18 Nov Royal Blood fait parler la poudre aux inRocKs

Forcément très attendu, le phénomène Royal Blood n’a pas déçu en clôture du Festival les inRocKs Philips, offrant un set tonitruant à un public réceptif.

Ils avaient attisé la curiosité de bon nombre de spectateurs. Depuis le milieu de l’été, le phénomène Royal Blood – parce qu’il s’agit bien de cela – agite le monde de la musique, au-delà de la planète rock. Le duo, qui fonctionne sur une combinaison basse-batterie, n’avait à priori pas grand-chose pour séduire un public de masse. Et c’est justement parce qu’ils détonent sur la scène internationale, apportant un nouveau souffle tout en allant puiser dans la quintessence de l’énergie rock, qu’ils arrivent à séduire. Sur la scène de La Cigale, ils ont livré 40 minutes d’un show énergique, inépuisable et haletant.

Arrivant sur un bruyant 99 Problems de Jay-Z, Royal Blood interprète à sa manière le mot rupture. Du hip-hop hard qui va étrangement servir d’une belle passerelle pour lancer Come On Over et les premières déflagrations énergiques de Mike Kerr à son manche et Ben Thatcher à la batterie. Ils sont complémentaires, tant au niveau du style que du son. Après cette entière en matière plutôt accessible, le tandem rentre dans le dur et lâche You Can Be So Cruel, ponctuant ce morceau pour le moins jouissif par un riff de circonstance, court mais explosif. Royal Blood manie bien l’artifice rock. Figure It Out (et son outro de fou furieux) et Little Monsters se chargeront de convaincre les derniers spectateurs dubitatifs.

Derrière, ça déroule à un train d’enfer. Careless combine un son heavy et la voix aiguë de Mike Kerr, alors que la température monte au gré des déflagrations et envolées rock’n’roll. Loose Change amène un peu plus de fraîcheur teintée de pop, ce que Ten Tonne Skeleton confirme à base de rythmes franchement remuants. En fosse, le pogo se fait jovial. A l’approche du final, Royal Blood lâche Better Strangers, là encore l’illustration parfaite d’un couple couplet/refrain équilibré et entraînant. Terminant par Out of the Black, morceau qui a propulsé le duo il y a des mois de cela, Royal Blood envoie ses dernières forces dans un finish explosif et quasi orgasmique. Difficile de passer derrière pour récupérer et recoller les morceaux, ce que Jesus & Mary Chain ont tenté de faire dans un registre très différent.