24 Avr Review : Damon Albarn – Everyday Robots
Damon Albarn sort son très attendu premier album solo, Everyday Robots. Oubliez Blur, oubliez Gorillaz, écoutez Damon Albarn !
Everyday Robots sortira le 28 avril chez Parlophone. Il a été enregistré en 2013 au Studio 13 d’Albarn près de la désormais célèbre Westway (dans For Tomorrow de Blur «London’s so nice back in your seamless rhymes, But we’re lost on the Westway » notamment) à Londres.
Albarn collabore une nouvel fois avec le producteur Richard Russel du Label XL. Ils avaient déjà travaillé ensemble sur l’album de Bobby Womack, The Bravest Man In The Universe.
L’album s’ouvre sur les paroles « Were are everyday robots on our phones ». Dans Everyday Robots, titre éponyme à l’album, Damon fait une observation de la nouvelle technologie du 21e sicècle, où l’humain est constamment le pouce collé un écran qu’il soit seul, avec des amis ou marchant dans la rue.
Le titre Everyday Robots est en quelque sorte une autre version de The Universal qu’il avait écrite à l’époque de Blur.
Cette première chanson ouvrant l’album contient un sample de Cabenza de Gasca/The Gasser, provenant de l’album Buckley’s Best écrite et interprétée par Richard Buckley en 1960.
Voici le clip officiel d’Everyday Robots composé de l’image numérique d’un crâne humain
Everyday Robots n’est pas la seule à contenir un sample. Richard Russel est réputé pour en inclure régulièrement dans les morceaux. Il n’a pas échappé à cette règle sur cet opus où l’on peut en trouver éparpillés entre les 12 titres.
Comme pour Everyday Robots, Russel a inclus deux autres extraits interprétés par Richard Buckley.
La comptine Mr. Tembo contient un extrait de Lions qu’on retrouvait en 1959 sur l’album Way Out Humour. Ainsi que sur Heavy Seas of Love qui clôture l’album avec God’s Own Drunk toujours de 1959 (dans Lord Buckley in Concert).
Dans l’autobiographique Hollow Ponds l’on peut entendre le métro de la Central Line qui quitte Leytonstone Station ainsi que les bruits de la cour de récréation où jouait Albarn lorsqu’il était enfant.
Et pour en finir avec les samples, l’écrivain Timothy Leary pose sa voix (« This is a precious opportunity« ) sur Photographs (You Are Taking Now).
Balades atmosphériques (Hostiles, Lonely Press Play, The History Of A Cheating Heart), notes africaines (Mr Tembo), pianos mélodieux, guitares folks, on est loin, mais en même temps dans la continuité, des précédents projets de Damon Albarn (Blur, Gorillaz, The Good The Bad & The Queen, Dr Dee, Africa Express…)
Second single extrait de cet album, Lonely Press Play est une balade sur l’isolement et le sentiment de solitude.
Pour son premier album solo, Albarn a invité plusieurs featurings.
Natasha Khan (de Bat For Lashes) pose sa voix tel un écho fantomatique sur la magnifique The Selfish Giant.
Les chœurs de The Leytonstone City Mission Choir apportent une touche universelle à cet opus (Mr. Tembo, Heavy Seas Of Love).
Et le special guest Brian Eno (You And Me, Heavy Seas Of Love), grand ponte de la musique.
Deux courts morceaux instrumentaux posent à break (Parakeet et Seven High) sur cet album de plus de 46 min.
Et au milieu de tout cela s’est dissimilé un petit OVNI, une ode à un éléphanteau ! Mr. Tembo (Tembo signifie éléphant en swahili) est un bébé éléphant que Damon Albarn a rencontré dans le zoo de Mkomazi en Tanzanie où il avait été séparé de sa mère.
La musique légère et enjouée marque une pause dans l’album. Les chœurs féminins de The Leytonstone City Mission Choir apportent la touche africaine dont Albarn est sensible.
Voix soul, musique apaisante. Par bien des aspects l’on peut retrouver de la nostalgie et de la mélancolie dans cet album profond et intime voire clairement autobiographique (Hollow Ponds).
Les morceaux s’enchaînent parfaitement avant de finir en beauté avec Heavy Seas Of Love l’une des plus belles chansons de l’album.
Chanson qui porte d’ailleurs le nom du groupe de musiciens (Seye, Pauli The PSM, Mike Smith, Jeff Wootton), The Heavy Seas.
De tous les projets si nombreux d’Albarn, Everyday Robots est musicalement le plus proche cousin de The Good The Bad & The Queen.
Toutes les chansons ont été écrites et composées par Damon Albarn et Richard Russel, cette fois-ci sans drogues.
Effectivement depuis quelques jours Damon fait couler beaucoup d’encre, à propos de son premier album solo mais pas uniquement.
Il a dévoilé dans une interview accordée à GQ que l’héroïne le rendait créatif et qu’il en a utilisé pendant plusieurs années lorsqu’il entrait en studio. Il a même ajouté « We probably wouldn’t have been able to create a record like that unless Jamie and I were, um, somewhat in our own worlds. » (« Nous n’aurions probablement pas été capable de créer un album comme ça sans que Jamie [ndl Jamie Hewlett de Gorillaz] et moi étions, euh, quelque peu dans notre propre monde »).
Désormais sa seule addiction, c’est la musique !
Tout le monde en parle comme l’affaire du siècle, mais qui est réellement étonné et scandalisé ?!
Albarn semble se poser. A la quarantaine passée, est-il arrivé à un moment de sa vie où il a besoin de faire le point ? Analyser son passé, s’interroger sur son futur ? Lui-même doit d’ailleurs encore se le demander.
Tracklist de Everyday Robots :
– Everyday Robots
– Hostiles
– Lonely Press Play
– M.Tembo
– Parakeet
– The Selfish Giant
– You And Me
– Hollow Ponds
– Seven High
– Photographs (You Are Taking Now)
– The History Of A Cheating Heart
– Heavy Seas Of Love
+ 2 bonus pour la version Deluxe
– Father’s Daughter’s Son
– Empty Club
Best tracks : Everyday Robots, Mr. Tembo, The Selfish Giant, Heavy Seas Of Love
Disponible dans les points de vente habituels en version CD, Deluxe + DVD, LP + CD. Le DVD comporte notamment des lives.
Note : 9,5/10
Albarn pour deux shows sold-out à Londres les 30 avril et 1e mai puis rendez-vous le 5 mai à l’Alhambra de Paris.
Il sera également à l’affiche de plusieurs festivals cet été (Days Off, La Nuit des Fourvières, Beauregard, Latitude Festival…).
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