a mûri mais est toujours aussi agréable à écouter. A l’image du travail de l’artiste ? Peut-être. This Is What I Do est un album de qualité, c’est indéniable.

 

LA NOTE: 8/10

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