13 Mar Franz Ferdinand à l’assaut du Zénith de Paris
Six mois et demi après leur passage à Rock en Seine, Franz Ferdinand revenait à l’assaut de Paris, au beau milieu d’une tournée européenne.
Elle est réputée quasi imprenable. Et pour cause, la réputation de la citadette Zénith de Paris n’est plus à faire. Si les groupes qui s’y produisent sont aussi divers que réputés, beaucoup se cassent les dents devant un public parisien en demi-teinte. Trop exigeant, mou, ennuyeux, sans relief… On empile les qualificatifs bien ternes qui ressortent régulièrement chez les spectateurs du Zénith. Des propos souvent nuancés parce que des étrangers sont venus apporter une ambiance. En bref, la citadelle Zénith est un peu comme son nom l’indique, trop haute pour certains. Il fallait compter sur les valeureux écossais de Franz Ferdinand, en costume de troubadours noir et blanc, pour mettre à mal les idées reçues de ce Zénith.
Pour lancer les hostilités, la tactique a été d’amener Citizens! sur les routes européennes. De place en place, le jeune groupe – que les spectateurs français peuvent entendre dans une pub Sosh en train de reprendre Feeling Good – se taille une place de choix au côté du groupe d’Alex Kapranos, lequel n’est pas peu fier de s’en vanter. En bon bélier, Citizens! a doucement mais sûrement ambiancé le Zénith d’une pop nonchalante mais franchement bien foutue. Quelques titres fameux du répertoire tels que l’excellent Reptile ou True Romance, et des inédits afin d’annoncer qu’un second album sortira au courant de l’année. Au final, Citizens! a distrait les résidents du Zénith à coup de petits déhanchés du bassin. Efficace.
NOS PHOTOS DE CITIZENS! AU ZENITH DE PARIS
Le second round sera nettement plus violent. Mais aussi plus jouissif. Arrivés sur scène sous les hourras du public, les Ecossais ne tarderont pas à faire lever ceux qui habituellement chauffent les sièges rouges pour normalement s’en détacher lors du rappel. Mais à peine Bullet dégaine ses premiers coups de gratte, et le public entre dans une ferveur comme le Zénith en a rarement connu pour des formations britanniques. Tout heureux, l’assaillant ne relâchera pas sa proie durant les 90 minutes d’une bataille dont l’issue semble bien moins évidente que prévu.
Le rythme y est, à l’instar de ce Tell Her Tonight – Evil Eye – Do You Want To qui fait trembler les murs de la salle parisienne. Derrière, entre flèches pop enflammées (Fresh Strawberries) et boulets rock façon Walk Away ou No You Girls, Franz Ferdinand enchaîne et revisite son répertoire, sans manquer de rappeler que leur dernier opus, retour aux sources si on en croit les intéressés, est une belle pépite qui se vit bien en live. Après Lucid Dreams et Michael, Franz Ferdinand continue de faire parler la poudre et va porter un coup fatal aux défenses parisiennes, visiblement fébrile face au magnétisme de sir Alex Kapranos : Take Me Out transcende les foules, Love Illumination l’achève, et le combo Fire + Ulysses récupère les miettes.
NOS PHOTOS DE FRANZ FERDINAND AU ZENITH DE PARIS
Après un court petit temps mort pour signifier le rappel, Franz Ferdinand lance un ultime assaut avec l’énergique Right Action. Mais on commence à se dire que la bande écossaise, aussi valeureuse soit-elle, va finir à court de munitions. Jacqueline enchante les fans, Outsiders se termine par une déferlante de décibels, et Goodbye Lovers & Friends vient conclure sans difficulté – et sans conviction. Qu’importe, les sceptiques n’avaient visiblement pas pris place au Zénith de Paris. Dix ans que les terres parisiennes cèdent aux coups de boutoir des Franz, ce 10 mars n’allait pas changer la donne. Conquis.
Setlist :
Bullet
The Dark of the Matinée
Tell Her Tonight
Evil Eye
Do You Want To
The Fallen
Fresh Strawberries
Walk Away
Stand on the Horizon
Can’t Stop Feeling
No You Girls
Brief Encounters
Lucid Dreams
Michael
Take Me Out
Love Illumination
This Fire
Ulysses
—–
Right Action
Jacqueline
Outsiders
Goodbye Lovers & Friends
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