16 Mar Tom Odell à l’Alhambra : Voix d’ange et bluettes en rafale
Tom Odell était de passage vendredi soir à l’Alhambra pour conclure en beauté sa tournée européenne.
21 heures: c’est dans un Alhambra complet que Tom Odell et ses musiciens font leur entrée sur scène, devant un public majoritairement féminin, parmi lequel une délégation britannique venue en masse soutenir le chanteur de Chichester. Dernière date de la tournée européenne, ce concert parisien promet son lot de surprises et d’émotion.
Odell ne perd pas de temps et impose d’emblée son style romantico-pop avec le titre Hold Me devant un public déjà extatique. Il n’en faut pas plus pour que les premiers cris aigus de demoiselles conquises par le charme du jeune chanteur se fassent entendre. Leur enthousiasme ne essoufflera pas de la soirée: à peine ont-elles le temps de reprendre leur souffle que Odell enchaîne avec Can’t Pretend et Sirens, titres extrait de son premier opus intitulé Long Way Down, paru l’été dernier. Une belle énergie s’empare du public: la soirée semble bien partie, Tom Odell clame son amoûûûûûr pour Paris et son public le lui rend bien. Et lorsque l’on fait de telles déclarations, il faut trouver la bande-son adéquate pour illustrer ses propos: voilà donc Sense, ballade un brin cheesy qui laisse éclater au grand jour la voix d’ange (Jeff Buckley es-tu là?) de Tom Odell.
Odell enchaîne avec une nouvelle chanson, Daddy, blues puissant qui nous fait presque oublier que le chérubin est né en 1990, puis poursuit avec Till I Lost titre phare de son album.
Le chanteur flatte ensuite le public parisien, déclarant que « Paris is the city of love, so this is a love song »… comme 90% de ses compositions par ailleurs. Grow Old With Me va donc de nouveau réveiller les ardeurs de la fanbase toute acquise au crooner en herbe.
Tom Odell prend le temps de discuter avec son public, demandant aux premiers rangs d’où ils viennent : certains se sont déplacés de Manchester. Ils n’auront pas fait le déplacement pour rien, Odell ayant décidé de gâter ce public enflammé avec une face B qu’il n’avait interprété jusque là que 2 fois en live, Behind The Rose ballade intimiste qui instaure une forte émotion parmi les fans.
Une émotion dont le public ne se départira pas, avec les titres I Know et Supposed To Be qui rappelle subtilement Lay Lady Lay de Dylan. Odell et ses musiciens poursuivent leur démonstration avec un jam intense, pendant lequel Odell nous présentent ceux qui l’accompagnent avec brio sur scène: Max Goff à la basse, Matt Ingram à la batterie et Max Clilverd à la guitare. De ce dernier Odell dit que ma rumeur laisse entendre qu’il aurait 17 doigts: la virtuosité du guitariste ne fait aucun doute en effet, son habilité dans le maniement du manche aura à coup sûr ébloui le public de l’Alhambra.
Odell conclura en beauté avec Another Love débuté par quelques mots en français: l’émotion dans la salle est palpable avec ce titre phare de l’album.
Tom et ses musiciens quittent la salle quelques instants puis font leur retour pour un rappel généreux d’une vingtaine de minutes.
Après l’émotion, la ferveur: Odell reprend comme à l’accoutumée Gone At Last de Paul Simon, gospel enjoué interprété brillamment par le jeune chanteur qui harangue la foule comme un pasteur du pop-rock, la priant de l’accompagner en tapant des mains.
La suite sera beaucoup moins catholique avec See If I Care, blues aguicheur pour une ambiance Old Vegas, suivi de la reprise de I Just Wanna Make Love To You de Etta James, pour laquelle Odell avait annoncé la couleur: « ladies this song’s for you ». La réceptivité du public féminin, toute en « iiiiiiih » et en « aaaaah » ne se fit pas attendre, d’autant que le coquin aura transformé les paroles en « I just wanna make love to all of you« .
Se laissant aller à une improvisation sur le thème « Paris it’s almost time to say goodbye, I don’t want to go home… » à laquelle certaines répondront « come home with me! », Tom Odell va conclure pour de bon cette soirée avec le titre Cruel, distillant un peu plus son charme enivrant avant de quitter la scène.
Si Tom Odell ne cherche pas une seconde à se défaire de son image de chanteur à minettes, n’hésitant pas à en jouer, il serait idiot de ne pas reconnaître l’immense talent et le charisme du chanteur qui a brillé très fort ce soir.
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